Caroline Dorka-Fenech publie Rosa Dolorosa aux Editions de la Martinière. Une relation mère-fils jusqu’au-boutiste. Hypnotique !
Rosa sort de la douche et constate une marque anormale sur sa jambe. Inquiétude ? Non, elle maquille la vilaine tâche et pense déjà à ses futurs projets. Car ce qui préoccupe et anime Rosa c’est d’obtenir les financements afin d’ouvrir un hôtel trois étoiles. Cet objectif lui tient d’autant plus à cœur qu’elle l’a rêvé avec son fils, la prunelle de ses yeux. Léo est beau, enjoué et sûr de lui. Rosa est fière de sa progéniture. Elle aime l’entendre débattre avec les financiers, elle aime l’entendre rire et la taquiner. Rosa l’aime tout court, sans concession. Si bien que le monde tourne autour de l’enfant-chéri. Rosa ne lui parle pas de sa tache au mollet, ni de son amour secret avec Marc, un patron de boîte de nuit. Nous voilà donc immerger dans l’histoire d’un amour passionnel que rien ne semble entraver. Enfin, pas vraiment, car tout ceci ne tient que par un seul fil, et on entend déjà poindre un son discordant.
Le combat intérieur d’une mère
Rosa est dans son restaurant lorsqu’elle voit débarquer une horde de policiers. Ils entrent avec fracas dans son immeuble. Inquiète elle pense tout de suite à Léo qu’elle a laissé se reposer. La veille, ils ont fêté leur accord avec le financier, puis, Léo est rentré à l’aube, ivre et chancelant. Rosa a peur. Elle suit les policiers qui s’arrêtent devant sa porte et frappe. Elle ne comprend rien. Elle hurle. Un policier lui intime d’ouvrir la porte, ils sont là pour Léo. Comment est-ce possible ? Léo est arrêté et suspecter de meurtre. Démunie, elle voit les policiers embarquer son fils. Et là son monde se craquèle.
Un petit garçon, Martin, a été retrouvé mort dans les falaises. Martin est le fils de la serveuse de Rosa. Rosa connaît très bien Martin. Et Léo également, il emmène souvent l’enfant faire de la plongée. Que s’est-il passé cette nuit-là ? Martin semble s’être évaporé par la fenêtre de sa chambre. Pas d’effractions, il connaissait la personne qu’il a suivi. Et si cette personne était Léo ? Des touristes semblent avoir reconnu le jeune homme et les policiers ont retrouvé dans la chambre de Martin des photomatons de Léo et l’enfant, sauf que le visage de Léo est gribouillé. Preuves suffisantes pour l’accuser du pire ? Pas pour Rosa qui est sûre et certaine de l’innocence de son fils. Et elle compte bien faire exploser la vérité.
Caroline Dorka-Fenech dresse le portrait d’une femme déterminée. D’une mère prête à tout pour découvrir la vérité. Il s’agit alors d’un combat acharné et intérieur. D’un questionnement sans cesse renouvelé et de trouver la force de toujours avancer. L’écriture qui porte cette histoire est à l’avenant, subtile et féroce. Un premier roman très remarqué et captivant.
Caroline Dorka-Fenech, Rosa dolorosa, La Martinière, 288 p.
Photo : Caroline Dorka Fenech © Alexandre Isard
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