Rocketman, un film de Dexter Fletcher
S’aventurer sur les chemins de traverse du biopic d’une star vivante est un casse-g… intégral. Dexter Fletcher le transforme en comédie musicale overdosée de couleurs et de rythmes.
Son apparition liminaire toutes plumes dehors pour sa première séance de cure de désintoxication donne le ton. En même temps que la structure narrative du film. Nous voilà au moment crucial de la vie d’Elton John, moment où il comprend que, miraculeusement rescapé du SIDA, il se doit d’arrêter avec les drogues et l’alcool, sinon…
Devant les inconnus formant le cercle des alcooliques anonymes, Elton raconte sa vie. De sa jeunesse sans amour, sauf celui de sa grand-mère qui saura détecter dans le rejeton à lunettes un musicien d’exception, aux stades gigantesques accueillant la star planétaire qu’il est devenu, le parcours sera long, sinueux et pour tout dire désolant. Cachant alors tant bien que mal son homosexualité, il croira vivre le grand amour avec son manager, John Reid (superbe Richard Madden). Très rapidement il déchantera. Entre déprime et dépenses somptuaires, le roi du shopping mène une carrière qui va le conduire sur des sommets de gloire. Enchaînant les tubes planétaires et les disques de platine, Elton John détient à lui seul 3 à 4% des ventes mondiales de disques. Sa fortune est colossale. Son addiction à la drogue ne l’est pas moins. Heureusement, un ange à la plume souveraine veille sur lui depuis longtemps, l’écrivain Bernie Taupin (Jamie Bell, comme d’habitude superlatif). Il lui écrit les textes de ses plus belles chansons. Il aurait été le compagnon idéal, une sorte de double littéraire d’Elton. Sauf que Bernie n’est pas gay. Bien d’autres choses nous sont aussi racontées au travers de chansons extraites de son gigantesque répertoire. Et malgré la noirceur relative de certaines scènes, tout cela sonne beau comme l’Antique. Une petite précision tout de même, ce film est produit en partie par Elton John qui a également eu la main sur le scénario et le choix de l’artiste principal, celui que le représente à l’écran, le héros de Kingsman : Taron Egerton. Non seulement ce dernier chante lui-même et plutôt bien les célèbres chansons d’Elton John, mais il ne recule devant aucune excentricité pour ressembler à son modèle. Et dans le style à paillettes, c’est un Himalaya. A vrai dire, la surabondance de tenues plus folles les unes que les autres et de lunettes qui changent à chaque plan finissent par lasser et éloigner du sujet : le biopic d’un musicien surdoué mais malheureux comme les pierres. Une sorte de clown triste qui se transcendait alors en montant sur scène, cachant soigneusement ses pleurs sous des plumages sans ambigüités et des mélodies venues d’ailleurs. En résumé, peu d’émotion à la sortie dans ce qui ressemble finalement à une hagiographie et certainement pas le même frisson que pour Bohemian Rhapsodie.
Rocketman – Réalisateur : Dexter Fletcher – Avec : Taron Egerton, Jamie Bell, Richard Madden…
Jamie Bell – A jamais Billy Elliot
Alors qu’il vient tout juste de fêter ses 33 ans, Jamie Bell peut déjà se retourner sur une carrière plus qu’honorable. Une carrière que ce passionné de danse débute en trombe à l’âge de 14 ans en incarnant le héros du désormais mythique film de Stephen Daldry : Billy Elliot, un rôle qui lui vaut le BAFTA du Meilleur Acteur. C’est le démarrage d’une suite ininterrompue à ce jour de tournages. Aussi à l’aise dans le rôle d’un esclave romain que dans celui de Tintin, n’hésitant pas à croiser le regard de King Kong ou bien encore à initier Charlotte Gainsbourg aux joies du sadomasochisme, en fait ne reculant devant aucun rôle, Jamie Bell est devenu l’une des valeurs britanniques les plus sûres du 7ème art mondial.
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