Depuis plus de 35 ans, le cycle « Grands Interprètes » accueille à la Halle aux Grains de Toulouse les plus grands orchestres et artistes de la scène classique et a, à cœur, de faire découvrir le répertoire symphonique au plus grand nombre mais aussi la musique de chambre ou encore la musique baroque sans oublier le piano. Il participe aussi à l’événement fédérateur que constitue les Musicales Franco-Russes.
Gustavo Dudamel © Vern Evans / Los Angeles Philharmonic
On ne peut pas dire que la période actuelle facilite les manifestations culturelles de niveau international. On salue le courage et la ténacité des responsables qui ont réussi à proposer un nouveau cycle pour cette saison 2021-22 avec tout autant de valeurs sûres qu’à l’accoutumée, et tout aussi prestigieuses.
Krystian Zimerman © Bartek Barczk / DGG
La première rencontre sera pour le piano. Nous revient le samedi 9 octobre, avec son instrument, Krystian Zimerman, un pianiste qu’on ne peut vous faire l’affront de présenter tant son aura est mondiale depuis des années. Si de transporter son piano est une pratique inhabituelle, elle ne peut que nous persuader de sa persévérance dans l’exigence musicale qu’il professe à chaque instant dans un programme, à découvrir.
Evgeny Kissin © Johann Sebastian Hänel / DGG
Le piano continue avec le retour aussi d’un monstre sacré du clavier, le russe Evgeny Kissin, découvert bien jeune, ici même et déclenchant alors un fol enthousiasme. Tout ce qui est superlatif lui a été attribué. Ce sera le mardi 18 janvier. Programme fleuve et un nombre d’Encore non déterminé.
Martha Argerich et Sergei Babayan © Marco Borggreve
Et de trois avec Martha Argerich, autre habituée du lieu et qui, comme d’habitude, vient accompagnée d’un autre artiste, en l’occurrence un pianiste, Sergei Babayan, pour des œuvres à deux pianos, ou du piano à quatre mains. Son acolyte est un passionné des prescriptions et transcriptions, et donc de partitions qui passionnent Martha de par…leur originalité. La, maintenant octogénaire, qui jouait du piano déjà à la pouponnière, façon de parler, qui a voulu toujours partager avec d’autres artistes, est au rendez-vous, toujours avec Grands interprètes. C’est le vendredi 25 février.
Fazil Say © Marco Borggreve
Autre retour que l’on ne va pas bouder, le mardi 19 avril, celui du turc Fazil Say, véritable lutin enchanteur du clavier qui sait captiver son auditoire quand il joue la partition mais se livre aussi à quelque improvisation déconcertante et…réjouissante. Il compose aussi et débutera le concert par une de ses créations pour le Camerata Salzburg, Chamber Symphony. Suivra le Concerto pour piano n°12 de Mozart, puis une seconde création et pour clore la Symphonie n°29 du “divin“.
Myung Whun Chung © JF Leclercq
Piano toujours le samedi 26 mars avec une figure du clavier habitué de la Halle et fort apprécié de son public, j’ai nommé Nicholas Angelich. Tout amateur de piano de la région l’a déjà applaudi ici même. C’est parti pour une grande page avec le Concerto pour piano et orchestre n°1 de Johannes Brahms, un compositeur qu’il affectionne et le passionne même et sur lequel il pourrait vous entretenir des heures. Et pour suivre, la Symphonie n°3 de Beethoven. Une grande soirée en perspective, “héroïque à coup sûr, d’autant plus que c’est un immense chef qui tient la baguette à savoir Myung-Whun Chung. Là aussi, présentation inutile, me semble-t-il.
Andres Orozco Estrada © Werner Kmetitsch
Concert tout Beethoven, avec le second orchestre de Vienne, et pas des moindres pour autant, le Wiener Symphoniker. Il sera conduit le jeudi 3 mars par son Directeur, Andrés Orosco-Estrada, digne successeur à ce poste de Philippe Jordan. Énergie, élégance et esprit, telles sont les qualités qui sont relevées pour qualifier Andrés Orozco-Estrada en tant que musicien. Violoniste aussi, il laissera pour autant l’archet à Vilde Frang, jeune musicienne norvégienne, “visage d’ange, archet de feu“ qui a su conquérir, à toute vitesse, les plus grands orchestres et chefs. Elle interprètera le Concerto pour violon et orchestre en ré majeur. Puis, viendra la Symphonie n°7, si étourdissante jusqu’au finale.
Gustavo Dudamel © Julien Mignot / Opéra National De Paris
Événement le vendredi 19 novembre avec la venue pour la deuxième fois ici de Gustavo Dudamel avec l’Orchestre de l’Opéra de Paris. Succédant à Philippe Jordan, c’est le nouveau visage de cette institution en tant que Directeur musical du navire amiral de l’art lyrique en France. Le jeune prodige vénézuélien au parcours flamboyant est bien devenu à quarante ans, le maestro incontesté, bien installé dans le circuit international et très apprécié des médias et mécènes. L’élément-phare de son programme sera bien la Symphonie fantastique d’Hector Berlioz. Gageons qu’il en fera une interprétation qui se détachera de tant et tant de versions que nous avons pu entendre.
Tugan Sokhiev © Marco Borggreve
Le concept des Musicales franco-Russes ayant subi toutes les conséquences du désordre sanitaire planétaire, on retrouve tout de même deux dates s’y rapportant. Le mercredi 9 mars, ce sera bien la version concert de l’opéra Eugène Onéguine qui revient à l’affiche après avoir été annulé en mars 2020. Ce sont bien des solistes de l’opéra du Théâtre Bolshoï de Russie, des musiciens de l’Orchestre et des membres du Chœur, tous placés sous la direction de Tugan Sokhiev. Le lendemain 10 mars, le programme prévu avec Borodine et Rachmaninov est maintenu avec ces mêmes Chœurs et Orchestre et toujours dirigés par Tugan Sokhiev. Précision ici, les billets valables pour 2020, reportés en 2021 et non utilisés, sont valables pour ces deux soirées sans démarche particulière.
Marc Minkowski © Marco Borggreve
Marc Minkowski est toujours là. Ses Musiciens du Louvre aussi. Sa “symphonie imaginaire“ empruntée aux pages d’opéras les plus inspirés de Philippe Rameau a contribué au rayonnement du compositeur. Il souhaite la même réussite à sa “nouvelle symphonie avec voix“, la voix étant celle du baryton Thomas Dolié, lauréat ici même à la Halle, en 2008, aux Victoires de la musique classique, catégorie Révélation artiste lyrique. C’est pour le lundi 7 février.
Raphael Pichon et Sabine Devieilhe © Josep Molina / Erato
Le lundi 25 octobre, autre affiche qui nous devient familière à la Halle avec Grands Interprètes, c’est bien l’ensemble Pygmalion et son Directeur Raphaël Pichon, et son épouse, la soprano Sabine Devieilhe. Les amateurs ne demandent même pas le programme. Ils iront à la Halle les yeux fermés mais, les oreilles grand ouvertes pour écouter une Cantate de Jean-Sébastien Bach, la BWV 199 (Mon cœur baigne dans le sang) et des extraits de deux ouvrages de Georg Friedrich Haendel, l’opéra seria baroque Giulio Cesare et l’oratorio Il trionfo del Tempo e del Disinganno.
Philippe Jaroussky et Thibaut Garcia © Marco Borggreve
Le dimanche 5 décembre, affiche originale que celle de Philippe Jaroussky, incontournable de notre Cycle, qui convie à son concert Thibaut Garcia, “coqueluche“ toulousaine dans le milieu musical et ce, pour plusieurs raisons, d’abord, il est né à Toulouse, et de plus, le garçon est furieusement doué… à la guitare mais aussi furieusement… sympathique ! Les connaisseurs parlent de la légèreté de son toucher, de ses sonorités ouatées évoquant la guitare baroque traditionnelle, de la subtilité de ses ornementations, la puissance évocatrice de ses nuances dont la théâtralité rappelle celle du monde baroque. Pas étonnant qu’on le retrouve aux côtés du contreténor si chéri, dans un programme allant de Dowland à Ramirez en passant par une quinzaine de compositeurs aussi divers que Donizetti, Fauré, Britten ou Schubert : une palette à la diversité surprenante et qui, bien sûr, nous interpelle.
Wynton Marsalis © Frank Stewart
Un cycle Grands Interprètes ne se conçoit plus sans une soirée Jazz, ce qui nous donne l’occasion de retrouver un ensemble déjà applaudi il y a quelques années, et qui aura Carte blanche le jeudi 21 octobre. C’est le Jazz at Lincoln center Orchestra qui rassemble une quinzaine des plus prestigieux musiciens de jazz actuels et son directeur musical Wynton Marsalis toujours aussi jeune et flamboyant avec sa trompette.
À la soixantaine approchant, Wynton Marsalis reste aujourd’hui l’une des figures majeures de cette musique qu’il n’a jamais cessé de défendre tout autour du globe. Le nombre de concerts qu’il a pu donner est impressionnant. Sans pour autant négliger son pays natal, et plus précisément New York, la Mecque du jazz, où son fantastique travail de mémoire et de création au sein du Lincoln Center fait référence depuis la fin des années 1980.
The King’s Singers © Rebecca Reid
Il faudra aller jusqu’à l’Auditorium de Saint-Pierre des Cuisines le jeudi 14 octobre pour retrouver une fois de plus notre groupe de chanteurs si prisés, The King’s Singers. Bien sûr, depuis la création du groupe en 1968 au King’s College de Cambridge, les “têtes“ ont changé mais le principe est toujours le même, la diversité aussi et la qualité du chant de l’ensemble toujours au rendez-vous. L’humour ne s’est pas perdu en route et vous vous doutez qu’il y a, à ce niveau-là, un Océan Pacifique qui les sépare de l’insondable nullité caractérisant nos humoristes, tous médias confondus.
Consulter la brochure pour les tarifs, les multiples possibilités d’abonnements et réservations et autres. Et enfin, ceux qui pourraient avoir leur billet pour Hélène Grimaud, qu’ils sachent que le récital devrait avoir lieu le 21 janvier 2022. Tout vient à point à …