Mourir peut attendre un film de Cary Joji Fukunaga
L’inévitable moment est arrivé. Non pas la projection dans les salles d’un film plus qu’espéré pour bien des raisons depuis plus d’un an, mais celui de dire adieu au James Bond de Daniel Craig. Après quinze ans de bons et loyaux services auprès de Sa Majesté. Un adieu en demi-teinte faut-il avouer…
Un conseil en liminaire à cet article, mieux vaut avoir les tenants et les aboutissants de 007 Spectre (Sam Mendes, 2015) en tête car Mourir peut attendre en est la suite exacte. Pour l’heure, le retraité James Bond file le parfait amour dans la campagne italienne avec Madeleine (Léa Seydoux). Alors qu’il va se recueillir sur la tombe de Vesper Lynd, son ex-bien aimée, qui repose justement dans le cimetière de ce petit village…
Notre jeune retraité se retrouve plongé dans les affres du Spectre. Cette fois il y a deux méchants, celui de 2015 qui pourrit dans une prison de très haute sécurité, et le nouveau, Safin (Rami Malek absolument terrifiant). Ce dernier a kidnappé un savant russe afin de mettre au point un virus aérien ciblant des ADN. Il fallait y penser. Sauf que la menace peut être littéralement atomique entre les mains d’un fou. Ce qui est le cas évidemment. Et nous voici parti pour près de trois heures de jamesbonderies. D’abord les voyages entre Norvège, Italie, Jamaïque, Îles Féroé et bien sûr la cinématographique Londres. Cocktails, smokings, robes longues, mines patibulaires, poursuites, saut à l’élastique (ou presque), festival de tueries en tous genres, suspense, un brin de glamour et une touche de romanesque, tous les ingrédients sont au rendez-vous pour le plus grand plaisir des fans de la saga. Mais voilà, il fallait que le héros tire définitivement sa révérence. Pas facile vous en conviendrez. Et là, le réalisateur américain amène son film vers la tragédie, une tragédie personnelle qui hisse le héros vers un accomplissement salvateur, une sorte de rédemption pour celui qui avait le permis de tuer. Ce final restera dans les mémoires certainement plus qu’un scénario particulièrement touffu qui, il faut bien le reconnaître, traîne en longueur. S’il dit adieu à son personnage, Daniel Craig ne se retire pas du métier pour autant. Cela dit, son ultime incarnation porte les stigmates légitimes de la lassitude face à un héros auquel il a déjà tout donné. Nostalgie ou pas, ne boudons pas notre plaisir, d’autant que nous retrouvons ici quelques habitués dont Ralph Fiennes (M), Ben Whishaw (Q) et Christoph Waltz (Blofeld). Sans oublier une nouvelle jamesbond girl épatante malgré sa courte mais décisive intervention : Ana de Armas.
Les prétendants sont nombreux pour enfiler de nouveau le célèbre smoking. Le challenge sera redoutable. Voire plus… Le casting s’annonce difficile tant Daniel Craig a marqué de sa personnalité ce personnage, un personnage qui s’est littéralement confondu aujourd’hui avec son interprète.
Daniel Craig : Bond à jamais
Après un court passage par la case théâtre, le jeune Daniel se fait connaître par des apparitions télévisuelles. Mais c’est bien vite le cinéma qui va littéralement le vampiriser. Devenu rapidement un acteur phare du Septième art britannique, celui qui est né alors que les étudiants français érigeaient des barricades lors d’un certain mois de mai, tourne sans interruption. Bingo, en 2006 il est choisi pour être le nouveau James Bond (Casino Royale), un rôle qui va lui coller à la peau jusqu’à ce jour. Jamais récompensé par la profession, il n’en demeure pas moins l’un des acteurs les plus populaires du monde. Merci qui ? Merci James !