Le 15h17 pour Paris, un film de Clint Eastwood
Ce n’est clairement pas le chef-d’œuvre de Clint Eastwood, mais devant certains sujets il y a lieu de faire la différence entre le fond et la forme. Et du côté du fond, c’est du lourd ! Rien moins que l’histoire de l’attentat djihadiste perpétré par le Marocain Ayou El Khazzani dans le Thalys reliant Amsterdam à Paris via Bruxelles le 21 août 2015. Attentat qui aurait dû se solder, vu l’impressionnant arsenal du terroriste, par un vrai massacre.
Fort heureusement, un passager, Mark Moogalian, arrache le fusil des mains du terroriste, mais il se fait tirer dessus au pistolet. C’est au moment crucial pendant lequel El Khazzani récupère son fusil que Spencer Stone, pratiquant d’arts martiaux et membre de l’US Air Force lui fonce dessus et, miracle, le fusil s’enraye. Nous connaissons la suite. Mark Moogalian s’est petit à petit remis de sa grave blessure. Spencer Stone et ses deux amis Anthony Sadler et Alek Skarlatos lui ayant prêté main-forte seront décorés de La Légion d’Honneur par le Président François Hollande et recevront de nombreuses décorations américaines.
L’événement ayant duré quelques minutes, il était difficile d’en faire tout un long- métrage. Clint Eastwood prend donc le parti de nous présenter ces trois héros dès leur plus tendre enfance, leur parcours individuel ainsi que leur indéfectible amitié. Ensuite, le réalisateur nous amène sur leurs pas lors de cette virée européenne touristique qui va se terminer dans la violence. En dehors du fait documentaire de ce film, le plus intéressant est certainement d’avoir engagé les trois héros pour jouer leur propre rôle. En éliminant tout effet spectaculaire, y compris dans les dialogues, le cinéaste nous plonge au cœur de ce destin incroyable qui a certainement sauvé la vie à des centaines de personnes. Un miracle !
Robert Pénavayre
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Photo : Anthony Sadler et Spencer Stone