Robin des Bois – un film de Otto Bathurst
Prenant la succession d’une dizaine de réalisateurs ayant glorifié les exploits du célèbre Robin de Loxley, Otto Bathurst se lance dans son premier long avec un enthousiasme, et des moyens, que l’on se doit de saluer.
En fait, son scénario retrace le passage du noble anglais au statut de pourfendeur des inégalités sociales, de la corruption et de l’injustice. Autant dire que rien n’a changé sur la planète Terre depuis le Moyen Âge. Surprise, dans l’histoire il est question de financement occulte des Musulmans par des Britanniques afin de s’emparer du trône d’Angleterre.
Mais où le scénariste est-il allé chercher une affaire pareille… ? On ne peut nier la virtuosité de la réalisation ni la caractérisation des personnages, chacun ayant un profil parfaitement défini, avec ses zones d’ombre, de doute et d’envie. Financements pléthoriques et moyens technologiques nouveaux aidant, nous sommes loin du gentil Robin des Bois en technicolor signé Michael Curtiz (1938). A l’évidence, Otto Bathurst s’est même laissé griser et abuse des ralentis/accélérés et des explosions en tous genres. Cela dit, le montage est parfaitement serré et convient parfaitement à un film d’action comme celui-ci. Avec un clin d’œil à Ben Hur assez rigolo. Le casting est sans reproche, dont le héros des Kingsman dans le rôle-titre, Taron Egerton, futur Elton John pour le 7ème art, Jamie Foxx (Petit Jean), Jamie Dornan (Will), Eve Hewson (Marianne), Ben Mendelsohn (Le Sheriff) et Tim Minchin (Tuck). Entre autres bien sûr. Pas de superstars certes, mais des comédiens épatants. Il y aurait une suite dans l’air…
Robert Pénavayre