Je vais mieux, un film de Jean-Pierre Améris
Il n’est pas insidieux, il est foudroyant ! Il, c’est le mal au dos de Laurent. Il s’est abattu sur ce pauvre quinquagénaire avec la soudaineté et la puissance sans appel de l’éclair. Visites et examens chez un généraliste, un radiologue et un ostéopathe n’y ont rien fait.
Sauf de lui dire…qu’il n’y a rien de pathologique. Rien, en fait, est un bien grand mot pour Laurent. En fait il est perclus de problèmes : sa femme, sa famille, son travail, rien ne va. De là à imaginer que sa douleur est psychosomatique, il n’y a qu’un pas. Sauf que sa vie est aujourd’hui devenue un enfer. Le scénario s’inspire d’un roman de David Foenkinos et nous parle des conséquences insondables du mal-être de nos contemporains.
Comment s’en sortir si ce n’est en prenant du champ sur son quotidien et en reprenant un certain goût pour la liberté, de gestes comme de paroles. Le dernier opus de ce réalisateur est une comédie douce-amère, portée par le Laurent pathétique d’Eric Elmosnino. Il n’est pas seul dans cette aventure et nous retrouvons avec plaisir, dans des seconds rôles d’une exactitude de ton jouissive : Ary Abitian, Judith El Zein, Alice Pol, François Berléand, Henri Guybet et Line Lametrie, ces deux derniers dans le rôle des parents de Laurent, véritables paradigmes d’égoïsme. Même si la fin est assez convenue, reconnaissons que le sujet est plus que d’actualité.
Robert Pénavayre