Nous aurons ici même, très prochainement, l’occasion d’évoquer les impératifs sanitaires qui vont s’imposer aux exploitants des salles de cinéma. Mais pour l’heure, plongeons-nous avec délice dans ces programmations qui nous manquent affreusement depuis plus de trois mois. Et il y en a pour tous les goûts, de l’animation pour enfants aux films d’épouvante, en passant par les biopics, les comédies, les films historiques ou d’aventure, les documentaires. Un vrai festival !
Si le 22 juin voit le retour de la quasi intégralité des films présents à l’affiche jusqu’à la date du confinement, fermant en quelque sorte cette parenthèse inimaginable, par contre, dès le 24 juin, de nombreuses nouvelles productions sont au fronton des salles obscures.
Des reprises bienvenues dès le 22 juin
Comment ne pas citer tout d’abord le dernier opus de Martin Provost : La Bonne épouse, succulente et grinçante comédie sociale au temps du machisme triomphant. Où il est question de ces écoles privées censées former des jeunes filles à la condition d’épouse parfaite : asservie dans tous les domaines, bonne ménagère comme bonne cuisinière. Juliette Binoche, inénarrable directrice bcbg de l’une de ces institutions, Edouard Baer toujours aussi juste, Yolande Moreau insurpassable prof de cuisine, lunaire à hurler de rire et Noémie Lvovsky impayable en nonne psychorigide, sorte de cerbère garant de la bonne conduite des élèves, sont au cœur de cette comédie. Les amateurs d’Histoire se précipiteront dans les coulisses de L’Appel du 18 juin 1940 pour voir le De Gaulle de Gabriel Le Bomin avec Lambert Wilson dans le rôle du Grand Charles. A partir de 5/6 ans, le film d’animation de Dan Scanlon : En avant, est particulièrement et chaudement recommandé car là nous touchons au génie PIXAR, capable comme nul autre d’humaniser ses personnages en les propulsant dans un registre émotionnel sans égal. Avec Papi Sitter Philippe Guillard nous invite à une guerre des mondes à hurler de rire opposant deux grands-pères irrésistibles : Gérard Lanvin et Olivier Marchal. L’Appel de la forêt de Chris Sanders est l’adaptation cinématographique de l’un des plus célèbres romans pour la jeunesse de toute l’histoire de la littérature mondiale. Une vraie réussite à l’attention de tous. Pour les jeunes générations et au-delà, Stephen Gaghan nous met dans les pas du célèbre vétérinaire qui parle aux animaux, dans un nouvel opus plein d’action, de suspense et bien sûr bourré d’humour : Le Voyage du Docteur Dolittle avec Robert Downey Jr dans le rôle-titre. Une incontestable réussite ! Sans oublier : Une Sirène à Paris, Invisible Man, Un Fils, Sonic le Film, Radioactive, Le Cas Richard Jewel, etc.
Nouveautés post-confinement à partir du 24 juin
Nous les attendons avec une impatience non dissimulée. Voici donc quelques-unes des sorties qui vont faire la Une de nos choix dès ce 24 juin. Et tout d’abord L’Ombre de Staline, le dernier opus d’Agnieszka Holland. Dans ce biopic la réalisatrice évoque le travail du journaliste britannique Gareth Jones, vraisemblablement assassiné dans sa jeune trentaine pour avoir révélé le massacre, organisé par le pouvoir soviétique, des paysans ukrainiens dans les années 30 du siècle dernier : le sinistre Holodomor (7 millions de victimes au total !). C’est le film coup de poing de cette « rentrée ». Avec James Norton dans le rôle principal. Changement d’atmosphère avec le film du tandem Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich. Ils mettent en scène Sarah Forestier, Noémie Lvovsky et Annabelle Lengronne dans un constat social dramatique retraçant la vie de trois françaises passant tous les jours la frontière pour « travailler » dans une maison-close belge, se transformant en Filles de joie. Un film clairement politique sur la réalité de la prostitution. Interdit aux moins de douze ans avec avertissement ! Courez voir le film d’animation sud-coréen Nous, les chiens… Certes il ne met pas l’être humain sur un piédestal mais, au travers des « meilleurs amis de l’homme », trop souvent abandonnés en forêt, Oh Sung-yoon et Lee Choon-Baek nous tracent un cheminement possible dans notre quête du bonheur universel. Une belle parabole (à partir de 6 ans). Comme il en faut pour tous les goûts, les amateurs de frissons vont être aux anges avec The Demon Inside du cinéaste singapourien Pearry Reginald Teo. Une affaire d’exorcisme cauchemardesque, totalement flippante. The Hunt, de l’Américain Craig Zobel, nous propose un remake des sanglantes Chasses du comte Zaroff. Autant dire que l’adrénaline coule à flot dans cette chasse à l’homme pour richissimes dirigeants. Ce film se revendique comme une violente satire de la société américaine. Dont acte !
Voilà un premier aperçu de ce qui nous attend dans quelques jours. Sans oublier le bonheur unique, irremplaçable, de rire, pleurer, frémir ou frissonner ensemble, en communion totale au cœur de ces salles obscures qui sont les seuls et véritables temples du cinéma. Qu’on se le dise !