Anton Tchékhov disait que « les œuvres d’Art se divisent en deux catégories, celles qui me plaisent, et celles qui ne me plaisent pas » ; pour moi, c’est aussi simple que cela.
Je vous parle donc, au début de chaque saison, d’œuvres qui me plaisent, en espérant vous donner envie de les découvrir, et qu’elles vous plairont aussi.
Même s’il est quelque peu difficile, depuis quelque temps, de parler de Culture en général, de spectacle vivant en particulier, dans un pays où ceux qui nous gouvernent les ont étiquetés une fois pour toutes de « non essentiels », au prétexte d’une pandémie. Pandémie qui s’apparente à une guerre mondiale (déjà entre les laboratoires ?) et qui rend comme d’habitude « les riches de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres », faisant passer certains autres secteurs de notre vie avant celui-là (on connaît le refrain : les saltimbanques assimilés à la cigale du conte). Et tous les lieux culturels interdits au public depuis cent quarante jours (sans compter le premier confinement du printemps 2020).
Comme l’a fort justement affirmé récemment Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie : … Comment peut-on justifier que nos artistes puissent aller se produire à Barcelone, mais pas à Auch, Tarbes ou Céret où le taux d’incidence (de la Covid 19) est faible ? Pourquoi la France a t’elle fermé ses lieux (de culture), alors que d’autres pays les ont gardés ouverts, sans qu’aucun cluster ne se déclare ? Le gouvernement peut et doit proposer rapidement des solutions pour la réouverture territoriale de tous les lieux culturels, en fixant des règles sanitaires claires auxquelles les acteurs sauront s’adapter…
J’ajouterai: comme ils l’ont déjà fait, comme ils l’ont toujours fait.
Il est prouvé que les lieux de Culture, salles de concerts et de cinéma, théâtres, bibliothèques, qui ont appliqué majoritairement les contraintes sanitaires, – contrairement aux grandes surfaces -, n’ont jamais été des clusters (qui dans son sens premier signifie « groupement d’un petit nombre d’objets », mais dans le second « résonance de plusieurs notes jouées simultanément ! » d’après le Robert), pour employer un vilain mot anglais, y compris entre le 1er confinement et leur fermeture à l’automne dernier.
Le repli du spectacle vivant sur le numérique ne peut fonctionner dans la durée, car c’est le contraire de son esprit ; à terme, cette anomalie n’est pas viable. Préférerait-on en haut lieu le silence ?
Emma Lavigne, directrice du Palais de Tokyo a enfoncé le clou: « …Le seul passe-temps proposé actuellement est le shopping. Ce qui est grave, c’est d’associer les lieux culturels à des lieux de contamination ».
Comme cela a déjà été dit par des acteurs majeurs de ce secteur : « c’est aussi une question de santé mentale… Les échanges que permet la Culture ne sont pas dangereux mais vitaux ».
Des études scientifiques sont en cours, en France, pour prouver l’absence de sur-risque de contamination à la Covid-19 (puisque l’Académie a décidé en date du 7 mai 2020 que c’était un virus féminin !) dans les salles de spectacle, musées et cinémas. Le 11 mars, Constance Delaugerre, professeure de virologie à hôpital Saint-Louis à Paris, et le psychiatre Serge Hefez ont cosigné dans Libération, au côte de nombreux acteurs du monde culturel, une tribune demandant au gouvernement de soutenir les protocoles validés scientifiquement qui permettent, sans risque supplémentaire, de visiter un musée, d’assister à un spectacle ou à une séance de cinéma : « Un certain nombre d’activités restent possibles, notamment en extérieur. Elles pourraient avoir un impact positif considérable sur la santé mentale des populations qui ne cesse de se dégrader ». (Le Monde du 18 mars).
Il faut donc militer pour la réouverture des lieux de Culture, car je n’arrête pas de le répéter : « Créer, c’est Résister ; Résister, c’est Créer », comme disait notre chère Lucie Aubrac.
Heureusement que les Libraires ont obtenu le droit de rouvrir leurs portes en fin d’année dernière: je mourrais d’inanition intellectuelle si je ne pouvais me nourrir de livres.
Comme nombre d’entre vous je suppose, la lecture est indispensable à ma vie, comme le manger et le boire, la lecture de poésie en particulier.
POÉSIE
Dans ce domaine, ce qui est essentiel pour moi, c’est la Beauté, le lyrisme, le chant profond, la luminosité même dans les affres de la révolte, même si pour certains, c’est obsolète, passé de mode.
En poésie, je n’aime pas les préciosités incompréhensibles, aujourd’hui à la mode, qui font régner l’intellectualisme au détriment de la sensibilité : elle doit glisser sur l’auditeur comme un petit vent d’été, ne pas plomber l’atmosphère comme une tempête de sable. J’ai de plus en plus de mal à en trouver (mais peut-être est-ce comme la musique que j’écoute depuis plus de 60 ans, faisant donc des comparaisons qui sont logiquement très critiques; même si en musique je suis moins souvent déçu…).
J’ai donc été très agréablement surpris de recevoir un recueil intitulé :
Derniers Chants Faydits de Patrice Teisseire-Dufour
En 13 poèmes, Patrice Teisseire-Dufour (1) survole un siècle, le XIIe, dans ce « Midi noir » comme l’appelait le grand René Nelli (2), cet austère pays, entre Périgord et Roussillon, que martyrisèrent les hordes de soudards de la Croisade contre les Albigeois, le Midi des Troubadours et des Trobaïritz qui y chantaient l’Amour, comme partout en en Occitanie, et furent les contemporains des bûchers où se consumèrent les hérétiques dits cathares, Chrétiens non-violents, ceux qui les avaient accueillis et ceux qui voulurent les secourir ; et les témoins de la naissance de l’Inquisition menée par les Chiens de Dieu, Domine cani, qui se poursuivra pendant des siècles pour soutenir les dictatures les plus sanglantes.
Patrice Teisseire-Dufour a choisi de mettre ses pas dans ceux des Faydits, des fugitifs, ces errants qui ont pris le maquis pour défendre les persécutés ; et leur idéal de partage et de tolérance.
Tu fais l’espoir resplendir
Toi qui portes pour réussir
Toute la fine fleur de Provence
Jusqu’au château de ton enfance
Honneur t’accompagne jeune chevalier
Là où personne ne t’attendait
Il est temps de remonter le Rhône
Dans ton juste droit tu rayonnes…
Patrice Teisseire-Dufour, qui écrit de la poésie depuis l’âge de 15 ans, est passionné depuis son adolescence par les Pyrénées, par la Croisade des Albigeois et les Cathares (déjà en 5e il avait choisi ce sujet pour un devoir d’Histoire). Il n’est pas étonnant qu’à partir de 1998, il ait écrit dans Pays Cathare-Magazine et qu’aujourd’hui il soit Chef de la rubrique Montagne de Pyrénées Magazine ; les Pyrénées, son sujet de prédilection, qu’il sillonne dans tous les sens depuis des décennies, ainsi que les châteaux cathares (Montségur, Lastours, Aguilar, Cabaret etc. où il suit les fouilles archéologiques). Début 2000, lors d’une conférence au Centre d’Etudes Cathares à Carcassonne, il rencontre Michel Roquebert (3) avec lequel il noue une relation privilégiée. De là, l’idée de donner une suite à la Canso, la Chanson de la Croisade, qui s’arrête en 1219. Et l’écriture de ces Derniers Chants Faydits jusqu’en 1321 et la mort de Bélibaste, dernier Bon Homme, sur le bûcher.
Les rimes, jamais forcées, coulent comme de l’eau, « de façon fulgurante, mais sans lamentations pesantes », comme l’a écrit Michel Roquebert dans sa préface, et il ajoutait: « je me suis pris à imaginer, presque à croire, que P.T-D avait pensé ses Derniers Chants Faydits en occitan, et nous en livrait la traduction française, tant ces brefs poèmes palpitent de la réalité et de la vérité de tout ce qu’ils évoquent ».
On en vient à presque regretter qu’il n’en ait pas écrit davantage, mais comme me l’a expliqué dès le premier cours mon premier professeur, Roger Portès du Français, au Théâtre du Taur, « il vaut mieux un bon spectacle trop court qu’un mauvais spectacle trop long ».
Et puis rien ne l’empêche d’en écrire d’autres, ceux des faydits d’aujourd’hui peut-être.
Ce que nous attendons avec impatience.
Editions Vox Scriba Collection Poésis (4)
L’escalier de verre, L’escalièr de Veire
À la Tuta d’Òc, la librairie de l’Ostal d’Occitània à Toulouse (5), j’ai été choisi plus que je ne l’ai choisie (comme je l’ai déjà expliqué dans une précédente chronique.
par l’adaptation en occitan de L’escalier de verre, L’escalièr de Veire, de ma chère Luisa (Loïsa) Paulin (5) par Jòrdi Blanc, écrivain, philosophe et éditeur français de langue occitane, né en 1944, alors que venait de mourir cette grande poétesse d’expression française et occitane, sans avoir su (puisqu’elle avait perdu la vue au début de l’Occupation) la Libération qu’elle appelait de tous ses vœux.
Photographie de Louisa Paulin parue dans le journal L’Ouest-Éclair du 26 décembre 1937
J’avais demandé à mon amie Servane Solana (6), talentueuse musicienne, de mettre en musique le poème éponyme, pour la création de Femmes que j’aime, mon anthologie de la Poésie des Femmes en « France » du XIIe au XXe siècle, en 2009 à l’Auditorium de Saint Pierre des Cuisines, ce qu’elle a fait superbement :
Mais je ne connaissais que ce poème du recueil, et c’est un autre petit bonheur que de découvrir cette édition bilingue, aux Editions Vent Terral (7)
J’ai dégusté par exemple avec plaisir cette Chanson d’Avril, Cançon dAbrial, tout à fait de circonstance en cet avant-printemps :
Je sais un nid dans le bois, au couchant,
avec trois œufs dedans
où dorment trois petites vies
et qui sont nés d’un clair de lune
et d’une branche de lilas
(…)
et c’est un chant d’amour qui va les faire éclore,
le chant du premier rossignol,
tout frissonnant de nuit, tout ébloui d’aurore ;
trois œufs là-bas, trois petits rossignols.
La chanson de Passavant
Autre agréable découverte, même si plus médiatisée dans la collection de poche nrf Poésie / Gallimard, ce recueil de François Sureau (8), dédié à la geste d’un militaire (même si je reste un fidèle de Bernard Clavel et de sa Lettre ouverte à un képi blanc).
Ce livre est le libre récit d’une vie d’homme d’action. Celle de Patrocle Passavant des Baleines (déjà tout un manifeste poétique), lieutenant de vaisseau, agent de l’État, aventurier bien vivant, qui, à l’instar de Moravagine ou de Battling, ses prédécesseurs, aurait pu, tout aussi bien, n’être qu’une créature de fiction. Mais, l’auteur peut en témoigner, cette vie de héros, Passavant l’a conduite sans faiblir vingt ans durant. Yougoslavie, Cambodge, Djibouti, Afghanistan… Comment épouser le mouvement d’une pareille existence, sinon en inventant ce long poème, qui chante un monde où l’action est vraiment la sœur du rêve.
Le style m’a évoqué « La prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France » de Blaise Cendrars ou « Toi qui pâlis au nom de Vancouver » de Marcel Thiry.
Ce qui t’a fait partir Passavant des Baleines
M’est absolument égal
Et que tu aies quitté Saint Malo ou Saint Flour
Ou Saint Cucufa patron du Versaillais
Passavant des Baleines quel désespoir d’amour
Voyageur sans idées fondu d’un pur métal
Ceux-là qui te suivront passeront pour des niais…
Et j’ai été emporté par la verve et le souffle de François Sureau qui chante dans ce recueil un amour sans bornes de la Liberté (pour laquelle il s’est inquiété, en tant qu’avocat, de la voir rognée sans cesse dans un numéro de la collection Tracts en 2019 « Sans la Liberté »), en particulier sur toutes les mers du globe. Cet amour des grands espaces marins des gens de la Marine, de la Royale comme l’on disait sous l’Ancien Régime, qui m’a fait penser au personnage magnifiquement campé par Jean Rochefort dans le film « Le Crabe-Tambour » de Pierre Schoendoerffer).
MUSIQUE
En cette période de bise sanitaire, nous sommes fort dépourvus, particulièrement de musique live comme disent les Anglo-Saxons, de musique en concert, car c’est là seulement que l’on ressent cette émotion unique qu’elle communique. S’il est bien agréable d’avoir accès à toutes les musiques du monde sur un smartphone ou une tablette, à la télévision, rien ne remplace le frisson ressenti au contact des musiciens ; j’ai eu la chance de voir des concerts très tôt dès mon adolescence, dans les années soixante, aussi bien de musique baroque que de rock and roll et de musique du monde (à l’époque on disait folklorique). Et je ne m’en lassais pas depuis. Il n’y a pas si longtemps je courrais les concerts, souvent enchanté, parfois critique (au regard de mon expérience), même si j’ai toujours plaisir à découvrir de nouveaux artistes ou des versions nouvelles de mes phares comme disait Baudelaire. Aussi suis-je terriblement frustré. Mais je me console en écoutant des disques.
Un disque et un clip vidéo :
Suites pour violoncelle seul de JS.Bach par Maitane Sebastian
Voilà une musicienne qui a plus d’une corde à son instrument : Maitane Sébastian (9) vient de sortir un disque dédié aux suites pour violoncelle de J.S. Bach.
Suite No. 1 in G Major, BWV 1007: I. Prélude
Un concert de Jacqueline du Pré entendu à 4 ans a été une révélation et a décidé de sa vocation ; trente six ans plus tard, elle est aujourd’hui professeur au conservatoire d’Abbeville dans la Somme.
Et elle chante aussi, dans sa langue d’origine, l’Espagnol, et siffle même (!), comme on a pu la voir et l’entendre avec son Bis Por qué ?, lors du concert de clôture de Musique en Dialogue aux Carmélites 2020 (encore une fois grands mercis à Catherine Kauffmann !), – après bien sûr ces Suites pour violoncelle seul de Bach -, avec danseurs Hip-Hop, sur une Chorégraphie et danse : Laure Thouault, Cie L’Danse – Danseurs : Fanny Léon et Joss Thao. Réalisation : Nicolas Kauffmann – 27 septembre 2020 Toulouse
Concédé sous licence à YouTube par Harmonia Mundi (au nom de Paraty)
Maitane Sébastian peut se permettre de citer Cocteau dans le Coq et l’Arlequin : « Le tact dans l’audace, c’est de savoir jusqu’où l’on peut aller trop loin ».
J’ai pensé à Eugénie Ursch, aussi violoncelliste et chanteuse, qui maitrise les effets électroniques grâce aux pédales d’effet, et nous embarque pour une croisière sur la méditerranée, des rives du Maghreb jusqu’aux îles grecques et aux Balkans.
Le grand Pablo Casals, homme d’honneur et grand musicien, aurait aimé connaître ces talentueuses jeunes femmes, j’en suis sûr.
Maitane Sebastian sera en concert, nous l’espérons, un dimanche de septembre prochain, avec son programme Bach et Hip Hop, dans le cadre de Musiques en Dialogues aux Carmélites, dont le programme sera à nouveau un régal, j’en suis sûr.
COCANHA
Puput
Caroline Dufau et Lila Fraysse du groupe Cocanha, Cocagne (10), redevenu duo l’été dernier comme à son origine, ont choisi le nom occitan d’un oiseau fascinant, au long bec et à la crête triomphante, la huppe fasciée, farouchement indépendante et au chant très particulier (ce qui convient très bien aux deux chanteuses), pour donner le titre à leur nouvel album. Leurs deux voix singulières ont fait de la langue occitane leur terrain de prédilection pour leurs envoutantes musiques à danser ; elles sont portées par les pulsations de leurs mains et de leurs pieds, mais aussi des tambours pyrénéens (tun tun) qu’elles maitrisent parfaitement.
Suu Camin de Sent Jacques
Grâce à leur travail avec le producteur, guitariste et compositeur Raül Refree, elles subliment le répertoire traditionnel occitan et nous font entrer dans la danse. Pas étonnant que cet album salué par la critique soit classé parmi les dix meilleurs de 2020 par le magazine anglais Songlines.
Colorina de Ròsa
EVA FOGELGESANG
Eva Fogelgesang (10) fait partie de ces musiciennes qui ne cessent de me surprendre et de m’émerveiller, à la manière des Trobairitz, des Femmes Troubadours du Moyen Age.
Ainsi avec cette Chanson de la mère, Edjin duun, un traditionnel mongol (kalmuk) :
Il s’agit d’une étape de travail pour le projet d’album « Chansons de lune », à paraître en 2021. (Son brut, sans mixage). Eva Fogelgesang (11), chant et harpe, Bujee, chant et morin khuur. Arrangement : Eva et Bujee ; Prise de son : Pascal Gaillard, studio de Kerbolven (Morbihan). Oreille extérieure : Christophe Deslignes. Montage vidéo : Bujee
Site d’Eva : https://www.eva-fogelgesang.fr/
Vivement le printemps et le retour des musiques vivantes:
Avanti la Musica, qu’elle nous reprenne souvent comme l’amour, comme une mer, et que dans un vaste éther, nous remettions à la voile, vers nos pâles étoiles… pour paraphraser Baudelaire.
Pour en savoir plus :
1) Né à Toulouse, le 31 mai 1970, Patrice Teisseire-Dufour est journaliste, écrivain, poète. Il est reporter et secrétaire de rédaction, chef de la rubrique montagne à « Pyrénées magazine », depuis 2004. Il réalise des reportages et des randonnées sur toute la chaîne des Pyrénées, des Pyrénées-Orientales aux Pyrénées-Atlantiques. Il est auteur de nombreux livres sur le Sud-Ouest, de deux recueils de poésies et d’un livre de récits de montagne.Patrice Teisseire-Dufour a obtenu le grand prix de journalisme Pirene, en 2012, pour l’article « A l’assaut de l’Aneto », paru dans « Pyrénées magazine », et en 2019, pour l’article « 30 ans dans la nature », paru dans « Pyrénées magazine ». Prix des Feuilles de la Malepère 2020 pour « Derniers chants faydits ». Grand prix des jeux Floraux de Toulouse 2020 pour « Corbières la frontière cathare ». BABELIO
2) La maison d’édition, Vox Scriba, est sise à Tarascon-sur-Ariège et publie régulièrement écrivains (es) et poètes audois (es), mais pas seulement. www.voxscriba.com
En 2012, dans le but de défendre les droits des auteurs et le respect de leur pensée, Florence Cortès, écrivain public, a créé la maison d’édition indépendante : Publications Vox Scriba® dont les objectifs, loin de ceux des maisons d’édition « commerciales », sont le partage, l’échange, la transmission et le témoignage des écrits de toutes et tous.
Fin 2019, Lola Laupenie, correctrice professionnelle (niveau excellence au certificat Voltaire) et animatrice d’ateliers “Autour des mots”, la rejoint.
3) René Nelli (1906-1982) : Occitan d’ascendance florentine, philosophe, poète, historien, essayiste, il a consacré la majeure partie de son œuvre à l’étude et au rayonnement de la culture occitane. Il se disait « hanté » par la question du mal, du double, du destin, et ce n’était pas une vaine image chez cet homme passionné d’ésotérisme, toujours en recherche spirituelle. Le dualisme cathare lui est apparu comme une des constructions métaphysiques les plus originales de l’Occident. Ses ouvrages historiques et philosophiques sur les grandes idéologies nées au XIIe et XIIIe siècles en Occitanie font autorité, mais Nelli fut aussi un archéologue et un ethnologue. Nommé en 1947 conservateur du Musée des Beaux Arts de Carcassonne, il se voit confier à la faculté des Lettres de Toulouse un cours d’ethnographie qui deviendra rapidement un haut-lieu de l’ethnographie méridionale, une fascinante ouverture aux multiples aspects de la civilisation traditionnelle. Traducteur de la poésie des troubadours, il a fondé avec Jean Cassou et Tristan Tzara l’Institut d’Etudes Occitanes. Il a consacré des ouvrages à l’érotique des troubadours, a publié Les Écrivains anti-conformistes du Moyen Âge Occitan, pourfendant non sans malice les idées reçues de l’Histoire officielle, et combattant tous les sectarismes lui qui sortit toujours des sentiers battus de la pensée. Il participa à l’aventure des Cahiers du Sud, du surréalisme et fut très marqué par son amitié avec Joë Bousquet.
Source : http://www.garae.fr
4) Michel Roquebert est un écrivain français né le 7 août 1928, mort le 15 juin 2020. Licencié en philosophie, il a été journaliste à La Dépêche du Midi jusqu’en 1983. Grand Prix d’Histoire de l’Académie française en 1970, lauréat de l’Académie des jeux Floraux et de l’Académie de Languedoc, c’est un spécialiste reconnu du catharisme.
En 1970, il se lance dans la rédaction du premier tome de L’Épopée cathare, qui connaît un grand succès. Il finira cette série de six tomes en 1998. En 1978 et 1981, il réalise les scénarios de deux albums de bandes dessinées (dessins de Gérald Forton, éditions Loubatières, Toulouse) : Aymeric et les Cathares et Aymeric à Montségur. En 1999, il écrit Histoire des Cathares, synthèse des livres précédents, et se lance ensuite dans des livres plus spécialisés sur la période cathare.
(source wikipédia)
5) La Tuta d’Òc : Maison de l’Occitanie, 11 rue Malcousinat, métro Esquirol, 31000 Toulouse 05.61.12.30.53 latutadoc@ieo31.com http://www.latutadoc.com/
8) Après des études à Sciences Po, François Sureau est reçu à l’ENA. Il devient maître des requêtes au Conseil d’Etat. Il quittera la haute fonction publique pour par la suite devenir avocat. Il s’est élevé récemment contre la restriction de nos libertés qui se réduisent comme peau de chagrin, et pas seulement au prétexte de la pandémie, dans un court essai, un peu ardu pour les non-initiés au vocabulaire du droit, mais rappelant des vérités essentielles si l’on ne veut pas que notre fragile république se transforme en démocrature : Sans la Liberté (Collection Tracts n°8 Gallimard).
10) Après ses années de formation en Conservatoire, à l’Université de Musicologie de Metz et au CFMI de Tours, Eva, passionnée de musique médiévale, a collaboré avec différents ensembles : Amadis, Compagnie Orion, Millenarium, Mille Bonjours. Elle se produit aujourd’hui régulièrement en solo, mais son arc a plusieurs cordes : le chant, la harpe, le violon, le rebec, le saz, en concert ou en spectacle mêlant musiques et textes. Elle explore et partage également la scène avec quelques complices : la Compagnie des 5 cercles, pour des spectacles faisant se rencontrer les Arts vivants, Abilus, trio de Chanson équatorienne, les Chick Filles, Chansons des années 40 mises en scène. Eva aime la pédagogie, et l’explore de différentes façons: animation de stages de danses médiévales avec Christophe Deslignes, interventions régulières au Musée Instrumental de la Cité de la Musique à Paris. Titulaire du DUMI (Diplôme Universitaire de Musicien Intervenant), elle enseigne actuellement la harpe, le violon et l’éveil musical au sein du Centre Socio-Cuturel d’Elven (Morbihan) et travaille également pour les Centres Musicaux Ruraux en milieu spécialisé (hôpital et enfants porteurs de handicap). Elle participe à l’élaboration d’une bibliothèque sonore médiévale pour l’illustration (films, vidéos) pour l’éditeur Musicjag. Eva a collaboré à différents projets discographiques: les albums Llibre Vermell et Danza de Millenarium (Ricercar), La Danse medievale Vol.1 et 2 (Le lOcal), Immrama de Roland Becker (Oyoun Muzik), Malaya vida du trio Abilus et Juego de siempre avec la Compagnie des 5 Cercles. Elle a autoproduit de son premier disque solo en 2012, Jardins d’Hiver (HΩME Recordings).