Je laisse la parole à Arnaud Clappier de Utopia Borderouge pour ses coups de cœur de la nouvelle gazette, 274e du nom : le documentaire Fedayin, le combat de Georges Abdallah, du collectif VACARME(S) FILMS ; la ressortie du film de 1981, L’Élu, de Jeremy KAGAN et Le Test, d’Emmanuel POULAIN-ARNAUD. Et je donne aussi mon avis sur ses choix. Bons films !
Et en fait, non, je reprends la parole pour vous dire que ouiiiiii, ça y est : le bistrot du cinéma Utopia Borderouge est ouvert, et qué s’appelerio : le Domovoï.
Je peux déjà vous recommander le chocolat chaud au lait d’avoine, ainsi qu’un soda gazeux à base de thé, qué s’appelerio kombucha, parfum framboise hibiscus. Axiel et Xavier vous attendent avec le sourire pour vous servir, que vous veniez voir ou non un film.
Plus d’infos sur leur page facebook : https://www.facebook.com/LeDomovoi/
Maintenant, je laisse vraiment la parole à Arnaud :
Mercredi 19 janvier, projection du documentaire Fedayin, le combat de Georges Abdallah, suivie d’une rencontre avec les réalisateurs du collectif VACARME(S) FILMS, réalisateur du film.
On ne va pas y aller par quatre chemins, Fedayin, le combat de Georges Abdallah est avant tout pour nous essentiel par l’histoire, le combat qu’il raconte. Le documentaire réalisé par le collectif de Toulousains Vacarme(s) Films fait l’historique du combat de Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste arabe, depuis les camps de réfugiés palestiniens où il a forgé sa conscience politique, son engagement dans la résistance palestinienne pendant la guerre du Liban puis en Europe, jusqu’à son arrestation et aux mobilisations internationales pour sa libération, qui restent de façon incompréhensible – ou trop compréhensible – sans effet. Georges Abdallah est officiellement libérable depuis plus de 20 ans, il est aujourd’hui un des plus anciens prisonniers politiques d’Europe.
La projection de ce documentaire se fait dans le cadre du Festival Cinéma & Droits de l’Homme.
L’avis de Carine Trenteun : s’il y a encore des parts d’ombres dans votre compréhension de l’hisoire autour de cet homme, l’un des plus anciens prisonniers d’Europe, que ce soit son engagement, son emprisonnement plus que douteux en ce qui concerne le respect de la loi, et son maintien en détension, ce documentaire, très complet, est fait pour vous !
L’interview le collectif Vacarme(s) Films au sujet de leur film est à lire ici.
L’Élu, de Jeremy KAGAN – USA, 1981, 1h48mn, VOSTF – avec Robby Benson, Barry Miller, Maximilian Schell, Rod Steiger… Scénario d’Edwin Gordon, d’après le roman de Chaïm Potok. Programmé du 02/02/22 au 22/02/22.
Un film subtil et délicat qu’on est heureux de revoir débouler sur les écrans. L’Élu, les plus anciens des Utopiens se souviennent encore de l’enthousiasme lors de sa sortie en 1986, en même temps que l’arrivée sur les écrans d’un autre film, plus connu, de Jeremy Kagan : Natty Gann. C’est une chronique de la communauté juive new-yorkaise de l’immédiat après-guerre. Une histoire d’amitié entre deux jeunes gars, Danny et Reuven, que tout unit et tout oppose : ils sont du même quartier, du même âge, de la même religion – l’un, engoncé dans sa redingote et papillotes au vent, est élevé dans un respect strict des préceptes religieux ; tandis que l’autre est le fils d’un prof libéral, proche des milieux sionistes, a tout de l’Américain moyen.Danny veut étudier la psychanalyse, Reuven veut mettre son énergie au service d’Israël.
Leurs doutes, leurs élans, leur force et leurs faiblesses, tout est raconté avec beaucoup de tendresse, de générosité et d’humour. C’est un de ces petits bijoux, rares et précieux, qui sortent à l’ombre des blockbusters et des films avec des grandes signatures, que l’histoire du cinéma ne retient généralement pas. Le film fait donc naturellement la couverture de notre gazette, et celle aussi de nos amis de l’American Cosmograph. Du cinéma respectueux, comme on l’aime, qui fait aussi se sentir un peu meilleur.
L’avis de Carine Trenteun : j’ai eu la chance de découvrir ce film en salles, pour la première fois, l’an dernier. La copie est superbe, et le film l’est tout autant. Je partage entièrement l’avis d’Arnaud Clappier : allez vite le découvrir !
Le Test, d’Emmanuel POULAIN-ARNAUD – France, 2021, 1h19mn – avec Alexandra Lamy, Philippe Katerine, Joaquim Fossi, Matteo Perez, Chloé Barkoff-Gaillard. Scénario d’Emmanuel Poulain-Arnaud, Thibault Vanhull et Noé Debré. Programmé du 19/01/22 au 22/02/22.
Il ne faut pas trop déflorer l’histoire… le Test c’est donc un test de grossesse qu’Annie, la cinquantaine impétueuse, trouve dans la poubelle. Et elle en connaît un rayon en la matière, puisqu’elle est à la tête d’une famille de déjà 4 enfants, tous plus réussis les uns que les autres. Question : qui a utilisé ce test, qui affiche un résultat tout ce qu’il y a de positif ? Sûrement pas une patiente de son mari médecin, il est gériatre ! Puisqu’ils ont, parmi leurs 4 enfants, 3 spécimens en âge de s’intéresser à la chose, il y a fort à parier que la présence du test dans la corbeille surchargée est tout sauf le fruit du hasard. L’enquête est évidemment un prétexte à brosser le tableau de la famille – mais surtout, et c’est la divine surprise du film -, de faire le portrait d’Annie, qui passe de la caricature de Wonder Woman éruptive des temps modernes au dessin tout en finesse de la cinquantenaire épuisée qui apprend à se défaire de sa surcharge mentale.
C’est la jolie surprise inattendue de l’hiver : une comédie familiale plus fine qu’elle en a l’air. On y est allé sans trop savoir à quoi s’attendre. Et on a pris l’habitude de se méfier des castings trop alléchants. On a testé le Test, on est formel : c’est absolument réjouissant, sincèrement drôle et finalement très touchant – même l’ado qui nous a suivi à la projection en traînant des pieds est ressorti enthousiaste ! C’est une vraie belle réussite, qui doit beaucoup au talent d’Alexandra Lamy.
L’avis de Carine Trenteun : si la bande annonce m’a un peu trompée, pensant que le film allait se focaliser principalement sur l’aîné des enfants, Le Test est légèrement différent, et a plu aussi à toute la famille. Bien écrit, – Noé Debré a coécrit déjà Selfie et Problemos –, avec une réplique qui va rester dans les mémoires et que je ne peux pas écrire ici ; bien joué, Alexandra Lamy interprète parfaitement le désenchantement de cette mère croyant connaître sa famille.