Ma reum, un film de Frédéric Quiring
Pour son deuxième long métrage, Frédéric Quiring s’aventure sur le thème du harcèlement à l’école. Sujet malheureusement trop d’actualité. Pour l’évoquer, il choisit une comédie plutôt qu’un drame social.
Dans cette énième variation sur « œil pour œil, dent pour dent », Fanny va appliquer, à sa manière, la Loi du Talion. Il faut dire que son fils chéri et adoré, Arthur, 9 ans, est la tête de Turc de son école. Face à lui, trois gamins épouvantables lui font subir les derniers outrages. Ou presque… Fanny décide alors de passer à l’attaque. Et il n’est rien de dire qu’en la matière, cette maman a de la ressource et de l’imagination.
Evidemment, les gags s’enchaînent en cascade et l’on attend avec jubilation quel sera le sort de la prochaine victime, d’autant que parfois la cible n’est pas atteinte…totalement. Bon, n’ergotons pas, ce n’est pas le film du siècle, ni même peut-être de l’année. Mais voilà, il fonctionne et il faut ne pas être parent pour ne pas comprendre la réaction, un peu animale certes, mais après tout, de cette mère voyant sa progéniture en danger. La Nature est faite ainsi. Le twist, c’est que cette histoire de vengeance pour rire, se termine par une belle et émouvante leçon. En creux, bien sûr, le harcèlement mais aussi et peut-être surtout la relation parent/enfant, la difficulté de voir son petit grandir et s’assumer, un lâcher-prise difficile voire douloureux. Audrey Lamy est explosive en maman possessive et vengeresse, le jeune Charlie Langendries est idéal en souffre-douleur et Florent Peyre en papa un brin dépassé est, comme à son habitude, épatant. Nous avions découvert ce dernier dans le récent Mission : Pays basque, nous le retrouvons ici avec encore plus d’étonnement quant à son peu d’apparitions sur grand écran.
Un film tout public, idéal pour cette période estivale.
Robert Pénavayre