Kin : Le Commencement, un film de Josh et Jonathan Baker
Il en est ainsi de toutes les sagas, il faut bien un début. Celui-ci installe savamment l’action dans un univers décalé entre science-fiction, polar et drame social.
Fin du XXème siècle dans une Amérique dont l’image n’a pas forcément traversé l’Atlantique. Ruines d’un immeuble dans un quartier déshérité de Detroit. Presque un euphémisme en parlant de cette ville. C’est là que survit Eli, un adolescent afro-américain adopté par un papa blanc.
A peu près isolé de tout enseignement, il passe son temps, en cachette de son père, à fureter dans les usines plus ou moins abandonnées à la recherche de métaux qu’il livre ensuite, pour un vil prix, à une bande de revendeur. C’est au cours de l’un de ses larcins qu’il tombe sur une drôle de scène. Au sol, des cadavres casqués munis d’équipements super-sophistiqués. Ayant peur d’être surpris, il s’enfuit mais au passage il prend avec lui une arme, un fusil d’un genre un peu particulier. Du moins va-t-il l’apprendre. Retour chez son père où il retrouve Jimmy, son frère d’adoption, tout droit sorti de prison. L’ambiance est vite électrique. Jimmy s’en va et reprend contact avec Taylor, un voyou qui l’a protégé pendant son séjour derrière les barreaux et à qui il doit en plus la bagatelle de 60 000 $. Les affaires vont rapidement s’envenimer et les deux frangins se retrouver en mode road movie au cœur d’une Amérique suintante et dangereuse. Au passage ils vont récupérer, si l’on peut dire, Milly, une stripteaseuse. Mais Taylor a de la suite dans les idées. Et voilà notre trio poursuivi de tous côtés, la Police se mêlant à l’affaire. De tous côtés aussi car les propriétaires du fusil en question souhaitent le récupérer. Et il n’est rien de dire qu’ils en ont les moyens. En fait, Eli a entre les mains une arme d’un autre monde. A sa première utilisation il va vite s’en apercevoir et ceux qu’il a en face aussi…
Voilà pour l’installation des personnages, liminaire obligé de toute saga. Si, dès le début, la science-fiction pointe le bout de son nez, la suite appartient à la légende urbaine du thriller poisseux et du drame social réaliste. Pas de super-héros ici, plutôt des paumés, des exclus, des survivants. Par scènes brèves, le scénario nous met dans l’attente d’une ouverture. Celle-ci arrive dans le dernier quart d’heure et augure d’une suite, voire de plusieurs, dans des univers dont nous ne savons rien pour l’instant. Et nous n’en saurons pas davantage si ce premier opus ne rencontre pas son public. La production a été claire sur le sujet !
Les comédiens ne sont pas très connus, cela repose un peu. Pour autant ils sont épatants, du jeune Myles Truitt (Eli), à James Franco, Taylor complètement psychopathe, en passant par Jack Reynor, Jimmy anti-héros au possible et Zoë Kravitz, pathétique effeuilleuse.
Pour en savoir plus, accordons une chance à ce premier long.
Robert Pénavayre
Kin : Le Commencement – Réalisateurs : Josh et Jonathan Baker – Avec : Myles Truitt, Jack Reynor, James Franco…
Myles Truitt – Un premier long en forme de tremplin
Né il y a dix-sept ans à Atlanta, ce jeune Américain révèle très tôt des capacités, voire plus, en sport, en danse et en chant ! Rien donc d’étonnant qu’encore lycéen il intègre une série tv dans le rôle d’un rappeur. C’est le début d’une carrière qui a de fortes chances de prendre un virage décisif avec le film sous rubrique. D’autant que ses prochains partenaires ne sont autres que Mel Gibson et Vince Vaughn. Excusez du peu !