Pupille, un film de Jeanne Herry
Déjà César du meilleur premier film en 2014 (Elle l’adore), la fille de Miou-Miou et de Julien Clerc nous revient avec un second opus d’une limpidité aveuglante.
Pourtant, le sujet est tout sauf simple : l’adoption. Pour ce faire, Jeanne Herry nous met dans les pas chaotiques d’une adoptante qui attendra dix ans avant de pouvoir blottir contre elle le bébé tant désiré que la nature lui refuse.
Formidablement documenté sans pour cela tomber dans le didactisme, le scénario met en scène tous les rouages administratifs et humains des services sociaux visant à assurer la meilleure adoption possible : assistants familiaux, pédiatres, psychologues, éducateurs spécialisés, sans oublier le personnel infirmier et sage-femme qui ont à absorber le choc d’un accouchement sous X. Tout cet univers se met en chemin pour le bien-être du petit Théo. Et c’est renversant d’émotion. Porté par des comédiens au mieux dans leur emploi : Elodie Bouchez, Sandrine Kiberlain, Gilles Lellouche, Olivia Côte, Miou-Miou et tant d’autres, ce film est un concentré d’empathie, de dévouement, un condensé de vies données à ces bébés nés sans être désirés et abandonnés.
Robert Pénavayre