Minuscule 2 – Les Mandibules du bout du monde, film d’animation de Thomas Szabo et Hélène Giraud
Entre Pirates des Caraïbes et Indiana Jones, les trépidantes aventures de fourmi, araignée et coccinelle. Un succès majeur de l’animation française !
Si le premier opus de Minuscule (La Vallée des Fourmis perdues), en 2014, nous avait particulièrement séduits, que dire de cette suite, si ce n’est qu’elle nous fait déborder d’enthousiasme. Deux mots sur le scénario dont la tenue est l’un des points forts de ce film. Un enfant coccinelle se trouve enfermé, par mégarde, dans un carton de conserves de châtaignes à destination de la Guadeloupe. Exit les beaux alpages familiaux qui l’ont vu naître, direction les Caraïbes. Faune et flore sont une découverte de tous les instants pour cet enfant, découverte parfois dangereuse… En Métropole, la famille coccinelle s’agite dans tous les sens. Sauf que le papa a réussi au dernier moment à prendre l’avion contenant la précieuse caisse de châtaignes. Tout seul va-t-il réussir à réintégrer la mère-patrie avec sa progéniture ? Mais au fait, est-il tout seul dans cette aventure qui tient du sauvetage désespéré ? Ben non. Dans le petit peuple des insectes, se mobilisent fourmi et araignée. La première, munie de ses antennes, prend contact avec ses copines d’Outre-Atlantique, pendant que la seconde, une folle d’opéra (elle passe son temps à écouter Mme Butterfly), rafistole un vieux rafiot qui, muni d’hélices et de ballons de baudruche, va les emmener, via de multiples péripéties qui vont faire un clin d’œil à Pinocchio, vers la terre promise. L’aventure continue et la mission de sauvetage va se doubler d’une mission écolo du meilleur cru. Mais chut !
Pour un résultat qui frôle la perfection, les deux réalisateurs mélangent avec une virtuosité époustouflante et une fluidité à tomber par terre, des prises de vues réelles, des maquettes et des images de synthèse. A vrai dire, l’on ne sait qu’applaudir le plus fort, de la poésie, de l’inventivité, de la créativité, de l’originalité, du rythme, de la féerie, du spectaculaire, de l’émotion aussi, du suspense, de l’humour. Sans parler d’une bande-son originale signée Mathieu Lamboley (1h de musique jouée par un orchestre de 90 musiciens !), une bande-son qui fait partie intégrante de l’action, telle un magnifique poème symphonique. Et comment ne pas saluer bien bas la performance des bruiteurs. En effet, ce film, sans nom de personnages, ne comporte aucun dialogue. Par contre le « langage » inventé, et incroyablement compréhensible, a nécessité 13 semaines de montage, 3 semaines de bruitage et 6 semaines de mixage ! Bourré de messages à l’attention des ados, ce film, destinés aux plus de 6 ans, nous abandonne des étoiles plein les yeux. Et heureux de savoir qu’il y aura une suite ! S’il vous reste ne serait-ce qu’une once de votre âme d’enfant, précipitez-vous vers cette merveille, je vous garantis un rendez-vous totalement magique.
Robert Pénavayre
Minuscule 2 – Les Mandibules du bout du monde – Réalisateurs : Thomas Szabo et Hélène Giraud – Avec : fourmi, coccinelle, araignée…
Thomas Szabo et Hélène Giraud – Deux stars de l’animation française
Son diplôme d’Etudes d’Arts appliqués en poche, Thomas débute comme monteur-son. Après avoir mis ses compétences au service du Cinéma des Armées pendant son temps militaire, il se voit proposé par Gaumont, en 1996, il a pile 30 ans, la réalisation d’une série animée, ce sera sa première, intitulée : Les Zinzins de l’espace. Puis Minuscule rentre dans sa vie grâce au Studio Futurikon. De films promotionnels en films en 4D, il finit par coréaliser avec Hélène Giraud (la fille de Moebius, bon sang ne saurait mentir !) un long-métrage : Minuscule : La Vallée des Fourmis perdues. Bingo, ce film obtient le Prix du meilleur film d’animation lors de la 40ème Cérémonie des César en 2015. Cerise sur le gâteau : 1,5 million d’entrées rien qu’en France.