Vanessa Bamberger publie Alto Braco chez Liana Levi, un roman qui allie douceur et puissance.
Brune a 38 ans, elle est parisienne et dirige une crèche. De l’Aubrac, elle ne conserve que quelques souvenirs d’enfance. Pourtant, le sang de cette terre de caractère coule dans ses veines. Et cela grâce à Douce et Granita, sa grand-mère et sa grand-tante. Douce et Granita forment un duo formidable. Elles sont sœurs et ont grandi dans l’Aubrac, l’Alto Braco. Un jour, les deux jeunes filles quittent leur terre natale pour rejoindre la capitale. Dans un premier temps, on n’en saura pas plus si ce n’est que l’une d’entre elles – Douce – donne rapidement naissance à une petite fille qui elle-même aura un enfant, Brune. De génération en génération, l’histoire semble se répéter et les secrets s’accumulent. Brune ne connaîtra pas sa mère qui meurt peu de temps après sa naissance. Elle sera donc élevée par les deux femmes emblématiques de la famille. Douce et Granita partagent tout et deviennent propriétaires d’un bistrot parisien, le Catulle. Un lieu qui prendra toute sa place dans l’éducation de la jeune Brune.
Retour aux sources
Un nouvel évènement va tout chambouler. Douce, la sœur vénérée, la grand-mère adorée meurt et le passé refait surface. Brune rejoint l’Aubrac pour les funérailles. Elle rencontrera alors pour la première fois des membres de sa famille et des personnes qui ont connu Douce et Granita bien avant que celles-ci ne quittent le pays. Entre les non-dits, les confidences pudiques et les révélations surprenantes, Brune découvre une histoire qui la précède et dont elle ignore tout.
Une ode à la transmission
Le lecteur ne se lasse pas une seule seconde. On découvre une histoire d’héritage qui touche par sa force et son authenticité. La description des paysages donne encore plus d’émotion au texte. On se promène dans des lieux époustouflants comme si on y était. Car l’Aubrac, comme le précise Vanessa Bamberger, ressemble un peu à la Mongolie, au Canada, à l’Ecosse, etc.
C’est aussi l’univers des éleveurs de vaches qu’on observe, car le père de Brune possède une propriété agricole. L’auteur décrit les dessous de ce métier, et réussit à nous intéresser à ce sujet qui, à priori, ne semble pas très romanesque. Mais le challenge est réussi. Là où nous amène la narratrice on la suit, curieux, intéressé, fasciné à la fois par la quête d’identité et par l’histoire d’une terre séculaire qui n’en a pas fini de révéler ses mystères.
Un premier roman d’un charme fou qui saura éveiller une panoplie d’émotions diverses.
Vanessa Bamberger, Alto Braco, Liana Lévi, 240 p.
Photo : Vanessa Bamberger © Julien Falsimage