Nous finirons ensemble, un film de Guillaume Canet
Neuf ans après Les petits mouchoirs, Guillaume Canet remet le couvert et invite sa bande de potes dans la somptueuse demeure du Cap-Ferret de Max (François Cluzet en mode dead line). Pour ce dernier les temps ont changé.
Au bord de la faillite il est contraint à vendre ladite demeure. Problème, il ne l’a pas dit à son ex-femme et encore moins à ses amis. Mauvaise idée, juste au moment où il commence à faire visiter, les copains débarquent inopinément pour son anniversaire. Le quiproquo est utilisé a minima car ce qui intéresse Guillaume Canet est de nous montrer cette poignée de bobos en proie à leurs crises existentielles personnelles, états d’âme dont tout le monde se fiche éperdument.
Résultat, le film est une suite de sketches plus ou moins intéressants… pour rester sympa. Sur le thème de l’amitié éternelle, il trace le portrait de personnages d’un cynisme incroyable, tel celui qu’incarne Gilles Lellouche. Eric est devenu une star. Il a pris comme larbin son ami Antoine (Laurent Lafitte, comme toujours épatant) et entretient avec lui une relation professionnelle plus qu’ambigu. Dans une scène désastreuse il congédie la nounou de sa petite fille avec une violence sans retour qui met mal à l’aise dans ce type de production. Vincent (Benoît Magimel, le plus touchant) a fait son coming out et vit avec Alex, évidemment ancien danseur de l’Opéra de Paris. Bonjour les clichés ! Après force engueulades, tout ce petit monde se retrouve en extase devant un coucher de soleil. Difficile d’y croire un seul instant. D’autant qu’un montage paresseux et des dialogues à deux balles débités avec plus ou moins de conviction n’aident en rien à soutenir le rythme et le ton d’un film qui se veut avant tout une comédie. Tout comme Les petits mouchoirs, le présent opus appartiendrait à ce qu’on appelle aujourd’hui des films générationnels. A bon entendeur…