Alpha, un film d’Albert Hugues
En Europe, il y a 20 00 ans, c’est-à-dire à l’aube de notre Humanité, Keda, un jeune homme, fils d’un chef de clan, part pour sa première chasse avec les adultes.
Un bison furieux va le charger et le précipiter dans un ravin. Ne pouvant récupérer sa dépouille, le clan retourne au campement car la nourriture pourrait manquer. Mais voilà, Keda n’est pas mort. Il va, au contraire, développer un instinct de survie colossal.
Echappant à une meute de loup, après avoir abîmé l’un des leurs, il quitte l’arbre sur lequel il s’était réfugié et s’apprête à tenter un téméraire chemin de retour vers les siens lorsqu’il entend un gémissement. En fait, le loup abandonné par sa meute, mal en point certes, n’est pas mort. Keda, dont la cheville n’est pas brillante, voit en lui son pendant animal et décide de le soigner. Entre fraternité et solidarité, un lien incroyable va se nouer entre l’homme et la bête. Bien sûr, ce film, le premier en solo d’Albert Hugues, lui qui a plutôt l’habitude de travailler avec son jumeau Allen, ne se veut une thèse de 3ème cycle sur l’ère du Paléolithique supérieur. Elle aborde cependant la rudesse des conditions de vie et la dangerosité de cet âge finalement pas très éloigné de nous. Destiné aux enfants à partir de 6 ans, le scénario tient du conte initiatique, avec les naïvetés qui vont avec… Le jeune acteur australien Kodi Smit-McPhee se tire avec les honneurs d’un film qu’il tient clairement sur ses épaules.
Robert Pénavayre