Acteur, réalisateur, scénariste et bien sûr écrivain, cet originaire de Mont-de-Marsan publie aujourd’hui, avec l’opus sous rubrique, son cinquième roman. Au centre du récit, palpitant, le capitaine Novak, un policier qui a vécu un burn out pour lequel il est encore soigné en hôpital psychiatrique. S’impliquant plus que de raison dans une enquête qu’il n’est pas arrivé à résoudre, il a, comme dit son commandant, « pété un câble ». Sauf que voilà cette enquête qui rebondit.
Un nouveau meurtre atroce est commis deux ans après ceux sur lesquels Novac s’était cassé les dents. Julie, qui l’a remplacé à la PJ, patine sur le sujet, c’est le moins que l’on puisse dire. Son supérieur s’en aperçoit et lui conseille discrètement de reprendre contact avec Novak, un génie de l’intuition. Alors que ce dernier sort peu à peu de ses délires obsessionnels, à la grande satisfaction de sa soignante, Julie va rouvrir en grand les troubles du policier. Sous de fortes doses de psychotropes, Novak confond rêves (si l’on peut dire) et réalité, ne sachant trop si ce qu’il vit est du domaine du concret ou appartient entièrement à ses délires. Malgré tout, Julie le fait sortir de l’hôpital et l’embarque avec elle, non sans une certaine réserve. Il faut la comprendre, aller traquer un psychopathe qui fait brûler vivantes des jeunes filles, avec un adjoint potentiellement fou, il y a de quoi hésiter. Et pourtant…
Conjuguant avec subtilité et virtuosité la vie privée de ses personnages avec les contraintes de leur métier, René Manzor nous fait entrer en étroite communion avec ceux-ci. Sa plume souple, efficace, précise, simple et pourtant étudiée (c’est tout un art !), donne une vie incroyablement palpable à ce thriller angoissant qui ne vous lâchera plus dès la première page tournée. Vous êtes prévenus !