Place à de belles expositions thématiques cet été à Toulouse. Culture31 a sélectionné pour vous quelques morceaux de choix.
You/Vois Ce Bleu Profond Te Fondre, Pavillon français à la 58e Biennale d’art de Venise, 2019. © Giacomo Cosua
Les Abattoirs
Commençons par la découverte de la plasticienne et vidéaste Laure Prouvost aux Abattoirs de Toulouse avec l’installation Vois ce Bleu profond te Fondre (Deep See Blue Surrounding You). Récompensée par de nombreux prix et la réalisation du Pavillon français à la 58e Biennale de Venise en 2019, Laure Prouvost est devenue l’artiste incontournable de la dernière décennie. Avec cette oeuvre sculpturale, elle plonge le spectateur dans une quête sensorielle et identitaire. L’installation vient enrichir et développer une oeuvre filmique et fictionnelle sous la forme d’un voyage initiatique à travers la France : de la banlieue parisienne à la mer Méditerranée, en passant par le Palais idéal du Facteur Cheval, pour arriver à Venise. Riche en dialogues et expressions idiomatiques, le film, co-écrit par l’artiste, a inspiré plusieurs contributeurs en français, anglais, italien, arabe ou néerlandais.
© Laure Prouvost
Un parcours qui nous fait voyager dans le temps et l’espace et nous invite à mieux connaître l’univers de cette artiste majeure de la scène artistique internationale.
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Festival MAP • Château de Laréole
Photojournaliste reconnue pour ses reportages au Soudan et en Centrafrique notamment, Camille Lepage était assassinée le 12 mai 2014 lors d’une embuscade en Centrafrique, à l’âge de 25 ans. « Camille Lepage – On est ensemble » rétrospective conçue par la ville d’Angers dont elle était originaire est présentée cet été par le Festival MAP et le Conseil départemental 31 au Château de Laréole. La 12e exposition du festival photographique toulousain est aussi l’occasion de découvrir en parallèle, l’exposition de Myriem Karim, « Nous habitons la nudité de notre corps », Grand Prix MAP / CDT31 (bourse qui soutient de jeunes photographes), aux Olivétains, à Saint-Bertrand-de-Comminges. Ulrich Lebeuf, photojournaliste et commissaire d’exposition pour le Festival MAP, souligne que le travail de Camille Lepage a été très peu montré. « Chaque année, on fait une exposition avec le CD31 sur le thème de l’engagement. Le travail de Camille démontre sa personnalité très engagée. Dès le mois de septembre, nous souhaitons d’ailleurs organiser une rencontre avec sa mère Maryvonne Lepage qui a créé l’association Camille Lepage, laquelle décerne un prix chaque année au Festival Visa pour l’image de Perpignan et qui récompense des photojournalistes. Nous aimerions aussi inviter l’un des photographes qui a travaillé avec elle lorsqu’elle était en Centrafrique. C’est Olivier Jobard exposé chez MAP à st Bertrand de Comminges il y a quelques années qui vient d’ailleurs de remporter le Prix Camille Lepage. »
© Camille Lepage
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Espace EDF Bazacle
Autre jeune photographe de 26 ans, Esther Joly est un talent prometteur. Diplômée d’Etat avec mention spéciale du jury en tant que photographe professionnel, elle expose à la galerie de l’Oeil, à l’Espace EDF Bazacle. Son exposition « Equilibre de corps en mouvement » présente trois séries photographiques distinctes dans lesquelles se mêlent la danse, le mouvement et l’équilibre qui existe entre le corps, les forces et le monde qui nous entoure.
Pouvoir de danseuse © Esther Joly
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Espace Ecureuil de la Fondation Caisse d’épargne
L’exposition de Julie Legrand à l’Espace Ecureuil de la Fondation Caisse d’épargne (visible dès le 15 juillet) « Nous sommes tous des terres fertiles » nous reconnecte au Vivant. Travaillant le verre que l’on jugerait inerte et fragile, comme la terre sous toutes ses formes, la plasticienne nous fait partager son univers onirique et surprenant. De ses sculptures en terre sèche ou en bois jaillit un monde à la fois minéral et végétal, peuplé de formes vivaces et colorées, symboles de l’action de l’homme sur la nature.
© Julie Legrand
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Fondation Bemberg
« De l’autre côté du rêve », il y a les collections de la Fondation des Treilles, propriété de l’héritière Anne Gruner Schlumberger (1905-1993), connue pour son soutien infaillible aux artistes en tant que mécène. C’est à l’hôtel d’Assezat que le public pourra ainsi découvrir cinq cents œuvres d’art dont près de soixante-dix sculptures évoquant surtout la Méditerranée gréco-romaine et l’Afrique, un ensemble d’une centaine d’œuvres du Moyen Âge au XIXe siècle, mais aussi un volet consacré à l’art moderne, constitué de près de quatre cents œuvres réalisées par plus de soixante artistes, issus pour la plupart du mouvement des Surréalistes.
Régis Debray dira d’elle: « Elle n’était pas luxe et magnificence, mais attention et générosité, sans intention publicitaire ou commerciale, sans stratégie philanthropique d’entreprise. La discrétion protestante, à l’européenne, le bon goût, à la française, la tradition libérale de la fondation, à l’américaine, se sont donc alliés en sa personne pour produire cette opération insolite : une fortune personnelle mise au service d’une collectivité anonyme et féconde, au croisement des sciences des arts et des lettres, et cela en tout désintéressement. » Cette collection privée à laquelle la Fondation Bemberg nous invite a été rendue possible grâce à Madame Maryvonne de Saint Pulgent, présidente de la Fondation des Treilles et la scénographie de Constance Guisset.
Victor Brauner / Matriarcat – Avril 1947 Huile et cire sur toile
Centre d’art contemporain Le Lait
Le Centre d’art contemporain Le Lait à Albi présente Persona Everyware, exposition sur la place d’Internet et des réseaux sociaux dans nos vies, sur les enjeux qu’ils représentent, comme le développement de l’intelligence artificielle.
Initiée par 8 artistes européens dont le duo d’artistes français Emilie Brout et Maxime Marion, l’exposition raconte à travers leurs regards, la notion de bien commun, d’anonymat ou la (dé)construction de l’identité à l’heure du numérique. Ils s’interrogent sur les limites de l’intime et du collectif, du réel et de la fiction et de la construction identitaire, en utilisant la vidéo, l’installation ou le dessin.
© Eleni Kamma. Photo Phœbé Meyer
Centre d’art et de design La cuisine
« Dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es ». C’est un peu à cette maxime populaire que fait écho l’exposition « On mange quoi ce soir, en 2060 ? », présentée au Centre d’art et de design La cuisine courant juillet au Château de Négrepelisse. Grâce à leur travail en résidence in situ du 24 février au 8 mars 2020, les membres du collectif La Zone (Sharon ALFASSI, Seumboy VRAINOM : € et François CAM DROUHIN), ont imaginé et conçu cette exposition en phase avec les préoccupations sociétales sur le bien manger, auprès des habitants de Nègrepelisse et de ses environs : « L’exposition que nous présentons est un travail de composition, un grand collage entre des témoignages, des écrits philosophiques, des chansons populaires, des films de fiction… Autant de pistes lancées pour activer l’imagination ». Le collectif propose ainsi aux visiteurs les résultats d’une fiction collective et immersive, écrite avec les personnes vivant à proximité du centre d’art.
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Universal Museum of Art
Temps de crise oblige, une exposition virtuelle unique fait sensation cet été grâce à l’UMA (Universal Museum of Art). Pour la première fois, 64 musées français ont organisé et sélectionné des chefs d’oeuvres de leurs collections, issus de la Renaissance au XXe siècle. Parmi eux figurent notamment le Musée des Augustins à Toulouse, le Musée Ingres Bourdelle de Montauban ou le Musée Fabre de Montpellier. A travers 10 thèmes, 5 siècles de peinture et d’évolutions artistiques, une scénographie en 3D, cette exposition du nouveau millénaire rassemble le plus grand nombre de musées en France et prouve la richesse culturelle de notre pays. « De la renaissance au XXe siècle » met en lumière le rôle incontournable des musées français dans l’innovation culturelle numérique actuelle.
A l’occasion de son discours d’investiture le 6 juillet dernier, Madame La Ministre a déclaré : « Je serai la ministre des artistes et la ministre des territoires ». Gageons que les Etats généraux des festivals prévus prochainement offrent aux artistes de nos régions, un rôle de premier plan.