The Nest, un film de Sean Durkin
Avec son deuxième long métrage, ce jeune réalisateur canadien, encore dans sa trentaine, nous met dans les pas d’un mythomane aveuglé par le pouvoir de l’argent. Terrifiant !
Rory et Allison mènent une vie confortable en Amérique. Elle passe son temps à satisfaire sa passion de l’équitation. Il est courtier et plus ou moins trader, en ce sens qu’il met en relation des hommes d’affaire pour des rachats de sociétés. Si Allison est américaine, Rory est sujet de Sa Très Gracieuse Majesté. Pour donner un nouvel élan à son business, Rory décide d’amener toute sa famille, femme et enfants, dans son pays d’origine. Les voici donc dans un splendide et à vrai dire sinistre manoir et des projets plein la tête. Sauf que de cocktails en dîners en ville, Allison entend Rory proférer mensonges sur mensonges quant à leur situation, en particulier financière. En réalité, les affaires de Rory ne marchent pas du tout. Voilà la famille au bord de la faillite et de l’explosion. Sa désintégration est à l’ordre du jour. Sur une photographie magnifique et des cadrages qui ne le sont pas moins, un décor gothique qui glace le sang et des virgules fantastiques qui émaillent le récit (sans trop donner de solution…), Sean Durkin dépeint l’irrésistible descente aux enfers d’un mythomane incapable de freiner une fuite en avant dévastatrice. Outre une réalisation au cordeau, ce film a la chance de compter sur le charisme incroyable de Carrie Coon (Allison). Rarement à l’écran une actrice a autant impressionné ces dernières années. Elle est le cœur battant de ce film, même si, à ses côtés, Jude Law (Rory) campe un yuppie hallucinant d’arrogance, pétri de mensonges, victime consentante d’un néolibéralisme qui le broie sans vergogne, le brûle à petit feu et lui fait vendre son âme à chaque instant de sa vie, lui faisant au passage sacrifier sa famille sur l’autel de sa mégalomanie.
Multirécompensé au dernier Festival de Deauville, un film implacable qui, sans être « une histoire vraie », est assez documenté pour flirter de très près avec une triste réalité.
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Carrie Coon – Elle a fait du théâtre. C’est clair et net !
Formée à la comédie à l’Université de Wisconsin-Madison, la jeune Carrie embrasse très rapidement une carrière théâtrale, enchaînant rôles et succès. En 2012, toute récente trentenaire, elle décroche une nomination aux Tony Awards. La télévision et le grand écran se tournent alors vers cette jeune femme au fort potentiel, lui offrant séries et longs métrages. Preuve d’un talent affirmé, Carrie Coon est aussi à l’aise avec Steven Spielberg pour ses Pentagone Papers en 2018 qu’avec Jason Reitman pour son prochain SOS Fantômes (sortie prévue cette année…). Sans oublier Gone Girl devant la caméra de David Fincher en 2014. Excusez du peu !