Jérémy Bracone publie Danse avec la foudre, aux éditions Iconoclaste. Une fable poétique et amoureuse sous fond de lutte sociale.
Figuette se retrouve seul avec sa petite Zoé. Un peu perdu, un peu hésitant, parfois en colère, il tente de comprendre sa situation. Moïra les a abandonnés, elle a fugué. Figuette n’a plus de nouvelles, il ne sait pas où elle est, ni ce qu’elle fait. Son profil Facebook reste lui aussi muet. Figuette cherche le moindre signe, le moindre indice pour la faire revenir. Après tout, Moïra a toujours été imprévisible depuis leur rencontre. Fougueuse, inquiétante. Ce n’est pas sa première fugue alors elle reviendra. Et puis il y a Zoé, on n’abandonne pas comme ça une petite fille aussi mignonne. Et pourtant, les semaines passent et Moïra semble avoir fui son passé et avec lui tous ses problèmes. Car des ennuis, Figuette et Moïra en avaient plein. Des crises, des colères, tel était le lot de leur relation entre passion et révolte. Figuette n’a plus le choix, se résigner – ou pas. Il peut tenter une dernière fois de se montrer à la hauteur de son rôle de père et reconquérir ainsi celle qui le hante.
Un roman social
Le récit de cette histoire d’amour qui se consume au fur et à mesure des pages est d’une grande force. On y rencontre les renoncements et les espoirs d’une vie à deux. On y entend le cri solitaire d’un père qui lutte pour garder la tête haute et s’en sortir. De surcroît, à l’amour perdu vient se greffer un combat social. Figuette est ouvrier dans une entreprise qui menace de fermer pour cause de délocalisation. Il peut compter sur sa bande de fidèles, des amis pour qui la lutte est indispensable. Ensemble, ils tenteront de revendiquer leurs droits et de renoncer à une misère sociale intolérable.
Ce texte est empreint de beaucoup d’humanité et d’une observation fine des rapports et comportements humains. Mais, sans se prendre trop au sérieux et déballer des constats psychanalytiques ou sociologiques, l’auteur prend le partie de raconter tout cela d’un point de vue intime et avec une certaine forme de légèreté voire de comédie qui rappelle certains chefs-d’œuvre de l’art anglais. Le lecteur se ballade avec grand plaisir et étonnement dans ce scénario bien ficelé et réjouissant. Un délice, en somme !
Jérémy Bracone, Danse avec la foudre, Iconoclaste, 288 p.
Photo : Jérémy Bracone © Celine Nieszawer
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