L’été 2020 et la COVID nous avaient privés de ce rendez-vous incontournable pour les amateurs de danse et de cante jondo, de ce festival qui reste l’un des plus importants du monde flamenco, et le plus important en terre de France. Malgré ces temps perturbés que nous avons traversés, les équipes ont travaillé avec beaucoup de souplesse, de réactivité et de détermination pour nous offrir un programme des plus alléchants.
La soirée d’ouverture le mardi 29 juin accueillera Rafaela Carrasco et son nouveau spectacle, qu’elle donnera pour la première fois hors d’Espagne, Ariadna, al hilo del mito. Seule en scène avec dix danseurs, elle revisite le mythe d’Ariane. Expressive, délicate, la danseuse fait montre d’une technique impeccable, apprise auprès de la grande Matilde Corral.
Le mercredi 30 juin, chant, danse et musique se mêleront pour nous entraîner dans un Universo Jondo. Mais pas de guitare sur scène, mais un piano et un pianiste prodigieux : Pedro Ricardo Miño. Venu du classique et du jazz, il a su adapter son art et son piano à la musique flamenca. Pour son spectacle il a invité à ses côtés la cantaora Anabel Valencia venue de Lebrija et qui fait partie de cette famille Valencia dont l’un des plus grands représentants est son cousin José Valencia, grand habitué du festival. Pour la danse c’est El Choro, sa fougue, son rythme, qu’il a choisi pour pimenter un peu plus la soirée.
Le jeudi 1er juillet sera un des grands moments de cette édition avec de très, très grandes artistes qui seront sur scène. La « Diosa del Baile », la déesse de la danse, Manuela Carrasco est devenue un mythe vivant, qui fascine dès qu’elle entre en scène. Sa fille, Manuela Carrasco, sera sa partenaire dans un dialogue mère-fille, qui n’en doutons pas nous montrera tout le génie de cette famille. Pour les accompagner au chant, une autre habituée du festival, l’incomparable Esperanza Fernández, à la voix puissante et au cœur à fleur de peau. Un spectacle de femmes, de gitanes fières et indépendantes.
Le vendredi 2 juillet, place aux hommes, avec un trio des plus brillants. En ce jour anniversaire de la mort du mythique Camarón de las Islas, deux chanteurs se livreront à mano a mano qui devrait être explosif ! Manuel Moreno Maya « El Pele » et Pedro Heredia Reyes « El Granaino” deux artistes dont la générosité, le charisme, l’intelligence du chant ne sont plus à démontrer. Pour les accompagner sur scène nous retrouverons la fougue, l’ardeur, la passion de la danse de « Farruquito » issu d’une longue lignée d’artiste, petit fils de Farruco et fils de la Farruca. Un spectacle où tout peut arriver avec ces trois « monstruos ».
Et le feu d’artifice continuera, le samedi 3 juillet pour le dernier spectacle du festival, avec deux génies de la danse et de la guitare. Nul n’est besoin de présenter l’immense Rocío Molina, reconnue internationalement. Cette danseuse à l’avant-garde de la danse flamenca actuelle a su allier une technique parfaite, fondée sur la tradition, à une modernité, à une contemporanéité qui n’exclut ni l’émotion, ni la sensibilité. A ses côtés, un autre maestro, dans la lignée du grand Paco de Lucia, le sévillan Rafael Riqueni. Un voyage en dialogue, un acte créatif entre musique et danse.
Un festival qui, nous le savons, tiendra toutes ses promesses.
En parallèle, comme à l’accoutumée, le Musée Despiau-Wlérick présentera une exposition sur la danse, Danse avec la Lune, où nous pourrons retrouver des œuvres en lien avec le flamenco, mais également de toutes les danses. Mais cette pandémie qui s’est abattue sur nous, n’est pas sans conséquences sur le déroulement de cette manifestation.
En effet, même si l’on peut s’attendre à un allègement des contraintes sanitaires en ce début d’été, le format pour 2021 sera bien évidemment différent de celui du Café Cantante où la foule des amateurs avait coutume de se presser. C’est ainsi que les spectacles se dérouleront dans les arènes du Plumaçon, si les conditions climatiques le permettent bien évidemment, avec une jauge réduite à 940 spectateurs. Les spectacles débuteront à 21h30 en raison de la luminosité des soirs d’été et d’une durée plus courte qu’habituellement. Une scène de 18 mètres sera installée au centre du « ruedo », ainsi qu’un parterre, et les gradins seront également occupés (1 place sur 3). La tarification sera également adaptée à ce contexte si particulier. Le prix des places variera de 5 € à 30 €.
La billetterie est ouverte depuis le 12 mai sur le site arteflamenco.landes.fr.
Annie Rodriguez
une chronique de ClassicToulouse
Festival International Arte Flamenco
Crédit photos
Michel Grezels : El Choro / Farruquito / El Pele / Pedro El Granaino
Annie Rodriguez : Manuela Carrasco / Rocio Molina