Dans la même semaine, on voyagera des terres arides du Mali, avec HABIB KOITE, au quartier gitan de Séville d’ESPERANZA FERNANDEZ, portés par les accents organiques de ces enfants du sérail qui ont su infuser leur tradition dans la modernité. Bien loin d’un exotisme de carte postale, ils sont aujourd’hui les hérauts applaudis d’une musique plus vivante que jamais, ferment du dialogue entre les chants du monde.
Habib Koite, le griot moderne. Mardi 12 février.
Avec un pied solidement ancré dans le passé et l’autre résolument prêt à évoluer dans le monde actuel, il est l’artiste d’une génération qui a été témoin de la chute des barrières culturelles. Guitariste autodidacte, il a cultivé la part traditionnelle au Mali dans le circuit académique et les traditions populaires. Un pied en France au début des années ’90 fait basculer sa destinée et sa carrière. Moins de 10 années plus tard, il est aux USA, retrouve les connexions entre l’Afrique et le Blues en compagnie d’Eric Bibb, jamme avec Bonnie Raitt, tourne en musicien invité avec le cultissime groupe de free-jazz « Art Ensemble of Chicago ».
Habib s’est forgé une approche unique et très personnelle du jeu de guitare. Il accorde son instrument sur la gamme pentatonique et joue sur des cordes ouvertes comme il le ferait sur un « kamale n’agoni », un instrument à cordes traditionnel malien.
À d’autres moments, sa musique sonne blues ou flamenco. Je suis curieux de toutes les musiques du monde, mais je fais de la musique Malienne. Voilà ce qu’en dit l’intéressé, et ce qu’il va donner à entendre à nos oreilles curieuses de ce parcours musical qui ressemble au l’état d’une rivière, riche au même instant de l’eau de sa source autant que celle de tous les paysages traversés. Une témoignage pour le live, où sa virtuosité et sa voix veloutée ajouteront au spectacle.
Esperanza fernandez, le Flamenco total – Jeudi 14 février
L’illustre Claude Nougaro assurait qu’à Toulouse l’Espagne pousse un peu sa corne et la voici : Esperanza Fernandez, une des plus belles voix actuelles du Flamenco.
Enfant de Triana, le quartier gitan de Séville, Esperanza appartient à la grande Famille Fernández, dont la figure emblématique est Curro Fernández, son père. Au sein de cette dynastie de danseurs, chanteurs et guitaristes, elle a suivi la plus vraie et la plus belle formation que l’on puisse imaginer… Esperanza affirme à l’adolescence une voix singulière, gracile et voilée qui lui permet de papillonner allègrement entre les répertoires. Mais la fièvre du flamenco est la plus forte et Esperanza, forte de sa fraicheur et de son charisme, suit le chemin d’une progression fulgurante qui l’amène bientôt à partager la scène avec des artistes de renommée internationale: Camarón de la Isla, Paco de Lucía, Enrique Morente ou Dorantes.
Originale, instinctive, elle a enrichi la pureté naturelle du flamenco qu’elle connaît depuis l’enfance par multiples autres expériences artistiques. Sa voix puissante, tour à tour douce, âpre ou sophistiquée porte toute la beauté de ce chant unique et si profond qu’on l’appelle naturellement le cante jondo. La cantaora multiplie les projets, tantôt dans une veine Flamenca traditionnelle, tantôt dans des expériences musicales plus métissées. A la tentation du succès facile par la démonstration de sa virtuosité, Esperanza oppose une éloquente simplicité, celle qui fait les toute grandes dames.
Avec Miguel-Angel Cortes : guitare
Les réservations pour les deux concerts sont accessibles sur le site de la Salle Nougaro