S’il est vrai que la Bible n’a pas spécialement épargné Babylone, lieu de toutes les perversions, les auteurs anciens nous ont appris depuis longtemps que cette ville fut, dans le monde antique, considérée comme l’une des Sept Merveilles du Monde, en particulier grâce à ses fameux Jardins suspendus. Rares sont les romans qui s’aventurent dans le monde mésopotamien, à l’inverse de ceux qui creusent à l’envi l’antiquité égyptienne.
Catherine David et Francoise Bouron © Bruno Levy
Remercions donc Catherine David, tout en soulignant l’aide de Françoise Bouron pour la reconstitution historique, de nous mener dans les ruelles et les grandes avenues de cette cité mythique. Alors que l’on aurait pu s’attendre à croiser Nabuchodonosor II, le plus célèbre de ses rois, celui-là même qui pilla le Temple de Jérusalem, c’est dans la Babylone de Nériglissar, son presque successeur, à deux ans près, que nous entraîne l’auteur. Celui-ci régna de 560 à 556 avant J.C.
Lorsque débute le roman, ce souverain est malade et sait son temps compté. Il veut mettre sur son trône, et quoi de plus légitime, son fils Labasi-Marduk. Sauf que ce prince ne s’intéresse qu’aux volatiles et, l’Histoire nous le confirme, est atteint d’une maladie mentale impossible à dissimuler. C’est là qu’intervient le roman avec l’apparition d’un jeune général plein de fougue, de courage et de victoires à son actif : Nungal. Ce dernier tombe en pamoison devant la fille d’un scribe, belle à se damner. Et réciproquement.
Malheureusement, la reine Kassaia la destine à son fils, un fils que les plus hauts dignitaires du palais ne veulent pas voir monter sur le trône pour des raisons simples de compétences. Les passions vont se déchaîner, les intrigues en faire tout autant, des meurtres plus horribles les uns que les autres vont être commis mettant en cause le Grand Prêtre de Marduk, divinité tutélaire de la cité.
Avec évidemment un véritable foisonnement de renseignements historiques, le roman nous immerge dans cette Babylone de légende, mêlant l’Histoire à la fiction dans une subtile conjugaison des genres.
La fin de ce roman sous-titré « Le Réveil des passions » ne laisse aucun doute sur une suite à venir.
Cerise sur le gâteau en même temps qu’excellente idée, le livre s’achève sur une vingtaine de pages richement illustrées restituant Babylone dans sa plus parfaite authenticité. Du moins celle connue à ce jour. Ce n’est pas du tout inutile !!
« Babylone » Catherine David et Françoise Bouron – XO Editions
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