Lorsque vous tombez par hasard en librairie sur un livre de Nicolas Rey fraichement sorti, la bienséance veut que vous l’achetiez et le lisiez sur le champ en mettant vos autres lectures de coté.
C’est toujours un petit évènement, un petit miracle, un nouvel opus de Nicolas Rey. Un peu comme un match de Roger Federer : on sait qu’il y a un passif artistique d’une qualité formidable, mais on espère encore un tour de piste grandiose.
Pour ce opus Nicolas nous gratifie d’une longueur un peu plus conséquente que d’habitude : 300 pages, les chapitres ne dépasseront jamais les cinq feuilles mais l’espoir est là. Nicolas Rey m’a donné envie de lire et même d’écrire : ses premiers romans transpiraient le style et donnaient envie d’être amoureux, d’en tartiner des pages à s’en mettre partout en se disant que la vie est quand même un truc bien foutu parfois. Nicolas nous livre ici une version fataliste des choses (on a l’habitude) en nous faisant comprendre une fois pour toutes que rien n’est éternel et j’oserai même dire, que c’est ce qui le rend beau.
Son personnage n’en a plus pour longtemps, trois mois à peine, et c’est ce qui va nous servir de fil rouge pour ce roman. J’ai eu du mal à ne pas y voir un baroud d’honneur, là où on sait trop bien que Nicolas n’écrit quasiment que sur ce qu’il vit, les bonnes choses comme (trop souvent) les mauvaises. Le style est toujours là, intact, il a évolué avec le temps mais pourquoi changer quand c’est beau ? Ca fonctionne toujours aussi bien, les détracteurs pourront toujours lui reprocher de ne pas mettre assez de corps et d’intrigue dans son récit. Ce ne serait pas un reproche usurpé mais le style pardonne ce choix. On va au bout des 300 pages sans vraiment s’en rendre compte : on apprécie et on recommence une vie normale en attendant la prochaine.
La marge d’erreur, Nicolas Rey, Editions Diable Vauvert
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