4e édition du 16 au 19 mai 2019
Fondée en février 2015, l’association Mai Poumons organise du 16 au 19 mai à Toulouse la 4e édition de la manifestation qui porte son nom. Un rendez-vous destiné autant à ceux qui souffrent de maladies respiratoires qu’aux personnes en parfaite santé. Le docteur Christophe Raspaud nous présente cet événement et l’association qu’il préside.
Christophe Raspaud, vous êtes président de Mai Poumons. Avant de parler de l’association, peut-on en savoir un peu plus sur vous et votre parcours ?
Je suis né à Toulouse il y a 54 ans, mes origines familiales sont toulousaines et ariégeoises. Pneumologue-oncologue à la Clinique Pasteur, j’ai suivi auparavant des études de médecine dans ma ville de naissance et fait mon internat et mon clinicat en Normandie, à Rouen, avant de revenir à Toulouse il y a vingt-deux ans pour m’installer et exercer ma profession.
Pourquoi vous être spécialisé dans la pneumologie ? Y a-t-il des raisons personnelles à cela ?
La pneumologie est intéressante à mes yeux parce que c’est une spécialité de médecine interne qui couvre et concerne tous les organes, le poumon leur étant relié par beaucoup de pathologies. De plus, elle intègre des gestes interventionnels, endoscopiques, et permet de faire de la microchirurgie sans être chirurgien soi-même. Je dois préciser aussi que mon père a été touché par une maladie respiratoire grave, ce qui a probablement influencé mon choix de me tourner vers la pneumologie.
En février 2015 naît l’association Mai Poumons. Pour quelles raisons l’avoir créée ?
Elle est née d’un constat. Nous nous sommes aperçu, mes confrères et moi, que le poumon était mal connu du grand public par rapport à d’autres organes (cœur, cerveau, foie, rein) alors qu’il existait beaucoup de manifestations lui étant consacrées tout au long de l’année (Journée de l’asthme, Journée contre le cancer, du sevrage tabagique, de la tuberculose…) sans qu’il y ait pourtant de réel écho dans la population. Nous nous sommes donc interrogés et sommes arrivés à la conclusion que ce peu d’écho était dû au fait que l’on parlait toujours du poumon de manière négative, c’est-à-dire par le biais de la maladie : le cancer, la bronchite chronique, l’asthme, etc.
Tout ça ne pouvait pas attirer les gens et leur donner envie de mieux connaître cet organe qui leur fait un peu peur. Partant de là, nous avons réfléchi à la manière de rendre plus attirante la connaissance du poumon et évoqué entre nous la création d’un mois qui lui serait dédié, à travers des événements où l’on en parlerait de façon positive. En parler de façon positive, c’est expliquer à quoi il sert, comment il fonctionne, comment on le protège, comment on le développe, pour faire prendre conscience aux gens qu’ils doivent le préserver et l’entretenir. Nous avons choisi le mois de mai tout simplement parce que Mai Poumons sonnait bien pour le nom de notre association.
Qui sont les fondateurs de l’association ?
Ses fondateurs sont quatre Toulousains : François Domergue, son vice-président, est également pneumologue ; Isabelle Tiberti travaille dans l’industrie pharmaceutique, et notre trésorier, Philippe Conte, est expert-comptable de son état. Mai Poumons est une association tout public dont les adhérents sont des soignants, des soignés, des personnes en bonne santé et d’autres ayant des poumons fatigués. Ce n’est pas une association ne regroupant que des médecins ou des malades.
Précision importante, l’association est née à Toulouse mais depuis 2015, de nouveaux comités se sont formés dans d’autres villes françaises.
Oui. Nous avons créé l’association et inauguré la manifestation à Toulouse en soumettant notre projet au professeur Daniel Rougé, adjoint au maire à la santé, qui l’a soutenue d’emblée mais en tempérant notre envie de faire dès le début beaucoup de choses un peu partout en France. Il nous a conseillé de commencer doucement avec un seul événement à Toulouse pour lancer le concept de l’association. Nous avons donc organisé un spectacle sur la thématique du poumon à Saint-Pierre-des-Cuisines pour la première édition. Les deux années suivantes, nous avons installé un village rue d’Alsace, square Charles de Gaulle. Et l’an dernier, en plus du village à Toulouse, d’autres ont été montés à Bayonne et Bordeaux. En 2019, il va y en avoir un supplémentaire à Marseille en attendant d’autres villes dans les années à venir, notamment Lille.
Quels sont les soutiens et partenaires de l’association ?
Nous avons le soutien de partenaires institutionnels comme la mairie de Toulouse et Toulouse Métropole, la Fondation du Souffle, la Société de pneumologie de langue française dont je fais partie, l’Ordre des Médecins, l’Ordre des Pharmaciens, l’Ordre des Kinésithérapeutes… À ceux-là s’ajoutent bien sûr les partenaires financiers que sont la Banque Populaire Occitane et les industriels de la santé. L’activité de ces derniers ne consiste pas qu’à vendre des médicaments, leur rôle est aussi de faire la promotion de l’éducation à la santé et celle de la prévention des maladies.
Quels sont les objectifs de l’association, ses actions et domaines d’intervention ?
Mai Poumons organise un événement par an autour du village dont je viens de parler, ouvert cette année du 16 au 19 mai à Toulouse. Il a pour but d’aller au contact du public dans la rue, objectif de départ de l’association. L’idée est d’aller au devant des gens pour leur expliquer comment est fait un poumon, comment il fonctionne, à quoi il sert, quelles sont ses fragilités, comment le protéger, comment le développer, etc. Nous voulons également porter le message que le poumon est l’organe principal qui nous permet de vivre, puisque l’oxygène est le carburant de toutes nos cellules, et qu’il constitue en quelque sorte l’interface entre l’environnement et notre corps. Pour résumer, l’objectif principal de l’association, c’est faire le lien entre l’environnement et la santé par l’intermédiaire du poumon.
D’autre part, Mai Poumons agit toute l’année et participe par exemple au Mois sans tabac en novembre. Cette année nous y avons travaillé avec l’équipe médicale du Secours Populaire, sur la demande de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie locale, pour faire de la prévention anti-tabac auprès de populations vivant dans la précarité. Nous allons désormais prendre part à cet événement chaque année. Il y a également Mai Poumons Sport. Nous avons participé à la Corrida pédestre de Toulouse et au Marathon de Toulouse Métropole en relais pour lequel nous avons associé des personnes souffrant de handicap respiratoire à des bien-portants. Des membres de l’association ont soutenu pendant la course des personnes présentant une pathologie respiratoire.
Dans le domaine sportif, nous avons d’autres actions en cours, dont une qui va permettre à des malades respiratoires de faire un trek dans l’Himalaya indien. Une expérience à laquelle ces personnes n’auraient jamais imaginé avoir accès. Dix d’entre elles vont être accompagnées par du personnel soignant (médecins, infirmières, sophrologues, kinés) pour cette aventure. Évidemment, ce projet a été étudié par des spécialistes de la physiologie respiratoire pour ne pas prendre de risques et proposer une préparation adaptée aux patients. À chaque fois que nous faisons faire une activité sportive à un malade respiratoire, celui-ci fait toujours l’objet d’un bilan médical préalable.
La 4e édition de Mai Poumons à Toulouse a donc lieu du 16 au 19 mai, quels vont être son contenu, sa programmation et son agenda ?
Nous allons commencer le soir du jeudi 16, à notre village du square Charles de Gaulle, par une conférence de rue intitulée « Savez-vous maîtriser votre souffle ? » sous le chapiteau afin d’attirer les passants vers ce qui a lieu à l’intérieur. Deux intervenants sont prévus cette année : l’un deux est un plongeur en apnée qui va expliquer comment gérer son souffle au cours d’une activité sportive ; l’autre est un chef de choeur qui va faire chanter du gospel aux personnes présentes, autre manière d’appréhender la gestion du souffle.
Vendredi et samedi, ouverture du village assez tôt le matin jusqu’à 18h30 avec plusieurs intervenants dans la journée. Il va y avoir une partie consacrée à la connaissance du poumon illustrée par des diaporamas. Nous allons installer aussi un laboratoire pour proposer un examen du souffle aux personnes qui passent dans la rue. Une autre partie sera dédiée aux moyens de protéger ses poumons. Le Comité départemental de Lutte contre les maladies respiratoires va intervenir pour faire de la prévention contre le tabac, l’association ATMO pour sensibiliser le public à la qualité de l’air.
La Croix Rouge va organiser de petits ateliers pour expliquer les gestes qui sauvent, par exemple lorsqu’une personne a avalé un corps étranger. Enfin la dernière partie de la journée sera consacrée au thème « Développer son poumon » en présence de sportifs, de kinésithérapeutes qui vont montrer comment faire travailler le diaphragme, avec des activités physiques… Il y aura également une présentation de thérapies du souffle à laquelle je tiens beaucoup, qui va du yoga à la la sophrologie en passant par la méditation et la médecine chinoise.
Y a-t-il des nouveautés au programme ?
Oui, la partie Mai Poumons Jeunesse pilotée par le docteur pneumologue Isabelle Billiart. Il s’agit d’une sorte de jeu de l’oie de grande taille dans lequel les jeunes vont jouer en tirant des cartes et en répondant à des questions qui les feront avancer sur des cases reconstituant le trajet de l’oxygène. Le but est de faire ce trajet, de l’extérieur jusqu’aux muscles, puis de revenir vers l’extérieur ensuite. Ce jeu sera proposé pendant les jours d’ouverture du village, le vendredi et le samedi.
Je crois qu’il y a aussi une nouveauté pour clôturer la manifestation, dimanche 19 mai…
Clôture le 19 à la Prairie des Filtres, dans la nature, au bord de la Garonne, avec un yoga géant de 10h à midi précédé d’une séance de Pilates respiratoire. Pour ceux qui ne le sauraient pas, la méthode Pilates consiste en un travail sur la respiration et sur les muscles par des étirements.
Combien de visiteurs attendez-vous et qu’espérez-vous de cette édition ?
Les autres années, nous avons accueilli 4 000 visiteurs par jour au village en sachant que la rue Alsace toute proche voit passer 20 000 personnes quotidiennement en moyenne. Ce que l’on espère, c’est voir beaucoup de visiteurs attentifs, souriants, curieux d’apprendre et de participer aux activités que nous proposons. Tout ça nous donne l’impression que notre message en matière d’éducation à la santé s’impose petit à petit, que les gens comprennent qu’ils doivent prendre soin de leurs poumons et être vigilants, dans leurs activités de tous les jours, à l’environnement et à la qualité de l’air. À nous d’avoir des comportements responsables en préférant la marche ou le vélo à la voiture pour nous déplacer, en étant conscients qu’en faisant cela on protège autant son corps que l’environnement. Connaître le poumon et son fonctionnement, le protéger, c’est protéger l’environnement et inversement. Entrons tous dans ce cercle vertueux.
Téléchargement du Programme • Mai Poumons
Mai Poumons
4e édition • du 16 au 19 mai 2019 • Toulouse
Facebook • Twitter • Instagram • Youtube