17e édition de Jazz en Comminges !
Dans le Comminges, si mai est comme partout le temps des cerises, c’est aussi le temps du jazz dont Saint-Gaudens devient la capitale régionale l’espace du pont de l’Ascension. Seize ans déjà que la ville de naissance du regretté Guy Lafitte accueille l’épatant festival Jazz en Comminges dont la 17e édition a lieu du 29 mai au 2 juin 2019. La formule ayant déjà largement fait ses preuves pour la plus grande joie des amoureux de la musique afro-américaine, du novice au connaisseur, la programmation reprend son savant dosage de grands noms, de musiciens confirmés et de jeunes talents, mêlant tradition et avant-garde. À la fois fête populaire et rendez-vous des jazzfans, Jazz en Comminges réaffirme son identité à l’occasion de ce très prometteur millésime 2019.
La preuve par le IN, le OFF… et d’autres petites choses.
IN comme INternational et INtergénérationnel
C’est une des dernières figures de l’âge d’or du jazz qui ouvre cette 17e édition mercredi 29 mai à 21h. À 82 ans, Ron Carter va monter sur la scène du Parc des Expositions avec son quartet (piano, saxophone, batterie, contrebasse) pour un concert-hommage à Miles Davis dans le quintet duquel le contrebassiste lança sa carrière de 1963 à 1968. Le programme de la soirée est tiré de l’album Dear Miles, mélange de standards du jazz et de classiques du légendaire trompettiste ou de Ron Carter lui-même. Un de ses derniers enregistrements en tant que soliste et un des 2 500 auxquels il aura participé au cours de son foisonnant parcours ponctué de collaborations avec les plus grands. Un concert d’ouverture tout en élégance et nostalgie.
Ron Carter
Le second concert de la soirée met à l’honneur une artiste d’une autre génération et issue d’une tout autre tradition, la Sud-Coréenne Youn Sun Nah, une des voix les plus troublantes de la planète jazz actuelle. La demoiselle de Séoul, enfant de la balle née d’un père chef de choeur et d’une mère actrice de comédies musicales, est en tournée en Europe depuis 2018 et fait escale avec son groupe au Parc des Expositions le 29 mai à 22h50. Réputée pour sa personnalité et son extraordinaire vitalité sur scène, la chanteuse asiatique va présenter ce soir-là un nouveau programme. Un privilège et une raison de plus de ne surtout pas rater ce concert !
Youn Sun Nah
Prenant la suite de musiciens originaires des États-Unis et d’Asie, c’est une Européenne qui va se produire le lendemain pour le premier concert du jeudi 30 mai à 21h, la jeune Barcelonaise Andréa Motis. Surdouée multi-instrumentiste (saxo, trompette et voix) dotée d’un sens inné du jazz et d’une sonorité délicate, la Catalane âgée d’à peine 22 ans a déjà séduit plusieurs de ses illustres aînés dont le grand Quincy Jones lui-même. Venue en voisine de sa Catalogne natale avec ses musiciens (piano, guitare, batterie), cette Chet Baker au féminin s’annonce comme une des grandes révélations de cette édition 2019. Frissons et émotions garantis.
Andréa Motis
Retour aux musiciens d’outre-Atlantique à 22h50 où le public commingeois a rendez-vous avec le bassiste et compositeur new-yorkais Marcus Miller, célèbre entre autres pour avoir composé l’album Tutu qui marqua le retour de Miles Davis sur le devant de la scène en 1986. Les puristes objecteront que ce talentueux touche-à-tout s’est trop souvent égaré dans le marais du jazz fusion en travaillant aussi bien avec Eric Clapton, Aretha Franklin et Elton John que pour Claude Nougaro et… Jean-Michel Jarre. Un éclectisme assumé par Miller qui se définit lui-même comme un « bassiste funk avec une immense connaissance du jazz ». Son concert du 30 mai au Parc des Expositions est tout entier dédié aux morceaux de son album Laid Black paru l’année dernière.
Marcus Miller © Ian Arné
Pour le premier concert du vendredi 31 mai à 21h, le IN va prendre des accents balkaniques en accueillant le trio du pianiste franco-serbe Bojan Z. Né à Belgrade mais installé en France depuis 1988, Bojan Zulfikarpašić (pour ceux qui se demanderaient d’où vient ce Z…) est aujourd’hui un des piliers du jazz français et européen, distingué par de nombreuses récompenses et élu meilleur jazzman européen en 2005. Ses collaborations avec de nombreux solistes tels que le saxophoniste Julien Loureau pour le récent projet Duo sont saluées autant par la critique que par le public. Son concert sera à n’en pas douter un grand moment pour ses fans et ceux qui auront le plaisir de le découvrir pour la première fois sur scène.
Bojan Z
À 22h50, la seconde partie de la soirée a été confiée au quatuor né de l’association ponctuelle entre le saxophoniste Joshua Redman et le Trio Reis/Demuth/Wiltgen (piano, contrebasse, batterie). Pas une première pour l’Américain (autre enfant de la balle, fils de Dewey Redman) et le trio luxembougeois, et certainement pas une dernière, les quatre instrumentistes étant liés par une grande admiration mutuelle. Une nouvelle collaboration entre musiciens européens et américains pour une prestation attendue avec beaucoup de curiosité par tous ceux qui suivent de près les évolutions du jazz contemporain. Un concert découverte.
Joshua Redman © Michael Wilson
Après ces soirées dédiées à des musiciens venus des quatre coins du monde, il fallait bien que le jazz français puisse lui aussi se mettre en évidence. Ce sera chose faite samedi 1er juin à 21h grâce à Thomas Dutronc et les Esprits manouches. Tout le monde aura compris que la guitare va avoir la vedette lors de ce concert où celui qui a su se faire un prénom va être accompagné par ses « esprits manouches » comme il les appelle lui-même : les guitaristes Rocky Gresset et Jérôme Ciosi, le batteur Maxime Zampieri, le contrebassiste David Chiron (ami de Dutronc junior depuis leurs années étudiantes) et le violoniste Pierre Blanchard. Une soirée chaleureuse qui devrait régaler les amateurs du cocktail swing manouche/chanson que Thomas Dutronc distille avec charme et talent depuis près de quinze ans maintenant.
Thomas Dutronc © Yann Orhan / Sloslo
Pour finir en fanfare le IN 2019, ce sont pas moins de 20 musiciens qui monteront sur la scène du Parc des Expositions le 1er juin à 22h50. The Amazing Keystone Big Band (ne pas se fier aux apparences, ils sont français), groupe de l’année aux Victoires du Jazz 2018, va accompagner les chanteuses China Moses, Sarah McKenzie et Célia Kaméni pour un tonitruant concert de clôture. Emmené par le pianiste Fred Nardin, le tromboniste Bastien Ballaz et le trompettiste David Enhco, ce rutilant ensemble offre la quintessence de la grande tradition des big bands américains et des expérimentations virtuoses du jazz d’aujourd’hui. Un ambassadeur de choix pour terminer en beauté le IN de cette édition, histoire de rappeler que le jazz est et doit rester avant tout une fête.
The Amazing Keystone Big Band
Bain de jazz au cœur de la ville pour le OFF
Depuis 2017, c’est au cœur même de Saint-Gaudens que le festival OFF s’installe pour immerger le centre de la capitale commingeoise dans un bain de jazz durant quatre jours.
La programmation est organisée autour de quelques lieux de ralliement : le chapiteau Magic Mirrors place Jean-Jaurès, la Halle Gourmande, le Théâtre Marmignon, l’Espace Pégot, le Musée, les Jardins du Tribunal. Des dizaines de concerts sont prévus ainsi que des stages, master class, ateliers et expositions. Comme c’est le cas depuis deux ans, des navettes gratuites sont mises à la disposition des festivaliers par la communauté de communes du Saint-Gaudinois pour faire le trajet entre le centre de Saint-Gaudens et le Parc des Expositions situé en contrebas de la ville.
Le menu (gratuit) du OFF 2019 !
Sous le chapiteau Magic Mirrors, place Jean-Jaurès
Soucieux de transmettre l’épopée de la musique afro-américaine, le festival propose au jeune public, mercredi 29 mai à 14h30, un concert consacré à l’Histoire du Jazz présenté par le trompettiste Nicolas Gardel et le pianiste Thierry Ollé. De Louis Armstrong aux jazzmen actuels, en passant par Dizzy Gillespie et Miles Davis, découvrez une passionnante fresque historique illustrée de nombreuses parenthèses musicales.
À 17h, les Toulousains du quatuor Terranga prennent le relais avec une musique aux influences jazz, flamenco, latino-américaines et africaines. Quatre excellents musiciens (guitare, accordéon, percussions, basse) qui mettent leurs sensibilités propres au service des compositions originales du guitariste Jérémy Rollando.
Le lendemain, jeudi 30 mai dès 11h, place à Casita, un autre jeune groupe toulousain, et à ses compositions originales nourries de jazz, groove, musique espagnole et brésilienne, pimentées de quelques reprises de standards réarrangés à la manière très personnelle de ces quatre musiciens passés par l’école Music’Halle de Toulouse.
Le même jour de 14h à 18h a lieu le Tremplin jeunes talents devant un jury constitué de professionnels, de spécialistes du jazz et de journalistes. Un des grands rendez-vous du OFF, s’adressant à de jeunes musiciens et des formations n’ayant jamais enregistré d’album. Le groupe vainqueur sera programmé lors du festival 2020.
C’est justement le groupe lauréat du Tremplin 2018 qui va se produire ensuite à 18h30 : Gum’s, duo formé du pianiste Yann Nomdedeu et du batteur Egon Wolfson, tous deux anciens élèves de la section jazz du Conservatoire Guy Lafitte de Saint-Gaudens. Du jazz moderne avec de nombreuses compositions originales.
Vendredi 31 mai à 11h, concert du Mosaïc jazztet (piano, contrebasse, batterie, voix) avec un répertoire de jazz vocal et de grands standards teintés de blues et de soul où se fait sentir aussi l’influence de la pop et de la chanson française. Une musique du bonheur de vivre et de chanter.
On enchaîne à 15h en compagnie du groupe Funambule Trio (flûte, sax alto, tuba) qui va interpréter son nouveau répertoire Nomades accompagné par l’oud d’Alaoua Idir. Un voyage entre Afrique du Nord et Europe pour une rencontre féconde du jazz contemporain avec les musiques traditionnelles du Maghreb.
Dernier concert du 31 mai à 17h30 avec Perry Gordon & His Rhythm Club, formation bordelaise (clarinette, guitare, contrebasse, batterie, voix) qui s’est fait un nom sur la scène du hot jazz dans le sud de la France. Mené par le chanteur anglais Perry Gordon, le groupe propose un répertoire de chansons des années 1910/1930 et ses propres compositions.
À 11h samedi 1er juin, le Rémi Dugué Trio (guitare, contrebasse, guitare rythmique) investira le chapiteau avec un programme éclectique où se croisent Django Reinhardt, Georges Brassens, Michel Petrucciani, Serge Gainsbourg, Bireli Lagrène, Babik Reinhardt, Daniel Balavoine et John Coltrane.
L’après-midi à 15h, le Art Bop Jazztet (piano, batterie, contrebasse, saxo, trompette), groupe issu de la formation musicale toulousaine, va présenter au public saint-gaudinois un répertoire inspiré du hard bop, du jazz de la scène new-yorkaise actuelle et du latin jazz avec des compositions originales d’Hervé Valentin.
À 17h30, concert du Jean-Michel Cabrol Quartet (saxo/flûte, piano/synthé, contrebasse/basse, batterie) né de la complicité́ entre quatre musiciens revendiquant la tradition du jazz et ayant participé à de nombreux festivals et concerts sur la scène nationale. Une valeur sûre parmi les formations de la région Occitanie.
La dernière journée du OFF, dimanche 2 juin, commence à 11h avec le traditionnel rendez-vous donné par les élèves des classes Cham (Classe à horaires aménagés) du collège Didier Daurat de Saint-Gaudens. L’occasion de découvrir les talents en herbe de la cité commingeoise.
À leur suite à 15h, concert du Cachumbambe Quartet (piano, sax/flûte, percussions, baby bass), une formation de latin jazz mâtiné de salsa qui se produit depuis plusieurs années un peu partout en Europe.
Il était là au début, il sera là à la fin, le trompettiste Nicolas Gardel montera sur scène à 17h30 avec les Headbangers (saxo, guitare, clavier, basse, batterie) pour faire dialoguer un jazz moderne avec les sonorités funk et la pop électro. Une musique qui fait fi des frontières, à la fois populaire et exigeante, pour clôturer le OFF 2019 !
Dans les Jardins du Tribunal
Samedi 1er juin à 10h30 et à 17h, création de Moondog on the streets pour commémorer le 20e anniversaire de la mort du compositeur américain. Les musiciens Jean-Brice Godet, Stéphane Garin et Thomas Bonvalet rendent hommage aux musiques de rue conçues par Moondog, clochard céleste et compositeur de génie, le temps d’une performance urbaine qui devrait valoir le détour. Un personnage hors du commun et une oeuvre à redécouvrir d’urgence.
Et aussi, à la Halle Gourmande, au Théâtre Marmignon, à l’Espace Pégot et devant le Musée… plusieurs concerts chaque jour, du 30 mai au 2 juin, entre 10h et 17h.
Les à-côtés à ne pas négliger
Du 20 mai au 2 juin, l’association RECUP’ART, qui soutient la conception d’œuvres d’art à partir de matériaux de récupération, présente à la Médiathèque son exposition « Les Divas du Jazz ». Une collaboration qui renouvelle l’engagement du festival en faveur du développement durable. Vernissage : vendredi 24 mai à 18h à l’espace expositions de la Médiathèque.
Mercredi 29 Mai à 19h au centre d’art de la Chapelle Saint-Jacques, vernissage en musique de l’exposition « Passe à ton voisin » avec le Duo Saxicola Rubi dans le cadre du partenariat que Jazz en Comminges a noué avec une coopérative qui collectionne et expose des oeuvres d’artistes contemporains (entrée libre et gratuite).
Selon une tradition bien établie, Jazz en Comminges propose un Stage et une Masterclass de prestige du jeudi 30 mai au samedi 1er juin à l’auditorium de la Médiathèque de Saint-Gaudens. Le stage de trois jours est ouvert aux malvoyants/non-voyants et animé par David Pautric avec le soutien des professeurs du Conservatoire Guy Lafitte. Pendant le stage, Bojan Z dirigera une Masterclass.
Concert de fin de stage samedi 1er juin à la Médiathèque de 16h à 17h (gratuit et ouvert au public).
Pour tout renseignement : écrire à Françoise Comet : fcomet@jazzencomminges.com
La programmation de cette 17e édition est une nouvelle preuve de l’ambition internationale et de la volonté des organisateurs de mettre en valeur tous les courants et les talents du jazz d’aujourd’hui, en ouvrant les concerts au plus grand nombre, toutes générations confondues. Une réussite incontestable, confirmée chaque année par la présence d’immenses musiciens et une fréquentation dépassant les 15 000 spectateurs, qui fait de Jazz en Comminges l’ambassadeur n°1 d’une ville et de sa région. Remercions donc le comité d’organisation, les nombreux bénévoles, la ville de Saint-Gaudens et tous les partenaires privés qui permettent à ce magnifique événement de s’inscrire dans la durée… sans oublier le public, attendu encore en masse du 29 mai au 2 juin !
Billetterie de Jazz en Comminges
Jazz en Comminges
du 29 mai au 02 juin 2019 • Saint-Gaudens
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