La deuxième édition de « L’Histoire à venir » essaime pendant quatre jours dans Toulouse une diversité de conférences et débats originaux autour de sa nouvelle thématique : « Humain, non-humain ».
Elle est née en mai 2017, se faufilant entre les nombreux ponts : « L’Histoire à venir » s’est imposée aujourd’hui comme une manifestation incontournable à Toulouse. Fort de son succès et de ses 8000 participants, le festival initié par la librairie Ombres Blanches, le théâtre Garonne, l’Université Toulouse-Jean Jaurès et les éditions Anacharsis est de retour du 17 au 20 mai. Parce qu’elle nous aide à penser notre futur, l’histoire est l’affaire de tous. Aussi, historiens, philosophes, chercheurs, journalistes, écrivains et artistes viendront à la rencontre du public en divers lieux de la ville : Cinémathèque, Centre hospitalier Gérard Marchant, TO7 Reynerie, théâtre Garonne, Quai des savoirs, librairie Ombres Blanches, Pizzeria Belfort, librairie Floury, etc. Quatre jours de débats, conférences, performances, déambulations et ateliers citoyens, interactifs et expérimentaux pour réhabiliter le savoir et la connaissance, dans un partage d’idées et de recherches en cours.
On retrouvera dans le programme de cette deuxième édition ses deux thématiques pérennes « Histoire et démocratie » et « Ecrire l’histoire » dont l’ambition est, d’une part, de renforcer le pacte entre la démocratie et le savoir, et d’autre part, de s’interroger sur les manières d’écrire et de raconter l’histoire en intégrant les nouvelles découvertes et les apports d’autres disciplines : les sciences sociales, les arts, la littérature… Les rencontres autour de « Histoire et démocratie » seront l’occasion de revenir, entre autres, sur les événements de Mai 68 – y compris à Toulouse – mais aussi de questionner les migrations, de définir les figures des révolutions, comme avec le politiste américain James Scott qui abordera les résistances des dominés. Les échanges inscrits dans la thématique « Ecrire l’histoire » interrogeront eux les fabriques de l’histoire, au travers de récits fondés sur des sources et des documents personnels, à l’instar du cinéaste Rithy Panh ou du dramaturge, metteur en scène et performeur Mohamed El Khatib. Le premier, documentariste cambodgien, présentera au cinéma ABC « L’Image manquante », évocation poignante du régime des Khmers rouges par le prisme de son enfance et de son histoire familiale. Le second, dont le spectacle « Finir en beauté » est programmé au théâtre Garonne, puise son écriture scénique dans ses origines, son histoire intime et celle de ses contemporains pour mettre en jeu un théâtre politique en prise avec le réel. Patrick Boucheron, historien et professeur au Collège de France, animera quant à lui, un atelier d’ « auto-défense contre les images ». À cette occasion, le public sera convié à apporter les images qui le hantent, l’interrogent ou le troublent pour tenter d’inventer collectivement des gestes pour s’en protéger et s’en émanciper.
Cette édition sera parallèlement traversée par un nouveau « fil rouge » intitulé « Humain, non-humain ». Ce thème propice à une interdisciplinarité des sciences explorera les relations entretenues par les hommes avec le « non-humain » qu’il soit réel ou imaginaire : animaux, nature, dieux, robots, machines, extra-terrestres… Des débats à la teneur sociologique, politique et technologique permettront de comprendre les interactions des uns sur les autres et d’envisager les futurs enjeux et défis autour de l’Intelligence Artificielle, du transhumanisme et de la crise environnementale. Certains sujets se feront écho dans les trois thématiques, comme les questions de la colonisation et de l’esclavage. Divers ateliers proposeront de réfléchir sur la traite négrière, la non-violence politique à l’heure de la commémoration des 50 ans de l’assassinat de Martin Luther King, ou encore sur la notion de « race », cette histoire sans fin… Les guerres, les univers concentrationnaires et les totalitarismes seront aussi sujets à des débats transversaux tout au long de ces quatre jours. À noter : la revue « L’Histoire » célèbrera ses 40 ans à Toulouse, lors d’une soirée « carte blanche » autour de son numéro anniversaire.
Cette année, ce sont Jean-Claude Ameisen, médecin et chercheur en biologie et François-Xavier Fauvelle, historien et archéologue, qui inaugureront cette nouvelle édition, à l’Hôtel de département, dans un dialogue entre les sciences du vivant et l’histoire : « La volonté que la liberté de l’autre soit ».
Nourrir son esprit n’exclut pas de nourrir son estomac ! Pour ce faire, la Cantine de l’Histoire prendra ses quartiers dans l’atelier 2 du théâtre Garonne : les chefs cuisiniers et restaurateurs toulousains s’y succéderont afin de soumettre à nos palais des mets dont la qualité et les saveurs subtiles n’auront rien à envier à celles des propositions faites à nos cerveaux !
L’Histoire à venir, du jeudi 17 au dimanche 20 mai, www.lhistoireavenir.eu
Entrée libre et participation nécessaire
Sarah Authesserre pour Radio Radio
L’Histoire à venir
du 17 au 20 mai 2018 • Toulouse
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