A l’heure actuelle, le coronavirus est l’ennemi de l’Homme. Mais il est également celui de la culture : Covid et culture ne font, en effet, bon ménage. Depuis plusieurs mois, les institutions culturelles, les musées, les cinémas, les théâtres, les festivals ferment (et surtout ne ré ouvrent pas). Au début du mois de mars, les intermittent.es ont vu leur lieu de travail et de passion fermer, leurs représentations s’annuler, leurs répétitions s’arrêter et leur travail disparaitre. Des heures de travail qui s’envolent c’est une menace à l’accès au régime de l’intermittence et aux indemnités chômage et surtout une recrudescence vers la précarité.
Un spectacle qui ne se joue pas c’est un travail et une tournée de plusieurs mois (voire années) qui risque de ne pas voir le jour. Ce sont des acteurs et actrices qui sentent leur métier et passion menacés à court et long terme.
La culture ne s’arrête pas et ne s’arrêtera jamais : il est crucial que les musées continuent de fonctionner, surtout en cette période sanitaire si particulière. Il n’est ainsi pas ou peu surprenant de voir les musées devenir plus créatifs et plus innovants en corroborant leur offre digitale. Des visites virtuelles sur Instagram aux podcasts en ligne, les institutions culturelles font preuve de créativité et d’originalité pour faire face à cette situation sans précédent. Mais le passage du réel au virtuel n’est pas sans complexité et difficultés.
Si les fermetures sont généralement décidées par les autorités nationales, la plupart des musées doivent concevoir, eux-mêmes, leurs propres stratégies d’adaptation et de communication. Et celles-ci varient considérablement. Au delà des méthodes et plans de communication développés, les défis sont multiples : le soutien au personnel, la sécurité, la préservation des collections… Non seulement les musées ne génèrent pas de revenus, mais ils sont également vulnérables et improductifs lorsqu’ils sont fermés.
Maintenir une offre culturelle inédite : c’est le défi que se sont lancées de nombreuses institutions comme la DRAC, le Ministère de la Culture ou l’UNESCO. En effet, le secteur de la culture se mobilise et trouve des alternatives pour permettre à tout un chacun de s’évader et de consommer.
Le gouvernement a créé une page dédiée à répertorier toutes les initiatives des musées : alimentée chaque jour, cette page vous propose de vous orienter dans vos choix culturels et artistiques. Quelque soit votre âge et votre profession, vous trouverez toute sorte de vidéos dédiées, visites virtuelles ou cours en ligne. Et cette initiative est totalement gratuite. De son côté, le Ministère de la Culture a lancé l’opération #Culturecheznous pour mettre à disposition des contenus culturels de qualité : un panel assez fourni grâce aux nombreuses institutions qui ont joué le jeu en proposant du contenu gratuitement.
Enfin, l’UNESCO s’est donné pour mission de promouvoir l’accès à la culture pendant ces périodes d’isolement et de confinement. Au sein des médias sociaux, la campagne #stayathome & #ShareCulture pour encourager les personnes du monde entier à partager leur art et leur créativité en ligne.
L’UNESCO renforce aussi ses efforts pour faciliter et améliorer l’accès à la culture et au soutien des artistes en s’attaquant aux causes profondes de la crise actuelle à laquelle la culture est confrontée.
De par cette situation unique et exceptionnelle, le Covid met clairement en évidence la nécessité et le besoin de la culture dans nos vies et dans nos communautés. Lorsque des milliards d’êtres humains sont séparés et confinés, c’est la culture qui nous rapproche, qui nous lie et qui nous unit. La culture apporte réconfort et bien être. Tandis que le monde s’efforce de faire face au danger de cette maladie, il est capital de mettre en place des mesures pour soutenir artistes et créateurs et l’accès à la culture sous toutes ses formes, à court, moyen et long terme. Ce flux de culture abondant alimente le mythe d’une culture « à tous et pour tous » (prix, éloignement de l’offre culturelle, accessibilité…). Cette multiplicité de contenu a suscité une illusion pernicieuse visant à confondre visibilité et accessibilité. Mais en réalité, les publics en ligne, tout comme les institutions n’étaient visiblement pas tous équitablement préparés à investir et à se développer aussi massivement et durablement dans le 2.0.
Coronavirus : à Toulouse, la culture joue à domicile pendant la crise
Se cultiver et se distraire tout en étant confiné chez soi est désormais possible à Toulouse grâce aux ressources numériques mises à disposition gratuitement par un très grand nombre de musées, lieux culturels et bibliothèques… Tableaux, sculptures, estampes, dessins… les sites officiels du musée des Augustins, du musée Saint Raymond, Georges Labit ou au Muséum d’histoire naturelle… vous dévoilent leurs œuvres et vous donnent également accès à des trésors habituellement cachés en réserves. Sur Twiter, le Couvent des Jacobins partage avec le hashtag #CultivezVousCloîtrésChezVous, des histoires à lire. Le Quai des Savoirs propose, quant à lui, une longue série de podcasts : des scientifiques, des artistes ou des médiateurs culturels échangent sur différents thèmes artistiques et/ou d’actualité. Sur sa chaine Youtube, le Quai offre également des vidéos de conférences, des documentaires et des tutoriels en tout genre. Du côté des Sciences, la Cité de l’Espace propose de « profiter » du confinement «pour découvrir la vie des astronautes enfermés à bord de la station spatiale internationale ». Elle met en ligne des expériences et activités, à réaliser seul ou en famille, afin de comprendre la vie et le travail des professionnels, en lançant la mission « astronaute chez soi ». Au pays de la lecture, les bibliothèques de Toulouse offrent un accès gratuit à de nombreuses ressources en ligne (presse nationale, internationale, cours de langue, soutien scolaire). Pour les amateurs de musique, le site Medici.tv permet de revoir en accès gratuit un concert de l’Orchestre national du Capitole enregistré le 6 mars 2018 à la Philharmonie de Paris. Le Metronum prépare pour sa part des playlists et une chaîne Youtube pour danser pendant le confinement. Enfin, la Cave Poésie, a lancé une radio en ligne, qui permet de réécouter des concerts, des conférences ou des lectures enregistrés dans ses murs.