Événement à coup sûr à la Halle le vendredi 19 novembre. Dans le cadre du Cycle Grands Interprètes, un des “phares“ actuels de la direction musicale, le dénommé Gustavo Dudamel, sera à la baguette œuvrant à la tête de l’Orchestre national de l’Opéra de Paris dont il vient d’accepter la charge.
« Qu’on ait quarante ans de carrière ou qu’on débute, on n’a toujours que quelques minutes pour convaincre. Le jour où je n’aurai plus le frisson lorsque je sors de ma loge pour rejoindre le pupitre, je cesserai de diriger. Je ne conçois pas le métier autrement. La gageure est de transformer cette excitation en émotion commune. » Gustavo Dudamel
Le programme sera le suivant :
Alborada del Gracioso de Maurice Ravel, version pour orchestre 7’
Symphonie n°31en ré majeur, Paris, K 297 de Wolfgang A. Mozart
Allegro assai
Andantino
Allegro 16’
Symphonie fantastique, op. 14 d’Hector Berlioz
“ Épisode de la vie d’un artiste“
I. Rêveries, passions
Largo – Allegro agitato e appassionato assai
II. Un bal
Valse – Allegro non troppo
III. Scène aux champs
Adagio
IV. Marche au supplice
Allegretto non troppo
V. Songe d’une nuit de sabbat
Larghetto – Allegro Durée moyenne : 50’
Rencontre entre Gustavo Dudamel et l’Orchestre de l’Opéra de Paris : c’est lors d’une très curieuse Bohème intergalactique, de Puccini, toujours, que la première rencontre se déroula, décembre 2017, et ce fut, un festival question direction. Une direction plus symphonique que lyrique, certes, un défaut connu chez ce chef alors plus habitué de l’estrade que de la fosse. Mais, avantage certain, il fit scintiller et flamboyer la géniale orchestration du natif de Lucques, confirmant par voie de conséquence la classe internationale de l’Orchestre de l’Opéra. Une immense réussite sur le plan musical d’autant que sur le plan théâtre, ce fut un immense naufrage dans l’espace, interstellaire ! Gustavo Dudamel et son futur orchestre avaient sauvé l’essentiel et surtout, avaient positivement “tilté“
Né au Venezuela, le tout jeune quarantenaire vit une sorte de rêve. Diplômé du programme d’éducation vénézuélien El Sistema, fondé en 1975 à l’initiative de José Antonio Abreu et qui encourage le développement social à travers la musique, Gustavo Dudamel constitue à l’évidence pour le fondateur, une de ses plus belles réussites. Dès ses 18 ans, il sera nommé Directeur musical de l’Orchestre Symphonique Simón Bolivar du Venezuela. En 2004, il est vainqueur du premier Concours de direction d’orchestre Gustav Mahler initié par le Bamberger Symphoniker. Dès lors, son pays devient trop petit et sa carrière se devra de prendre un envol international, et ce sera Göteborg, Los Angeles en tant que directeur musical…des salles prestigieuses qui le réclament pour diriger surtout des concerts, mais aussi des opéras. Et comme son charisme est de plus, impressionnant, les enregistrements sous toutes formes sont multiples. En un mot, un chef qui marque les esprits…
Gustavo Dudamel, à la singularité très latine, est un chef très attaché au devoir de transmission et de pédagogie : « L’art est un exercice collectif, un bien commun, un droit universel », professe-t-il, « il doit refléter le peuple qui l’entoure et être rendu aussi simple que transcendantal ». C’est bien l’esprit et la ligne pédagogique du fameux système El Sistema dont il est le plus illustre produit, à ce jour, et à l’évidence, le plus grand ambassadeur. À propos de l’opéra : « l’art est un instrument très puissant pour la transformation sociale. Je nourris un profond engagement pour la prochaine génération avec, en tête, l’objectif d’un opéra où tout le monde sera représenté »
Orchestre de l’Opéra national de Paris
Tout le monde ou presque connaît le fameux tableau d’Edgar Degas de 1870 intitulé : l’Orchestre de l’Opéra ! même si ce que l’on y voit et donc la composition n’est guère d’une grande fidélité et ne risquait pas alors d’être rencontré ! Mais, le peintre était un fervent spectateur, et auditeur par voie de conséquences. Il est l’un des orchestres les plus jeunes de France, tout en étant aussi l’un des plus vénérables puisque sa création remonte à celle de l’Académie royale de Musique par le roi Louis XIV soit, il y a plus de trois siècles (1672). Plus jeune de France car les musiciens de l’Opéra ont joué un rôle majeur dans l’histoire de leurs instruments et ont contribué à la reconnaissance sociale des professions artistiques. Virtuoses, compositeurs et pédagogues, ils ont formé leurs propres successeurs. Ils ont aussi participé à la fondation des grandes associations symphoniques parisiennes et à l’épanouissement de l’art instrumental français.
C’est pour cet orchestre qu’un nombre élevé de compositeurs ont écrit des chefs-d’œuvre inscrits à son répertoire. On peut relever dans une liste non exhaustive des noms comme Lully, Rameau, Gluck, Rossini, Meyerbeer, Wagner, Verdi, Gounod, Massenet, Saint-Saëns, Ravel, Stravinski, Roussel, Poulenc ou encore Messiaen. Ses 174 musiciens se produisent depuis trente ans, à la fois au Palais Garnier et à l’Opéra Bastille. Leur répertoire ne cesse bien entendu de s’élargir. Et ils occupent aujourd’hui une place de tout premier plan dans la vie musicale française et internationale. Les plus grands chefs les ont dirigés jusqu’au dernier, Philippe Jordan, qui sera resté à sa tête une douzaine d’années avant de partir sur Vienne. Et des moments d’exception ont pu jalonner ce parcours et forger une personnalité à la phalange, reconnue et qui la hisse au sommet des premiers orchestres du monde. Ce qui lui vaut d’être retenue pour des enregistrements, de même qu’être sollicitée pour des tournées, des participations à des festivals de stature internationale. Ces musiciens vont aussi se produire et retrouver des chefs, dans la fosse mais aussi sur plateau, de même que leur grande connivence les font se mesurer dans des pages maîtresses du répertoire si vaste de musique de chambre.
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