Fondateur de Festik depuis 2012, solution complète et innovante de billetterie en ligne sur mesure cogérée par l’organisateur de spectacle, Etienne Kemlin a mis au point un modèle axé autour de l’exigence du service, de la maîtrise technologique et de la proximité. Drainant des valeurs positives, Festik est une billetterie à taille humaine qui travaille main dans la main avec les organisateurs de spectacle pour dynamiser leur image et leur fournir des solutions adaptées au secteur. Transparente, sécurisée, responsable, au prix juste, la billetterie Festik entretient avec les organisateurs de spectacle et avec les spectateurs des relations privilégiées fondées sur la confiance et la réactivité. Le site vient de faire peau neuve avec une nouvelle identité visuelle et des fonctionnalités inédites. Nous avons rencontré son fondateur, Etienne Kemlin.
En quelques lignes, quel est le point de départ et la genèse de Festik ?
L’histoire de Festik commence à Toulouse en 2010 par la rencontre entre le festival CubaHoy et une SSII spécialisée dans le développement web. En constatant que la billetterie ne se résume pas à la vente en ligne, mais interfère avec toutes les étapes de l’organisation d’un événement, nous avons décidé de développer un système de billetterie résolument orienté service. Maitrisant les technologies, nous avons pu rapidement développer des produits originaux et efficaces. Il nous a semblé tout aussi primordial de donner une âme à ce projet. Nous avons trouvé dans nos engagements et convictions communes les fondations de Festik : bienveillance et respect.
Votre structure a bien évolué depuis 2012. Vous avez su vous adapter aux problématiques des clients de la billetterie en ligne et à celles des organisateurs de spectacle. Quelles sont désormais les solutions envisagées pour vous adapter au contexte de crise ?
Nous sommes convaincus que le spectacle vivant va reprendre. C’est une question de temps. Comme tout le monde, nous ne savons ni quand, ni comment. Donc nous sommes prêt à aider les structures à ouvrir très rapidement leurs billetteries dès que cela sera envisageable, quelles que soient les contraintes.
Chaque étape dans le gestion de la crise a demandé le développement de nouvelles fonctions pour respecter les recommandations sanitaires. Nous avons pu réagir rapidement afin de permettre aux organisateurs de proposer des spectacles dans une configuration à laquelle ils n’étaient pas forcément habitués, que ce soit en présentiel ou à distance.
Enfin, nous avons tout mis en œuvre afin de rassurer le public, il est primordial que des spectateurs puissent réserver en confiance, en sachant que en cas d’annulation ou de report, ils ne perdront pas de temps ni d’énergie à obtenir le remboursement intégral de leurs billets.
Pendant la crise sanitaire, vous avez aidé plusieurs structures culturelles en péril. Quelles étaient vos motivations profondes ?
Aider est un mot un peu fort. Nous avons fait notre travail comme nous pensions devoir le faire, en partant de 4 principes que nous nous sommes efforcés de respecter :
• Tout devait être gratuit pour les organisateurs, il était hors de question que la billetterie d’un spectacle annulé leur coûte quoi que ce soit.Nous avons notamment appliqué aucun frais d’annulation, sauf pour certaines structures qui nous l’ont spécifiquement demandé afin de nous soutenir.
• Les spectateurs ne devaient avoir aucune difficulté à obtenir leur remboursement, cela est primordial, la billetterie véhicule une grande part de l’image d’un festival ou d’une salle de spectacle, il faut que les spectateurs soient satisfaits de leur expérience en cas de spectacle annulés et qu’il gardent confiance, afin de réserver sans crainte pour de futurs événements, qui risquent forcément d’être a nouveau reportés ou annulés .
• Nous nous sommes aussi rapprochés des pouvoirs politiques pour qu’ils autorisent la possibilité à une spectatrice ou un spectateur de renoncer au remboursement de son billet, afin de le transformer en don au profit de l’organisateur. Un décret est passé dans ce sens, et les billets Festik peuvent donc enfin être transformés en don.
• Enfin, nous garantissons que la recette correspondant aux billets non réclamés est reversée à l’organisateur, en toute transparence.
Et cette nouvelle possibilité de diffusion des concerts et événements en live sur Festik, vous nous en parlez ?
Nous proposons aux organisateurs qui souhaitent diffuser des événements en direct une solution «à la sauce Festik». cela signifie d’abord de proposer un canal de diffusion alternatif, respectueux des données personnelles, sans publicité ni d’obligation de création de compte ; et que la quasi-totalité des recettes soient reversées à l’organisateur.
Ce canal peut être couplé à notre solution de billetterie, afin d’être monétisable à moindre coût pour l’organisateur, et des messages d’incitation aux dons peuvent s’incruster à la volée, pour profiter le la générosité du public.
Nous avons aussi créé un nouveau concept : « je prends mon billet si ça me plait ». Les spectateurs peuvent assister en direct à l’événement, et pendant ou après celui-ci, acheter leurs billets si ils en ont envie. Cela nous parait plus pertinent que de faire appel à la générosité du public, en l’incitant une Nième fois à faire un don…
Nous avons pu valider la technique avec Manu Galure ou le groupe Toulousain I Me Mine, c’est maintenant opérationnel et sera utilisé pour le spectacle « La nuit part en live » organisé par le printemps du rire le 13 mars
Va-t-on selon vous devoir redéfinir la Culture à la française et envisager différemment et à long terme l’accès aux diverses manifestations ?
Etant peu compétent en cultures étrangères, j’ai du mal à identifier les caractéristiques de la culture à la française. Cependant la crise est arrivée alors que le sujet de la concentration culturelle était une de nos principales préoccupations. Ce phénomène correspond à une expansion dans toutes les directions des grands acteurs culturels internationaux : le rachat de festivals par ces grosses structures n’en est qu’une illustration. Cela se produit de manière très agressive et a des conséquences qui nous inquiètent.
– Les organisateurs indépendants font face à une concurrence musclée.
– Le public n’est souvent plus considéré comme une composante essentielle de la culture, mais comme une matière première.
– La carrière des artistes est de plus en plus éphémère et fortement liée aux réseaux sociaux, pour des objectifs de rentabilité immédiate.
Nous avons juste peur que ce phénomène profite largement de la crise et s’accélère . Les grands groupes culturels seront les grands gagnants de cette crise
Vous êtes aux premières loges quant à la projection des structures culturelles vers l’avenir. Comment se profile 2021 en termes de programmations selon vos statistiques ?
C’est très dur à dire, intuitivement 2021 sera une mauvaise année, certaines structures auront beaucoup de difficultés à redémarrer, il est important que les pouvoirs publics réalisent qu’il ne faut pas simplement aider les organisateurs à survivre, mais aussi à redémarrer dans de bonnes conditions.
Quoi de neuf sur le nouveau site de Festik ?
Nous avons en effet ouvert un nouveau site : www.festik.fr pour répondre à la critique que nous recevions d’avoir exclusivement travaillé sur le« savoir faire » et laissé le « faire savoir » de côté.
Nous nous sommes aperçus que nos différences avec les grands groupes n’étaient pas identifiées par le public ni même par les organisateurs.
Si tous nos clients ont été satisfaits de la gestion des annulations et des reports pendant la crise et ont senti la confiance qui pouvait exister entre eux et nous ; nous trouvons dommage que des spectateurs qui ne sont pas satisfaits d’autres billetteries ne nous connaissent pas mieux !
Il était donc important de revoir notre image, et de communiquer sur nos valeurs. C’est aussi redonner confiance au public, et aux organisateurs : Il existe un acteur de la billetterie transparent, indépendant et professionnel, mais qui reflète aussi l’esprit associatif qui est peut-être une caractéristique de cette culture » à la française ».
Une partie de ce site est dédiée aux organisateurs. Ceux qui travaillent déjà avec nous y trouveront les réponses à leurs questions techniques, et ceux qui ne travaillent pas encore avec nous y trouveront une description sincère de nos services.
A en croire les réactions, l’objectif est atteint.
Votre livre de chevet : Le grand voyage de la vie de Tiziano Terzani. Malgré un titre idiot (merci au traducteur) c’est une superbe autobiographie d’un des plus grand reporter de la fin du 20ème siècle. Son analyse est très prémonitoire et explique clairement l’état actuel du monde.
Un morceau de musique : The Ramones – What A Wonderful World, une musique de combat
Votre dernier spectacle vu : Vice de Forme vu masqué au fil à plomb, une pièce crée par Magyd Cherfi
Le prochain spectacle à voir : Du cirque ! N’importe quel spectacle de cirque !
Un film : « Eddie the Eagle »
Une série : « Good Omens » ou « treme » jubilatoires !
Un mantra : Savoure !