Andreï Makine publie L’Ami arménien aux Editions Grasset. Une amitié hors du commun au cœur d’un récit intime.
Le narrateur se souvient. Il avait 13 ans, il vivait dans un orphelinat de Sibérie. La vie était rude et routinière. Jusqu’au jour où il découvre l’existence de Vardan. Adolescent solaire mais persécuté. Le narrateur qui ne connait que trop bien la brutalité s’interpose. On ne fera pas de mal à Vardan tant que Vardan sera sous sa protection. Il n’en fallait pas moins pour sceller une amitié profonde qui chamboulera la vie du narrateur. Car, avec son nouvel ami, c’est toute l’histoire d’un pays qu’il va découvrir : celle du peuple arménien.
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Vardan amène son nouveau protecteur dans le quartier où il vit. Appelé le « bout du diable », le lieu est un refuge d’exilés. Anciens prisonniers, fugitifs, déracinés, ils sont des dizaines à vivre dans la pauvreté et l’angoisse. Si loin de leur patrie, ils attendent le procès de leurs proches accusés de complotisme, entre autres. Tel est le cas de la famille de Vardan. D’abord, le jeune narrateur n’y comprend rien tant il est aimanté par vivacité des lieux. Il rencontre la mère de Vardan, gentille et protectrice, mais aussi la sœur, la belle Gullizar qui attend le retour de son mari emprisonné. Puis, le jeune garçon commence à se questionner. A demander des précisions sur leur situation, des détails. En cela le vieux Sarven, doyen de la communauté, sera une source d’informations précieuses.
Au fil des pages, la complicité des deux garçons deviendra forte et capitale. Surtout que Vardan semble atteint d’un mal étrange « la maladie arménienne », comme ils l’appellent, et qui fait planer un danger constant. Autant de nouvelles barrières que devra affronter le jeune narrateur qui découvrira également la force d’une amitié fascinante. Un roman d’une grande sensibilité et d’une extrême humanité !
Andreï Makine, L’Ami arménien, Grasset, 216 p.
Photo: Andreï Makine © JFPaga
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