Salle NOUGARO de Toulouse: le 23 janvier 2018
Et à Paris à l’Alhambra le 30 janvier dans le cadre du Festival Au Fil des Voix
Artiste très rare sur scène et avec seulement 3 albums parus depuis 1998 , Lula Pena, pour le petit cercle de ses admirateurs, est un authentique mirage. L’opportunité de la retrouver ou de la découvrir en live à la Salle Nougaro est du niveau pince-moi-je-rêve pour les uns, occasion à ne pas manquer pour les autres.
Son destin de chanteuse se révèle en Belgique il y a une vingtaine d’années où elle avait posé ses sacs au fil d’une pérégrination nomade : des amis lui avaient organisé un concert au mythique club jazz Le Travers, un producteur l’invite à enregistrer le soir-même, et tout commence. Son premier album Phados est un gros succès critique mais devient rapidement introuvable (moi-même j’en avais reçu une copie d’amis aux yeux brillants, comme on confie un grimoire aux vertus thérapeutiques révolutionnaires hahaha). Comme l’écrit joliment un blog-collègue : « Les années passent et aucune nouvelle : on finit par croire que Lula, comme un feu follet, s’est dissipée pour ne plus revenir. » Un deuxième album finit par débouler en 2010 (« Troubadour »). Enfin, « Archivo Pittoresco », sorti il y a peu (janvier 2017), est le socle de ces quelques concerts programmés depuis.
Esprit libre, intransigeante sur sa démarche artistique, peu sensible aux sirènes de l’industrie du disque, elle explique ainsi ses longs silences publics :
«Pendant tout ce temps, j’ai été dans une dynamique constante, j’ai travaillé, fait quelques concerts, rencontré des musiciens. Mais dans une dynamique étrangère au mode de fonctionnement de l’industrie, qui ne m’a jamais intéressée. J’ai suivi un chemin qui n’a jamais croisé celui du monde du disque.»
Expression de sa trace bohème scintillante, les textes des treize chansons du nouvel album Archivo Pittoresco circulent entre portugais, français, anglais, espagnol, italien et grec. Un rêve de polyglotte, espéré depuis dix ans par ses aficionados… Choisis chez des auteurs de tous pays, de la Chilienne Violeta Parra au poète surréaliste belge Louis Scutenaire, du compositeur sarde traditionnel Giuseppe Rachel au compositeur grec contemporain Mános Hadjidákis, ils chantent l’amour, le manque, l’absence et la tristesse.
Tout comme pour la chanteuse d’origine hongroise Zsuzsanna Varkonyi, sa créativité toute personnelle, sa trace poétique s’affranchissent résolument d’une typologie ou des étiquettes attendues par l’industrie. Tout en conservant une identité et une forte personnalité, son répertoire se situe dans un après-musiques du monde. Si l’univers de Lula évoque dans un premier parfum Saudade un fado accentué de rythmique flamenco, assez vite les frontières de la folk, de la bossa-nova, du tango argentin sont dépassées. Ce mouvement créatif est fondé sur l’instinct, et non sur une transgression exploratoire en forme de concept formel, qui n’offrirait pas l’harmonie du style et l’émotion ressentie à l’écoute des chansons de Lula Pena .
Sur scène, Lula Pena est captivante, elle dégage une atmosphère intense, à la limite de l’embrasement, déjà rayonnante. Sa voix de contralto, aussi minérale que celle de Zsuzsanna est aérienne, est apaisante et troublante à la fois. Dans un premier temps, elle opère avec une douce étrangeté, et puis comme un souffle, un baume.
«Mes concerts sont une forme d’acupuncture : seule sur scène avec ma guitare j’ai une communication directe avec le public. Je vais toucher un point émotionnel, très intime. La musique a ce pouvoir.
Mon répertoire est ouvert, un corps vivant qui se comporte différemment à chaque interprétation. Pour moi, chaque concert est une pièce unique, au cœur de laquelle les différentes chansons peuvent se connecter et s’organiser de différentes manières, sensibles à l’atmosphère, l’inspiration, l’interaction entre l’auditoire et l’entité temporaire créée par la conjonction de la voix et de la guitare. »
Venez donc contribuer à l’expérience, à la transe lente …
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