Ces deux dernières années le monde de la culture a été affecté par la crise sanitaire causant la fermeture des lieux culturels voire l’annulation d’évènements. C’est le cas du Festival L’histoire à venir qui n’a pas pu avoir lieu en 2020. Pour maintenir sa 4ème édition « nous avons fait le pari d’une organisation différente en 2021 afin de poursuivre les rencontres avec le public toulousain autour de la recherche en histoire et de ses enjeux contemporains », expliquent les organisateurs. Ainsi du 3 au 4 décembre 2021, nous vous proposons de continuer d’explorer les « Usages du faux », notamment dans les débats relatifs aux enjeux environnementaux, et nos thématiques pérennes, « Écrire l’histoire », et particulièrement en ces temps préélectoraux, « Histoire et démocratie », ajoutent les initiateurs de cet évènement. Pour rappel, ce festival a été créé en 2017 à Toulouse dans une volonté de « montrer que l’histoire peut et doit nous aider à comprendre les enjeux des débats contemporains ». Pour ce faire, des historien·nes, philosophes, chercheur·ses en sciences sociales, écrivain·es et artistes partagent leurs idées et leurs recherches à travers de nombreux événements.
Ainsi, dans plusieurs lieux de la ville il sera possible d’assister à des tables rondes, des conférences, ateliers, performances ou encore à des mises en récit « originales et inventives ». Pour l’ouverture le 3 décembre, à la librairie Ombres Blanches, une rencontre sera possible avec Camille le Toledo autour de son livre « Le fleuve qui voulait écrire. Les auditions du parlement de Loire » sortie en 2021 à l’édition Les liens qui libèrent. Dans la même journée, aux Quai des Savoirs est organisé une rencontre avec Fabrice Chassot ( professeur de littérature française du XVIIIe siècle à l’université de Toulouse Jean-Jaurès) et Yves Le Pestipon (écrivain et poète), animée par Philippe Chométy (professeur de littérature française du XVIIe siècle à l’université de Toulouse Jean-Jaurès).
Greenwashing : l’écologie en trompe-l’œil
Au théâtre Garonne, une table ronde aura lieu en présence d’Aurélien Berlan (philosophe à l’université de Toulouse Jean-Jaurès), Guillaume Carbou (enseignant en sciences de l’information et de la communication à l’université de Bordeaux), Steve Hagimont (historien contemporanéiste à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), Vanessa Léa (archéologue à l’université de Toulouse Jean-Jaurès), Laure Teulières (t historienne contemporanéiste à l’université de Toulouse Jean-Jaurès) et Marie-Anne Verdier (enseignante-chercheuse en sciences de gestion à l’université de Toulouse Paul-Sabatie). Dans le détail, ils discuteront du “greenwashing”. Les organisateurs expliquent en quoi cela consiste : “c est un verdissement de façade. On peut, dans de multiples domaines, en explorer les manifestations depuis que l’écologie est devenue une question de société”. À travers cette table ronde il sera proposé ainsi quelques éléments d’autodéfense intellectuelle (issus de Greenwashing. Manuel pour dépolluer le débat public, à paraître au Seuil en 2022) pour déjouer les fausses promesses, les illusions rassurantes et les formes d’enfumage qui masquent la tendance à poursuivre la même trajectoire, alors que la situation exige de vraies bifurcations”, poursuivent les organisateurs.
À travers un café-débat avec “l’historien Émilien Ruiz, dont une partie des travaux porte sur les transformations numériques de l’écriture de l’histoire, nous réfléchirons à la façon dont nous pouvons nous appuyer sur cette méthode pour maintenir à la bonne distance le flot d’informations auquel nous avons aujourd’hui accès. Pour aborder Wikipédia, les blogs et les réseaux sociaux, la critique historique reste d’une frappante actualité” expliquent les organisateurs. Un labo d’histoire et organisé au théâtre Garonne afin de traiter la thématique “complotisme et enseignement de l’histoire”, les initiateurs de « L’histoire à venir » détaillent : “à partir de leurs expériences d’historiennes et enseignantes, Laurence De Cock, spécialiste de la pédagogie de l’histoire, et Anne-Claude Ambroise-Rendu, historienne des médias, réfléchiront à ce que peut l’enseignement de l’histoire face aux complotismes qui traversent la société jusque dans les classes. Peut-on combattre efficacement les argumentaires faux des complots, qui se déploient en théorie, par la transmission de l’histoire comme un « récit vrai » en pratique ? Comment y parvenir ?”.
A noter que la 5ème édition de L’histoire à vivre aura lieu à Toulouse du 12 au 15 mai 2022.