C’est une île chargée d’histoires et d’Histoire. Une île à peine plus grande que la ville de Toulouse, qui fascine! Affublée de nombreuses anecdotes – toutes plus excentriques les unes que les autres – les véritables secrets de l’île de Pâques n’ont cessé d’intéresser passionnés et scientifiques. Durant l’année à venir, trois grands musées d’Occitanie ont décidé de démêler le vrai du faux, en proposant des expositions d’envergure.
Samedi 30 juin, les premiers curieux ont pu découvrir, aux musées Fenaille, Champollion et au Muséum de Toulouse, trois expositions consacrées à l’Île de Pâques. Si les trois établissements ont pensé les expositions conjointement, chaque lieu a toutefois décidé d’axer son travail autour de problématiques différentes. Les bois parlants, L‘ombre des dieux et Le nombril du monde offrent, à eux trois, un regard à 360 degrés sur l’île. De sa découverte, à sa population, en passant par sa faune, sa flore et ses croyances… Aucun aspect n’échappera au public qui peut, pour un peu moins de six mois à Figeac et Rodez et pour un an à Toulouse, profiter pleinement de ces installations.
« Depuis 20 ans, un grand projet d’exposition autour de l’Île de Pâques était envisagé par le Muséum, mais il n’a jamais réussi à voir le jour. Aujourd’hui, c’est chose faite. Nous sommes heureux d’avoir pu travailler ensemble avec les musées Fenaille et Champollion, avec Nicolas Cauwe, conservateur aux musées d’Art et d’Histoire de Bruxelles, qui est un expert sur la question et qui s’est rendu plusieurs fois sur place. Nous remercions aussi Les Compagnons du Devoir qui ont participé à la réalisation technique de cette exposition. » Voilà les quelques mots de Francis Duranthon, charismatique conservateur du Muséum de Toulouse, aussi passionné que passionnant, lors de la présentation de l’exposition à Toulouse.
Des grands moai à Pierre Loti
À Toulouse, l’exposition propose un nouveau regard sur l’île. Un regard nourri de témoignages de Pascuas et de pièces uniques, issues de collections rarement réunies en France. Le parcours proposé s’appuie également sur les dernières avancées de la science sur l’histoire naturelle et culturelle du lieu. Si l’insularité de l’île et ses mystères sont évoqués à Toulouse, les moai – ces immenses statues en tuf – occupent elles aussi une place importante dans l’exposition. Moulées sur des orignaux, ou reconstituées dans les ateliers du muséum, elles fascineront petits et grands, livrant tous leurs secrets.
Autre partie majeure de l’exposition : l’espace dédié à Pierre Loti. Le navigateur s’inscrit dans la lignée de ces grands aventuriers qui ont appréhendé l’île entre le XVIIIe et le XIXe siècle. En 1872, à peine âgé de 22 ans, il embarque sur Le Flore pour se rendre sur place. Ses témoignages écrits ou dessinés sont aujourd’hui encore une mine d’infirmations précieuses pour les scientifiques qui s’intéressent au lieu. Sa cabine a été reconstituée à l’identique grâce au talent des Compagnons du Devoir qui ont pu s’inspirer des croquis laissés par le navigateur.
Des animations en rapport avec l’exposition
Comme pour chaque exposition temporaire au Muséum, des animations et des conférences seront organisées en parallèle de l’événement. Pendant les vacances scolaires, les plus jeunes pourront participer à des spectacles, des rencontres ou des ateliers : « Destination Polynésie » cet été, « Codes secrets » cet automne, « Des moai, des géants » à Noël, « Récifs et volcans » cet hiver et « Récits fantastiques » ce printemps. Les tatouages polynésiens seront, eux aussi, passés au crible à travers l’exposition d’Élia Pagliarino « Sur les traces des tatouages polynésiens ». Enfin, pour les grands, des conférences seront données tout au long de l’année à Toulouse, à Rodez et à Figeac. Les programmes complets sont à découvrir sur les sites respectifs des établissements.
Régis DARO
Muséum de Toulouse – « Le nombril du monde » Du 30 juin 2018 au 30 juin 2019
Musée Champollion – « Les bois parlants » du 30 juin 2018 au 4 novembre 2018
Musée Fenaille – « L’ombre des dieux » du 30 juin au 4 novembre 2018