Bumblebee, un film de Travis Knight
L’improbable mais convaincante amitié entre une post-ado et le géant métallique jaune Autobot Bumblebee. La saga prend un coup de jeune et c’est tant mieux.
Disons-le tout net, la franchise Transformers, avec son cinquième et dernier opus, toujours signé Michael Bay, en 2017, avait du plomb dans l’aile. Il était donc urgent de changer la caméra de main. C’est chose faite aujourd’hui avec l’arrivée aux manettes du réalisateur d’un chef-d’œuvre d’animation sorti en 2016 : Kubo et l’armure magique.
La scène liminaire du film sous rubrique nous plonge au cœur d’une bataille dantesque entre Decepticons et Autobots pour le contrôle de la planète Cybertron. Malheureusement, les Autobots sont vaincus et il ne reste plus à Optimus Prime et aux résistants qu’une solution, l’exil sur d’autres planètes. Il envoie Bumblebbe sur la Terre. C’est ainsi que nous nous retrouvons en 1987 dans une petite ville balnéaire californienne. Là vit Charlie (Hailee Steinfeld, épatante), inconsolable, on la comprend, de la mort de son père. Pour l’heure sa mère a trouvé un nouveau compagnon, pas très futé… Charlie se réfugie dans sa passion : la mécanique. Son truc, réparer les vieilles voitures et en particulier celle dont elle avait commencé la rénovation avec son père. En cherchant des pièces de rechange dans une casse, elle tombe sur un antique modèle de Coccinelle. Elle ne va avoir de cesse que de l’acheter. Entre cette voiture jaune cabossée et Charlie, le lien est immédiat. La jeune fille va découvrir rapidement qu’il s’agit d’un Autobot venu se réfugier sur Terre. Privé de mémoire et de parole, elle va le baptiser Bumblebee.
Si une grande histoire d’amitié commence, il n’est rien de dire que les ennuis suivent à grande vitesse. Deux raisons au moins dont la volonté des autorités américaines de s’emparer de cette technologie inconnue afin de l’étudier en la dépeçant, mais aussi la poignée de Decepticons arrivés sur notre planète afin de détruire Bumblebee. L’aventure commence. Elle va être pleine de suspense, d’émotion, de rires, d’action, de clins d’œil aussi. Car, évidemment, nous ne pouvons que penser à ET, au Géant de fer et, bien sûr, à la célèbre Coccinelle Choupette, vedette de nombreux longs-métrages et séries télévisées dans les années 70. Si les scènes de bastons métalliques sont plus rares que dans les précédents opus de la saga, mais il y en a je vous rassure, par contre le scénario est ici mieux développé, les personnages et l’histoire sont parfaitement définis. Ce spin off (film dérivé d’une franchise/saga), en même temps que prequel des Transformers, est une vraie réussite qui, à l’évidence, aura une suite. En espérant qu’elle sera confiée à Travis Knight dont ce film, sa première réalisation en image réelle, prouve un talent de tout premier plan.
Travis Knight – « Je vénère la Blanche Neige de Disney »
Quand on est un Américain de 45 ans, fils du cofondateur de la marque Nike et propriétaire des Studios d’animation Laika, la vie doit être belle. D’ailleurs Travis est devenu le directeur desdits Studios. Ceux-ci ne produisent pas beaucoup de films, à peine cinq en 11 ans ! A noter que les quatre premiers ont tous étaient nominés aux Oscars. Ce fan de Tolkien et de Star Wars vit depuis plus de trente ans une véritable histoire d’amour avec le Japon. Il fallait bien s’attendre à ce qu’un jour ou l’autre, le Pays du Soleil Levant lui serve de décors. Ce fut chose faite avec Kubo et l’armure magique. Véritable control freak, traduisez « il met le nez partout en étant persuadé qu’il a raison sur tout », il réalise ici son premier film en images réelles.