A l’occasion du Marathon des mots, Marie Bunel proposera une lecture du dernier roman de Chantal Thomas, East Village Blues, publié aux Editions du Seuil.
Entre le roman et l’album photo souvenir, Chantal Thomas nous raconte New-York. Ou plus précisément, le New-York de sa jeunesse. Au détour d’anecdotes et de déambulations, elle nous ramène vers un New-York flamboyant. Le haut lieu pop-rock des années 70, où la ville qui ne dort jamais est inondée de musique, d’art, de promenade, de rencontres fortuites au gré de fêtes improvisées.
Se laisser porter par la vague
Chantal Thomas termine sa thèse sous l’œil non moins intimidant de Roland Barthe et décide de partir aux Etats-Unis. Unique escale, New-York, et surtout son quartier effervescent, l’East Village. Là-bas, elle observe, suit le mouvement, découvre la folie, la liberté, toutes les libertés. Nous sommes dans les années 70 et la Beat Génération s’est déjà imposée comme un mouvement qui prône la créativité et la libération des mœurs. Le jeune française côtoie des artistes, des marginaux, d’autres jeunes qui, comme elle, ont soif d’originalité et de tolérance.
Les Polaroïds du passé
Les chapitres sont courts, vifs. Chacun d’entre eux offre une photographie d’un pan de cette époque. On y retrouve les lieux cultes comme le Chelsea Hotel ou le Bonnie and Clyde. Les artistes qui ont marqué toute une génération, Andy Warhol et Kerouac en tête. Chantal Thomas donne la parole à de nombreux auteurs et nous fait visiter ou revisiter l’ambiance de toute une époque qui a impulsé de nombreux courants artistiques.
Une époque qui fait hélas partie du passé, constante l’écrivaine. En effet, lors d’un nouveau séjour à New-York en 2017, Chantal Thomas ne retrouve plus l’agitation, la fougue, la ferveur de ce passé. Seuls quelques souvenirs, quelles traces s’accrochent férocement aux rues de l’East Village. En témoigne les photos d’Allen S. Weiss qui illustrent le roman.
Chantal Thomas reconstruit avec les mots un quartier mythique et redonne de la lumière à ses ruelles. On entendrait presque le fourmillement d’alors, ses espoirs, ses rires, ses fêtes. Un appel, une invitation à ne pas oublier ce que fut l’East Village et les enseignements que nous pouvons en tirer.
Les lectures auront lieu le 27 juin à 20h30 à la maison des associations de Saint-Orens-de-Gameville et le 28 juin à 20h au Théâtre Sorano.
Chantal Thomas, East Village Blues, Seuil, 208 p.