Les 9, 10 et 11 octobre 2020, se tiendra la douzième édition du festival de littérature policière Toulouse Polars du Sud. Son président, Jean-Paul Vormus, nous présente cet évènement…
Jean-Paul Vormus
Comment va fonctionner le festival avec la situation sanitaire que nous subissons ?
On a réaménagé le festival de manière à pouvoir respecter toutes les règles sanitaires en vigueur actuellement : distanciation sociale qui fait que nous avons pris deux chapiteaux (au lieu d’un traditionnellement), gel, port du masque, désinfection des sièges lors des tables rondes, espacement d’une chaise sur deux comme dans les théâtres et les cinémas, etc.
Êtes-vous une exception ou les autres festivals hexagonaux maintiennent-ils eux aussi leur programmation ?
On est plutôt une exception. Nos amis du festival policier de Frontignan, avec qui nous avons un partenariat, ont eu une partie de leur festival qui s’est tenu en virtuel. Quant à nous, on s’est concerté avec les autres grands évènements locaux (Marathon des Mots, Festival de BD de Colomiers, Festival du Livre Jeunesse) pour savoir comment maintenir et organiser nos manifestations.
Cette année encore, la programmation offre un cocktail bien dosé entre auteurs grand public (Minier, Giebel), thriller et noir, auteurs locaux, hexagonaux et internationaux… Bref, il y en a pour tous les goûts… C’est bien de pouvoir proposer au public des auteurs peu médiatisés mais talentueux, méritant d’être découverts comme, par exemple, Frédéric Paulin (La Fabrique de la terreur) ou Benoît Vitkine (Donbass)…
C’est tout à fait l’idée. On essaie de parler à tout le monde. Dans notre équipe, il y a des sensibilités différentes, et on essaie d’avoir cette diversité-là, et de toucher un public le plus large possible. Et faire découvrir des auteurs encore un peu méconnus ou pousser des maisons d’édition qui le méritent comme Agullo, Equinox/Les Arènes ou La Manufacture du Livre.
Quelles seront les principaux évènements du festival ?
Le parrain de cette édition est Jean-Christophe Rufin (prix Goncourt pour Rouge Brésil). Il dialoguera en ouverture avec le romancier Pierre Lemaître (prix Goncourt pour Au revoir là-haut), le vendredi 9 octobre à 20h30 à l’Hôtel du Département de la Haute-Garonne. Il y aura sur les deux jours suivants plusieurs tables rondes : Malédiction familiale (Cyril Herry et Victor Del Arbol), Héros hauts en couleurs (Jean-Christophe Rufin, Carlos Salem), Noir sur la ville (Alan Parks, Valerio Varesi), Du nouveau à l’Est (Arpad Soltesz, Danü Danquigny), Choses humaines, bien trop humaines (Joseph Incardona, Noëlle Renaude, Nicolas Maleski).
Il y aura, comme à chaque édition, le rallye, Docteurs Polar [NDA :on vous rédige une ordonnance de polars selon vos goûts], une exposition sur les femmes du roman noir ou la collection Rivages Noir, le concours photo sur la peur, un jeu de rôle, des jeux pour les enfants… Également une soirée de courts métrages policiers au cinéma ABC (en partenariat avec l’association Séquence Courts Métrages) le vendredi 25 septembre à 21h.
Vos derniers coups de cœur ?
La Soustraction des possibles de Joseph Incardona qui décrit très bien le milieu bancaire suisse. Les Abattus de Noëlle Renaude, qui est plutôt auteur de théâtre, mais dont l’écriture inventive donne beaucoup de rythme au récit. Dans ce roman sur la banalité du crime, on suit les années d’apprentissage d’un gamin pauvre qui se retrouve au centre de morts étranges.
Propos recueillis par Bertrand Lamargelle