Eiffel, un film de Martin Bourboulon
Plutôt que de nous infliger une thèse de troisième cycle en génie mécanique centrée sur la construction de la Tour Eiffel, Martin Bourboulon nous propose d’en suivre de plus ou moins près l’édification au travers du portrait de celui qui lui a donné son nom : Gustave Eiffel.
Le réalisateur des très rentables Papa ou Maman 1 et 2 en 2015 et 2016, se lance ici dans une toute autre aventure. Prenant le parti du romanesque, il va doubler la construction de la célèbre tour parisienne avec une romance aussi fictive que désespérée. Et tout cela dans un Paris fin 19ème siècle que l’irruption du numérique dans ce film nous fait côtoyer de manière surprenante d’authenticité et de réalisme. Les scènes se suivent donc, soit de manière linéaire dans le récit, soit sous forme de flash-backs.
Ces moments captés dans la vie imaginée de Gustave Eiffel nous font suivre les péripéties ayant présidé aux débuts de la construction de ce monument, mais aussi celles appartenant à la sphère intime de cet ingénieur de génie. L’élévation du premier étage est rendue avec un souci de vérité qui ne peut que forcer l’admiration du spectateur. Frôlant l’épique à plusieurs reprises, ces séquences bluffantes donnent à elles seules le ton surhumain de cette construction. Et finalement cela suffit à nous faire rêver. Par ailleurs, le film impose à merveille le tempérament hors pair de Gustave Eiffel, enthousiaste, visionnaire, travailleur, courageux, voire téméraire. Un fonceur exceptionnel. Que son amour contrarié pour la belle et inaccessible Adrienne (Emma Mackey) devienne ici secondaire n’enlève rien à la qualité de ce portrait flamboyant qui trouve avec Romain Duris (Gustave Eiffel) un interprète idéal.
Romain Duris – Bientôt mousquetaire
Le parcours de Romain Duris est celui d’un surdoué. En effet, de la comédie première qui l’a fait découvrir en 1993, il a alors 19 ans (Péril jeune, Cédric Klapisch) à aujourd’hui, c’est toute la gamme des possibles en terme de genre cinématographique que va parcourir ce comédien avec, chaque fois, un même succès. En 2002, l’énorme triomphe de L’Auberge espagnole (Cédric Klapisch à nouveau), lui ouvre la voie vers des projets de plus grande ampleur. Et surtout plus complexes. Et ce n’est pas tout car demain il nous revient dans un film de zombies puis, arborant les moustaches d’Aramis, dans deux films autour du D’Artagnan de François Civil. On a hâte, morbleu !