Le 10 octobre, Rossini, Mendelssohn et le plus rare, Hummel donnent le la des concerts Happy Hour avec la jeune italo-turcque Nil Venditti, cheffe principale de l’Orchestre de Toscane. À ses côtés, Hugo Blacher, trompette solo de l’ONCT nous interprètera le Concerto pour trompette de Hummel. Le deuxième concert sera placé sous les couleurs de l’Espagne, avec le chef britannique Kerem Hasan et le guitariste toulousain Thibaut Garcia.
Nil Venditti © Marco Borrelli
Au menu donc de ce premier Happy Hour de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, nous aurons droit à l’Ouverture de l’Échelle de soie, ouverture à l’écriture réjouissante qui a rendu célèbre l’opéra, ou plutôt la farce La scala di seta de Gioacchino Rossini.
Pour suivre, le Concerto pour trompette en mi bémol majeur de Johann Nepomuk Hummel, en trois mouvements, Allegro con spirito – Andante – Rondo), une occasion à saisir pour les quelques mille privilégiés qui auront eu le sésame pour pénétrer dans l’antre de la Halle. Halle à moitié en raison des contraintes sanitaires hélas, d’autant plus dommage que l’œuvre est rarement donnée et que le soliste Hugo Blacher fait partie des rangs de l’Orchestre en tant que trompette solo. À la tête de l’orchestre, c’est une première avec la cheffe Nil Venditti, une jeune femme qui ne manque pas de cran car on le sait, monter sur la petite estrade n’est pas œuvre facile, pour une femme d’abord, et jeune ensuite ! Moins de 4% des chefs de phalanges classiques conséquentes sont des femmes…
Hugo Blacher © Pierre Beteille
Issu d’une famille de pianistes, Hugo Blacher commence ses études musicales par le piano. Il débute la trompette du CRR de Toulouse dans la classe de Paul Millischer où il obtient un 1er prix à l’unanimité en juin 2004. Après s’être perfectionné auprès de René Gilles Rousselot à Toulouse et Frédéric Presle au CRR de Boulogne, il est admis au CNSMD de Lyon dans la classe de Thierry Caens dès 2005 et intègre la classe de Jean-Pierre Canihac en cornet à bouquin. La même année, il obtient le DEM de piano au Conservatoire Régional du Limousin. En 2008, il conclut son cursus avec le DNSPM au CNSMD de Lyon avec la mention TB à l’unanimité. Trompette solo de l’Orchestre de la Garde Républicaine dès 2007, il occupe dès 2009 ce même poste à l’Orchestre National du Capitole de Toulouse.
Hugo Blacher créé l’événement à Vienne d’abord et à Berlin ensuite en charge des moments cruciaux concernant son instrument dans les fameux Tableaux d‘une exposition de Moussorgski-Ravel.
Pianiste autrichien prodige, Johann Nepomuk Hummel (1778-1837) se produit pour la première fois à neuf ans sous la direction de Mozart dont il fut l’élève sur deux ans, avant d’être plus tard celui de Salieri. A vingt-six ans, il succède à Joseph Haydn comme Konzertmeister chez le prince Esterházy, avant d’être nommé Maître de la chapelle grand-ducale de Weimar. Mais c’est surtout à la faveur de ses tournées triomphales à travers toute l’Europe (jusqu’à Moscou, Londres) qu’il acquiert une grande renommée en tant que musicien virtuose, au point de pouvoir rivaliser avec Beethoven.
Outre un célèbre Concerto pour trompette, de la musique religieuse et quelque vingt-deux opéras (perdus pour la plupart), il composa principalement pour son instrument mais sa production est tombée dans l’oubli, à part les huit concertos pour piano. Hummel est avec Ignaz Moscheles le dernier représentant de l’école pianistique viennoise influencée par Mozart avant le chamboulement opéré par les œuvres de Chopin et Liszt.
Orchestre National du Capitole
Pour clore, la Symphonie n°4 “italienne“ en la majeur, op.90 de Felix Mendelssohn devrait ravir vos oreilles. D’une durée de 25 minutes environ, elle est en quatre mouvements : Allegro vivace – Andante con moto – Con moto moderato – Saltarello : presto. Elle ne sera éditée qu’à titre posthume. Elle est dite Quatrième mais elle fut achevée bien avant la dite Troisième. Elle fut créée à Londres sous la baguette du compositeur le 13 mai 1833. Il avait commencé sa composition lors d’un séjour à Rome au cours de l’hiver 1830-31. « Me voici donc en Italie ! ce qui a été pour moi, depuis l’âge de raison, le plus beau rêve de la vie, se réalise enfin et j’en jouis à cette heure. » Felix a 21 ans. Son inspiration l’aidera à la compléter lors d’un autre voyage jusqu’à Naples au printemps de 1831. Par exemple, le Finale, s’il est en mi mineur est plein de bonne humeur. Mais, plus que le saltarello annoncé dans le titre, il s’agit d’une tarentelle napolitaine au rythme obstiné.
À l’exécution, cette symphonie doit être un mélange d’énergie et de lumière, de tranchant et de cantabile, et se signaler par allant naturel et fluidité, une interprétation dégageant charme certain et évidente spontanéité.
Né sous les meilleurs auspices, sans soucis domestiques, apprenant le piano dès ses 7 ans, il se produit à 9 ! et a l’âme compositrice à 10 ! le goût des voyages, une capacité de travail hors-normes, perfectionniste invétéré il est prolifique dans ses compositions, tout comme dans ses concerts, nombreux ou sa vie familiale qu’il ne veut négliger. Mais le surmenage le guette et sa constitution physique ne pourra y résister. Si l’on rajoute les chocs émotionnels avec des deuils familiaux, il meurt d’épuisement à l’âge de trente-huit ans, à Leipzig, le 4 novembre 1847.
{…les mots me semblent si ambigus, si imprécis, si incompréhensibles comparés à une belle musique qui vous remplit l’âme de mille choses meilleures que les mots. Ce qu’une musique que j’aime me dicte, ce ne sont pas des pensées trop imprécises pour les exposer en mots, mais au contraire trop précises. » 15 octobre 1842 – F. Mendelssohn-Bartholdy
Billetterie en Ligne de l’Orchestre National du Capitole