Paul, Apôtre du Christ, un film de Andrew Hyatt
Les films plongeant leur scénario dans la foi chrétienne font aujourd’hui florès. Que ce soit Jésus, Marie-Madeleine ou plus simplement la prière en tant que telle, ces sujets sont à la Une des sorties depuis le début 2018. Et ce n’est pas fini car voici Paul de Tarse, alias Saint Paul, à présent sous les projecteurs. Et ceci de manière plutôt habile.
Nous le rencontrons alors qu’il est en prison, sur la fin de sa vie. Incarcéré par Néron sous l’obscur prétexte que ce sont les Chrétiens qui viennent d’incendier la Ville éternelle, Paul reçoit la visite de Luc l’Evangéliste. Paul va lui dicter, dans sa cellule, ce qui pourrait être considéré comme son testament, des lettres dans lesquelles il lui raconte sa vie de citoyen romain, de juif pharisien, comment il a combattu les disciples du Fils de Dieu, son Chemin de Damas, sa rencontre avec Jésus ressuscité, sa conversion et sa vie d’Apôtre du Christ qui suivit.
Sans vouloir être une exégèse de la vie de ce saint, le présent film retrace cependant l’essentiel de sa pensée. Dans une mise en scène éloignée de tout maniérisme, s’inscrivant dans une reconstitution anti-hollywoodienne de la Rome antique, brutale parfois, c’est toute la vie de persécution des premiers Chrétiens qui nous est contée en creux, leurs supplices, les jeux du cirque, mais aussi leur révolte, quitte à braver la Loi de Moïse. Au cœur de ce film, une autre histoire se déroule, celle de Mauritius, préfet romain ayant en charge la prison qui retient Paul. Ce païen est bouleversé par la mort inévitable de sa fille bien-aimée. Les médecins romains pas plus que les offrandes aux multiples dieux olympiens sont inopérants. Sa femme le pousse à sacrifier Paul rapidement, insinuant que c’est sa présence ici-bas qui est la source de la maladie de leur fille. Mais Mauritius a un doute et il sait, par ouïe dire, que Luc est un grand docteur (ndlr : Luc est le saint patron des médecins). Il finira par lui parler…
Si le film est un peu lent, c’est qu’il retrace l’heure de la réflexion, celle d’avant le grand départ. C’est aussi le temps d’un bouleversement fondamental pour Mauritius. Bien sûr ce n’est pas un film d’action « physique », c’est un film que l’on doit écouter attentivement car le poids des mots est ici monumental. C’est un film que l’on voit aussi avec mille plaisirs tant les éclairages sont magnifiques et participent amplement à la mise en scène. Plaisirs que l’on trouve aussi auprès de comédiens lumineux, vibrants, engagés, que ce soit James Faulkner (Paul), Jim Caviezel (Luc) ou encore, trop rare à l’écran, le comédien français Olivier Martinez, époustouflant de présence dans le rôle de Mauritius. Quant au message diffusé ici, il n’est rien de dire qu’aujourd’hui plus que jamais il est salvateur.
Robert Pénavayre
Paul, Apôtre du Christ – Réalisation : Andrew Hyatt – Avec : James Faulkner, Jim Caviezel, Olivier Martinez…
Jim Caviezel – Du basket au cinéma
C’est au sein d’une famille pour le moins conservatrice, croyante et pratiquante, que Jim voit le jour, sans savoir bien sûr qu’il sera l’aîné d’une fratrie de cinq enfants. Attiré par le sport et le basket plus particulièrement (il mesure 1m90), le jeune Jim s’apprête à entamer une carrière professionnelle prometteuse. Son rêve de NBA va se fracasser après une blessure grave à un pied. Exit le basket, direction le cinéma. Son physique ne tarde pas à le signaler aux directeurs de casting. De petits rôles en petits rôles, Jim se retrouve dans le chef-d’œuvre de Terrence Malick : La Ligne rouge (1998). Il a alors 30 ans. C’est la consécration et l’accession aux premiers plans. La télévision va lui faire les yeux doux au point qu’aujourd’hui Jim Caviezel partage son activité entre le 7ème art et la petite lucarne. Marié depuis 22 ans à Kerri, ils sont tous deux les parents adoptifs de trois enfants.