Diane Mazloum publie Une piscine dans le désert, aux éditions J.C Lattès, et confronte deux identités dans un pays aride.
Fausta retrouve comme chaque année la maison de ses vacances. Quelque part entre trois pays en guerre. Ce lieu, elle l’aime. Mieux, il l’apaise. Elle y a fait construire une piscine. Caprice incongrue au centre d’une réalité bien plus complexe ? Pas du tout. Pour Fausta, cette piscine, c’est son cocon, là où elle peut se recentrer, réfléchir. Et retrouver ses racines. Car la maison appartient avant tout à son oncle, Rodolphe Kyriakos. Un homme tolérant et humain qui comprend le projet de Fausta. Mais un problème persiste : la construction de la piscine est illégale. Plus précisément, elle empiète sur un autre terrain. Celui des Bendos. Il suffira d’une photo prise en cachette pour que les Bendos apprennent l’affaire et décide d’y voir l’occasion de vendre le terrain en question. Quelqu’un doit se charger de la transaction au plus vite. La mission incombe au fils Leo. Une manière de faire ses preuves auprès d’un père qui doute de son engagement.
Retrouver la terre des anciens
Leo débarque du Canada dans l’espoir que tout soit réglé rapidement. Ce pays, cette terre tout lui paraît étranger même s’il découvre la terre de ses aïeuls. Sauf que Rodolphe n’a pas l’intention d’expédier le jeune homme à la va-vite. Il l’accueille chaleureusement. Lui raconte l’histoire de la piscine. Lui parle de Fausta. Et plus généralement de la région où il vit, et des combats qui s’y déroulent. D’abord impatient, Leo finit par prendre le temps d’écouter et de comprendre l’héritage qui le précède. Puis c’est la rencontre avec Fausta. Les échanges sont cordiaux, lapidaires. Les deux personnages s’observent, se découvrent avec leurs intentions et leurs complexités. Une amitié qui peut-être grandira.
Ce texte, qui peut sembler statique de prime abord, ne cesse d’aller et venir entre les réalités de chacun. Une atmosphère parfois chargée qui voyage dans les pensées de Fausta et de Leo, qui explore les frontières flous entre les personnages. Car il s’agit bien d’une histoire de frontières. Celles d’une piscine qui n’a rien à faire là, celles de pays qui se font la guerre, et celles enfin d’identités qui se cherchent entre passé et présent. Bientôt, un seul point d’ancrage : la piscine. Diane Mazloum nous convie à ce face à face électrisant.
Diane Mazloum, Une piscine dans le désert, J.C Lattès, 200 p.
Photo : Diane Mazloum © Patrice Normand
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