Un espion ordinaire, un film de Dominic Cooke
Nous ne comptons plus les films inspirés de près ou de loin par cet affrontement entre les USA et l’URSS qui porte le nom pour l’Histoire de Guerre froide, en fait une bataille titanesque entre services secrets. Parmi ces films certains sont des chefs-d’œuvre incontestés, parmi eux également de la fiction pure et simple mais aussi des scénarios relevant de faits authentiques. Le second film du Britannique Dominic Cooke, grand homme de théâtre par ailleurs, est l’illustration de ces derniers.
Nous voilà donc au début des années 60 du siècle passé. Kennedy et Khrouchtchev font assaut de testostérone dans des discours martiaux enflammés. A la clé il y aura la fameuse crise des missiles cubains, celle qui vit le monde à un cheveu d’un véritable holocauste nucléaire. Pour l’heure Dominic Cooke nous parle de deux héros, entre autres, de cette affaire. Du côté russe, le colonel du GRU soviétique, sorte de KGB militaire, Oleg Penkovsky (1919-1963). Tétanisé par les discours belliqueux de Khrouchtchev, il finit par trahir son pays et en informe les USA. Une taupe au sein des services secrets russes ! Le rêve, mais comment communiquer dans le temps. C’est ici qu’intervient, à son corps défendant, Greville Wynne (1919-1990), citoyen britannique, représentant de commerce le plus lambda imaginable. La CIA et le MI-6 vont lui forcer la main et le voici parti sur les traces d’une carrière à la James Bond. Sauf que… Parfaitement documenté et somptueusement reconstitué (intérieurs, costumes, ambiances…), le film nous raconte l’aventure extraordinaire de cet espion ordinaire. Entrecoupé de documents d’époque, y compris in fine un entretien avec le véritable Greville Wynne, il nous replonge au cœur de la violence des services secrets de tous bords.
Clairement le film repose sur les épaules de Benedict Cumberbatch, Greville Wynne qui, petit à petit et pour de bonnes raisons, va se prendre au jeu, quitte à franchir le point de non-retour. Saluons également l’interprétation de Merab Ninidze, Penkovsky tiraillé entre son devoir patriotique et son sens aigu de la catastrophe à venir. Il aura moins de chance que son contact…
Un film d’espion à l’ancienne, avec son charme vénéneux fait de suspense, d’action, d’actualité, d’Histoire aussi.
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