On connaissait Bigflo et Oli, Toulouse verra peut-être un autre de ses talents briller sur les devants de la scène. Avec quatre clips à son actif et plus de 150 000 vues sur sa chaîne Youtube, Loulou Masta a des projets plein la tête mais garde les pieds sur terre.
Il est 14h45 place du Capitole. Cheveux noués, casquette vissée sur la tête, Loulou Masta est bien loin du rappeur aux paroles provocantes. Souriant, il répond aux questions sans détours. Créer est pour lui un plaisir. Initié très jeune par un père amateur de guitare, il commence des cours de solfège dès l’âge de cinq ans. Entré au conservatoire quelques années plus tard il apprend à jouer du piano et du saxo avant de tomber dans le monde du rap à 15 ans. «J’ai commencé à faire des clips et à les poster sur Internet mais je n’avais pas d’ambition particulière. Mon objectif c’est de faire du son. »
C’est pourtant des clips ambitieux qu’il réalise sur sa nouvelle chaîne Youtube. Arrivé au Canada pour des vacances en famille, l’envie lui prend de rapper. Muni d’une caméra, il improvise un clip et fait 10 000 vues. Dès lors, il se met à poster d’autres compositions et gagne jour après jour en visibilité et en soutiens. Aujourd’hui, cinq de ses titres, déjà parus sur YouTube et les deux inédits « Double N » et « Au fond du bloc », sont regroupés dans son projet : l’album « Deux Ailes», disponible en streaming, sur iTunes, Google et Amazon depuis le 24 mars.
Du rap aux quatre coins du globe
Toujours accompagné de son équipe, qu’il considère comme sa seconde famille, c’est loin de son pays qu’il continue à tourner ses clips : «On est allé en Finlande, en Suède, en Italie et au Costa Rica. Et là on revient d’Islande pour le prochain clip. Mais le son est fait en amont, dans ma chambre comme depuis toujours. » Et c’est bien là où tout a commencé. Avec un simple ordinateur et une dose d’inspiration qu’il peine à s’expliquer. Loulou s’inspire de sa vie, de ses expériences et décrit ses chansons comme un puzzle de pensées. «Ça me vient comme ça mais ce que je raconte peut arriver à tout le monde. Chacun est libre de se faire sa propre interprétation. »
A 23 ans il a conscience que sans son équipe pour l’épauler il serait encore dans sa chambre. Adrian Slowm Prod, le réalisateur, auteur entre autre des clips de La Fouine et MisterYou, Yanis en post production et Clément son manager, sont tous des amis de longue date qui ont décidé de se serrer les coudes pour pousser le jeune rappeur. La bonne connaissance du travail des uns et des autres est fructueuse. «On fait comme on peut. On s’aide toujours dans la vie avant de s’aider dans la musique. Il y a une bonne osmose entre nous et chacun s’échange des propositions pour la réalisation d’ensemble. »
Lorsqu’on évoque le succès des rappeurs Bigflo et Oli, il reste modeste. «Ils ont leur rap à eux. Pour l’instant je me concentre sur ce que je fais. Je ne me suis jamais imaginé faire de ma passion une carrière. Mais il y a de la place pour tout le monde dans le rap.» Son ami et manager Clément l’assure : «Il a du potentiel. Je pense qu’il pourrait un jour devenir une tête d’affiche du rap français. »
Deux musiques sont encore à venir «ensuite il y aura un silence pendant un moment. » explique le jeune rappeur. Le temps de réfléchir à de nouveaux projets. Il ajoute avec malice : « Je n’ai pas qu’une corde à mon arc mais de multiples casquettes. »
Claire Eckersley
Album « Deux Ailes »