Après l’éloge du mauvais geste, le philosophe et romancier Ollivier Pourriol s’est intéressé à l’insulte dans le monde du football. Si la violence fait intrinsèquement partie de l’être humain, comment expliquer que sur un gazon fait pour donner de la joie, l’exacte opposé soit un comportement désormais récurrent ?
Yoann Gourcuff disait en 2010 que sur un terrain de football on n’était pas soi-même mais plutôt dans un état second. Voilà comment on pourrait résumer les protagonistes de cet ouvrage dans lequel Ollivier Pourriol tente d’expliquer l’inexplicable. Entre narration et explications philosophico-sociologique, on tourne les pages et apprend des choses en même temps qu’on les comprend. Les cadres d’analyses ne manqueraient diablement pas pour illustrer l’insulte dans le football mais notre ami s’est concentré sur les plaies encore fraiches du football français : le cas Nicolas Anelka en 2010, le suicide collectif de l’Equipe de France en Afrique du Sud ou encore l’attitude de Raymond Domenech au sortir du troisième match de poule.
Une narration fluide pour un sujet qui nous concerne tous, qu’on aime le football ou non, qu’on se demande ce qui passe par la tête d’un joueur de l’Équipe de France, qu’il ait 4 ou 120 sélections. La tentative d’expliquer les choses fait partie de la nature humaine, y apporter une lumière plusieurs années après est ce qui rend la littérature et les hommes qui la permettent si merveilleux. Cet ouvrage ne fera pas exception à la règle et se termine aussi vite qu’on l’a commencé. Ollivier Pourriol a reçu le prix Antoine-Blondin et le prix de l’UNFP pour son ouvrage « Éloge du mauvais geste ». Gageons que « Généalogie de l’insulte » subisse le même sort, il le mérite.
Généalogie de l’insulte, Ollivier Pourriol – Editions Robert Laffont