Cycle Grands Interprètes, le samedi 6 avril à 20h à la Halle. L’argentine Martha Argerich et la russe Lilya Zilberstein se retrouvent une fois de plus en duo, avec toujours la même complicité pour le plus grand bonheur de leur public. Sur leurs deux pianos, c’est toute la richesse polyphonique des pièces choisies qui va être transcendée, de Schumann à Rachmaninov en passant par Liszt.
Robert Schumann
Six Études en forme de canon op.56
(transcription pour deux pianos de Claude Debussy)
Franz Liszt
Concerto pathétique
Sergueï Rachmaninov
Danses symphoniques, opus 45b~ 35 mn
(transcription pour deux pianos par Sergueï Rachmaninov)
I – Non allegro
II – Andante. Tempo di Valse
III – Lento assai / Allegro vivace / Lento assai. Come prima / Allegro vivace
Ce sont souvent des transcriptions car, ne l’oublions pas, toutes les œuvres symphoniques ou lyriques se devaient alors d’être répandues dans leur écriture pour piano, ou piano à quatre mains, ou deux pianos. La découverte d’une œuvre nouvelle se faisait presque toujours par une transcription.
Martha Argerich. C’est une habituée des concerts de Grands Interprètes, et autrefois, des récitals pour le festival Piano aux Jacobins.
La pianiste argentine est comme on dit, une “sacrée bonne femme“ qui a laissé sa vie se faire dévorer par l’amitié d’abord, par l’amour, si cela doit être, et par la musique de façon irrémédiable. On peut imaginer que, jusqu’à la dernière œuvre qu’elle interprètera un jour, le trac sera encore présent, et même une certaine forme d’insatisfaction. Elle a beaucoup joué, un peu partout, alors qu’elle n’aime pas particulièrement voyager. Ses détracteurs diront qu’elle a annulé, pas mal. Elle a décidé x fois d’arrêter de jouer, et elle joue toujours. En récital seule, cela l’intéresse beaucoup moins et de moins en moins, d’où des concerts comme celui-ci avec des amis, et ce soir, avec, comme on dit familièrement, une de ses “copines“. Le système lui pèse et elle crée alors ses propres projets, plus démocratiques, plus égalitaires, avec des amis qu’elle choisit, des artistes qu’elle prend en charge, qu’elle soutient voulant rendre à tout prix aux autres ce don du ciel qu’elle semble comme refuser. Voilà une tâche immense. Ce tourbillon de vie, cette boule d’énergie captive et fait que ses apparitions en concert sont toujours très suivies, quelles qu’en soient la forme.
Née à Buenos Aires, Martha Argerich étudie le piano dès l’âge de cinq ans avec Vincenzo Scaramuzza. Considérée comme une enfant prodige, elle se produit très tôt sur scène.
En 1955, elle se rend en Europe et étudie à Londres, Vienne et en Suisse avec Seidlhofer, Gulda, Magaloff, Madame Lipatti et Stefan Askenase.
En 1957, Martha Argerich remporte les Premiers Prix des concours de Bolzano et de Genève, puis en 1965 le concours Chopin à Varsovie. Dès lors, sa carrière n’est qu’une succession de triomphes.
Si son tempérament la porte vers les œuvres de virtuosité des XIXe et XXe siècles, elle refuse de se considérer comme spécialiste. Son répertoire est très étendu et comprend aussi bien Bach que Bartók, Beethoven, Schumann, Chopin, Liszt, Debussy, Ravel, Franck, Prokofiev, Stravinski, Chostakovitch, Tchaïkovski, Messiaen.
Invitée permanente des plus prestigieux orchestres et festivals d’Europe, du Japon et d’Amérique, elle privilégie aussi la musique de chambre. Elle joue et enregistre régulièrement avec les pianistes Nelson Freire, le violoncelliste Mischa Maisky, le violoniste Gidon Kremer ainsi qu’avec Daniel Barenboim : « Cet accord au sein d’un ensemble est très apaisant pour moi ». Qui n’a jamais entendu parler du Festival de Lugano ? Les archives livrent des réussites impossibles à énumérer, de même que les artistes présents, célèbres déjà ou inconnus. Ici, peu importe la gloire. Chacun semble irradié par le magnétisme de la marraine des lieux.
Sa discographie est considérable, et Martha Argerich collectionne les récompenses pour ses enregistrements. Un grand nombre de ses concerts ont été retransmis par les télévisions du monde entier. Martha Argerich a reçu de nombreuses distinctions.
On n’oublie pas qu’elle a pu dire au sujet de ses partenaires : « Je crois que l’interprétation cherche à libérer ce qui est inconscient, c’est ce qui fait les surprises et les choses inattendues durant les concerts. J’apprécie cela aussi en écoutant mes collègues. (…) Ce qui m’attire, c’est de saisir dans le jeu ce qui échappe à la volonté de l’interprète. Peut-être ai-je un côté voyeur, mais c’est ce que j’aime. »
Née à Moscou, Lilya Zilberstein commence le piano dès l’âge de cinq ans et est admise à sept ans à l’Ecole de Musique Gnessin. En 1987, elle remporte le Premier Prix du Concours Busoni. Le Süddeutsche Zeitung écrit : « Le monde du piano n’a pas seulement un talent exceptionnel en plus mais une artiste hors classe. Elle possède une maîtrise, une brillance, une agilité, une intégrité sonore qui rappellent les jeunes Richter, Guilels, c’est-à-dire la grande tradition russe ». 1991 marque un tournant dans sa jeune carrière : elle fait ses débuts en concert et au disque avec le Philharmonique de Berlin dans le Concerto n°2 de Rachmaninov et Claudio Abbado. L’entente et le succès sont tels qu’elle est immédiatement réinvitée par le Maestro pour graver cette fois le Concerto N°3 pour Deutsch Grammophon. Lilya Zilberstein poursuit une carrière internationale. Elle joue régulièrement en sonate avec le violoniste Maxim Vengerov.
Billetterie en Ligne des Grands Interprètes
Les Grands Interprètes
Martha Argerich (piano) et Lilya Zilberstein (piano)
samedi 06 avril 2019 • Halle aux Grains (20h00)
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