L’académicien Éric-Emmanuel Schmitt publie Félix et la source invisible chez Albin Michel. Il s’agit du huitième volet du Cycle de l’invisible.
Inutile de présenter le prolixe et talentueux conteur qu’est Éric-Emmanuel Schmitt. L’auteur connait un succès qui n’est plus à démentir et pour cause sa plume sait enchanter aussi bien les petits que les grands. Avec Félix et la source invisible cette constante devrait se vérifier. Ce nouveau texte qui parait en cette rentrée littéraire de janvier devrait séduire un large public.
A la recherche des racines
Fatou, mère célibataire, tient un café dans le quartier de Belleville. Femme d’une beauté et d’une gentillesse inégalées, elle est le rayon de soleil de ce quartier populaire. Chez elle, viennent inconnus et habitués qui souhaitent trouver réconfort et bien-être. Éric-Emmanuel Schmitt donne vie à des personnages tout aussi attachants les uns que les autres. On y trouve là réunis un travesti qui adore les mathématiques, un philosophe pessimiste ou encore un introverti au dernier degré qui s’est mis en tête d’apprendre le dictionnaire par cœur. Fatou choit et écoute ses clients avec affection. Mais celui qu’elle adore entre tous, c’est son fils, Félix 12 ans.
Un jour, le bonheur du quartier chavire lorsque Fatou, suite à une transaction financière, sombre d’abord dans une langueur, puis dans une dépression complète. Félix et les habitués du café ne savent que faire. En dépit de tout, Félix écrit à Bamba qui vit au Sénégal. Félix ne l’a jamais vu, mais il sait que Fatou l’adore. Il espère que Bamba la guérira. Mais c’est sans succès. Il ne reste plus qu’une seule solution, partir avec Fatou et Félicien Saint-Esprit – le père de Félix qui a soudain réapparu – au Sénégal, là où Fatou est née et a grandi.
Félix découvre une terre, un peuple, des croyances qu’il ignorait.
Le Cycle de l’invisible
A travers ces contes modernes, Éric-Emmanuel Schmitt explorent le monde et ses croyances. Il l’appelle le Cycle de l’invisible. Le premier texte à paraître était Milarepa en 1997. Dans cette fable, il était question du bouddhisme tibétain. Dès lors, l’auteur explorera aussi le judaïsme, l’islam, le confucianisme ou encore le christianisme avec l’un de ces plus célèbres textes Oscar et la dame rose. Felix et la source invisible est une nouvelle occasion de découvrir un autre monde, d’autres façons d’exister. Éric-Emmanuel Schmitt évoque l’animisme soit la croyance dans les esprits. Mais à aucun moment il n’est question de parti pris ou de leçon de morale. Éric-Emmanuel Schmitt laisse la liberté à son lecteur d’entrer dans son univers philosophique et d’en saisir ce qui lui importe.
Felix et la source invisible est un texte généreux, drôle, solaire. Une leçon de vie qui réchauffe et se lit avec gourmandise.
Éric-Emmanuel Schmitt, Felix et la source invisible, Albin Michel, 234 p.
Photo : Éric-Emmanuel Schmitt © Pascal Ito