Mel Guent publie son premier roman, Bad girls need love too, et nous parle de la genèse de ce texte incisif, écorché. L’histoire aussi d’une rencontre pour sortir du tunnel.
Au bord du gouffre, Lou vacille sur le quai du métro, attendant son moment… Elle en sera détournée, contre toute attente, par l’irruption d’Alec qui bouleversera son existence tout entière. L’histoire de deux destins brisés, aux passés sombres et destructeurs, qui se percutent dans les entrailles de Paris. Réussiront-ils à émerger ensemble à la lumière du jour ?
Bad girls need love too raconte la rencontre entre deux êtres déchirés, pouvez-vous nous en dire plus sur l’intrigue et la naissance de votre premier roman ?
Pour décrire Bad girls need love too, je dirai de l’ouvrage qu’il est une fiction plausible relatant la reconstruction émotionnelle d’une jeune femme ayant subi des sévices sexuels. Un concentré de noirceur commun à beaucoup trop de femmes, qui va allier meurtres et déchéance pour souligner une réalité émotionnelle lourde, mais qui laisse entrevoir une résurrection et l’apaisement d’esprit que l’amour peut apporter.
Pour ce qui est de la naissance de l’ouvrage ; je fus la première surprise du dévouement total que j’ai dédié à mon roman ! Et pour cause, depuis mon adolescence j’ai toujours aimé écrire, mais je n’avais jamais eu le courage d’aller jusqu’au bout de la rédaction de mes fictions. Sans doute parce que la noirceur y était toujours oppressante et empiétait sur ma vie privée.
Un concours de circonstances a fait que je me suis retrouvée sur la ligne 6 du métro parisien, 10 ans jour pour jour après avoir quitté la vie que j’avais à Paris et j’ai eu un déclic ! J’ai commencé à rédiger la vie que je visualisai pour Lou et Alec (les personnages du livre).
Je l’ai d’abord dévoilé sur une plateforme littéraire et se sont mes collaboratrices qui au fil de la lecture m’ont poussé à me faire publier, je l’ai donc imprimé, retravaillé et une fois à mon goût je l’ai transmis à des maisons d’édition. J’ai eu un réel feeling avec la représentante éditoriale de la Maison du Panthéon et nous voilà aujourd’hui !
Et vos personnages, Lou et Alec, qui sont-ils ? Que cherchent-ils ? Pourquoi sont-ils si à la dérive ?
Lou et Alec sont les personnages principaux du roman, ils sont tous deux dans un mal être profond et cherchent à s’en sortir mais chacun à leur façon.
Lou se décrit comme un monstre qui se nourrit de vengeance. Ce personnage est enfermé dans une spirale autodestructrice qui happe ceux qui l’approchent de trop près depuis que sa vie a basculé. Elle a grandi dans un cadre familial aimant et sain mais un événement brutal va déclencher chez elle une soif de sang, pensant avoir perdu tout amour-propre et ne ressentant plus que du dégoût pour la vie.
Alec est un personnage plus simple qui subit sa vie, un homme d’une infinie tristesse. Sa vie se résumant à une collection de conquêtes féminines qu’il juge lui-même insipide, un culte du corps poussé l’extrême, des muscles saillants, des tatouages qui le recouvrent presque entièrement… Un personnage qui semble/paraît fade mais qui cache simplement des besoins vitaux d’évasion et de contenance.
Ces deux destins brisés aux passés sombres et destructeurs, vont se percuter dans les entrailles de Paris de la manière la plus inattendue…
Publier un premier roman est toujours une expérience unique, comment le vivez-vous et quels sont vos projets futurs ?
Je travaille dans un domaine aux antipodes de l’édition. Je manage des équipes au quotidien depuis de nombreuses années et publier mon premier roman est une expérience très enrichissante. J’ai rédigé mon manuscrit en quelques semaines seulement, l’histoire murissait depuis longtemps et il était temps de la partager, d’exposer une part de mon univers.
C’est une véritable aventure impressionnante et par moment intimidante, comme lorsque j’ai commencé à démarcher mes librairies préférées, ou quand j’ai dû me laisser guider par des professionnels de l’édition. Une expérience positive et enrichissante émotionnellement.
Pour ce qui est de mes futurs projets, j’admets que j’ai commencé à rédiger la suite, mais avant d’envisager la sortie d’un second tome, je voudrais voir comment les lecteurs s’approprient Bad Girls Need Love Too.
Dans votre roman, vous faites allusion plusieurs fois à Toulouse, avez-vous un attachement particulier avec cette ville ?
(rire) Ô Toulouse ! C’est bien plus qu’un attachement ! Je suis toulousaine et passionnée par ma ville, j’ai vu là l’occasion de la faire découvrir à un public plus large… Dans certains chapitres du livre, je déclare mon Amour à cette ville, ses rues pavées, ses habitants, notre accent chantant et notre joie de vivre contagieuse. Alec va découvrir un Toulouse plein d’émotion qui va lui faire vivre des tourbillons d’adrénaline dans ses rues piétonnes et un profond apaisement dans ses parcs et ses bords de Garonne!
L’histoire se déroule également à Paris, un véritable aveu de l’attachement que je porte à notre capitale.
Mel Guent, Bad girls need love too, Ed. du Panthéon, 248 p. (Parution le 30 Août 2019)