La grande salle d’Odyssud était pleine au soir de ce concert des Passions, ensemble venu de Montauban en voisin. Le public ravi et nombreux a fait un vrai triomphe aux artistes. La soprano Magali Léger et le contre-ténor Paulin Bündgen ont su avec un grand art du chant, mettre leur talent au service de l’émotion piétiste des ces deux très belles oeuvres dédiées à la Vierge. La vierge en majesté du Salve Regina de Scarlatti ou la souffrance si poignante de la mère au pied de la croix : bien des émotions traversent ces deux chef-d’œuvre du baroque italien. Les deux voix se complètent bien, l’équilibre dans les duos est admirable. La beauté des voix, la parfaite diction et l’engagement dramatique sont les qualités mises en valeur chez nos deux chanteurs. Si La soprano Magali Léger a une grande palette de couleurs et de nuances, Paulin Bündgen suit fidèlement sa partenaire dans la subtilité des phrasés sans toutefois l’égaler en variété de couleurs. Son timbre droit et homogène peut paraître monolithique au cours de la soirée.
La version instrumentale chambriste met en valeur les chanteurs et le drame du texte. Les volutes vocales reposent sur de délicates phrases des violons et de solides basses. La direction de Jean-Marc Andrieux est pleine de partage et d’élégance. Le public a été conquis par la délicatesse de cette interprétation chambriste qui a su trouver sa place exacte dans la vaste salle d’Odyssud grâce à la très belle projection des voix de Paulin Bündgen et surtout Magali Léger. Le Stabat Mater de Pergolèse restant le chef d’œuvre particulièrement émouvant d’un compositeur décédé si jeune… Cette interprétation par Les Passions en magnifie la délicatesse.
Compte-rendu concert. Blagnac. Odyssud, le 13 mars 2018. Alessandro Scarlatti (1660-1725) : Salve Regina ; Giovanni Battista Pergolèse (1710-1736) : Stabat Mater ; Magali Léger, soprano ; Paulin Bündgen, contre-ténor ; Les Passions. Jean-Marc Andrieu, direction. Illustration : © J.J. Ader / Les Passions