Steven Soderbergh revient derrière la caméra avec un film plein d’humour et d’ingéniosité, Logan Lucky.
Après Ocean Eleven, le réalisateur américain renoue une fois de plus avec une histoire de braquage. Mais cette fois-ci, le ton est tout autre. Fini les costumes trois pièces et les casinos luxueux. A l’affiche de Logan lucky une intrigue modeste, mais un résultat tout de même bluffant.
La malédiction des Logan
Rien ne laisse présager, au premier abord, que le long métrage sera un film d’action. On pense plutôt à un drame sentimental. Jimmy Logan, un homme simple et bosseur, se fait renvoyer pour un motif assez scabreux. Ancienne vedette de football américain, il a dû arrêter à cause d’une blessure. Depuis lors, rien ne semble lui réussir. Divorcé et gaga de sa petite fille, il est un homme plutôt solitaire et taciturne. Il n’accepte pas d’être remercié comme un moins que rien. Sa situation ne fait que renforcer une croyance selon laquelle, la famille Logan subit une sorte de malchance. En effet, le frère de Logan, lui aussi un peu paumé, se traîne un passif difficile. Ancien soldat, il a perdu un membre et, depuis, il vivote en Amérique en tenant un bar. Rien de très nouveau pour l’instant. Cependant, les évènements vont se bousculer rapidement lorsque Logan propose à son frère de prendre leur destin en main. La solution : le braquage du siècle.
Une satyre sociale
Il suffit de 10 règles primordiales pour réussir le braquage parfait selon Logan. Et le voilà prêt à réussir son forfait. Avant tout, il lui faut un plan et une cible. Ce sera la course automobile la plus importante de l’année. L’évènement qui brasse une économie disproportionnée au point d’avoir sa propre police, mais surtout son propre dépôt d’argent. Et c’est celui-ci que Logan veut atteindre. Pour cela, il lui faut aussi une équipe. D’abord, il choisira Joe Bang (Daniel Craig) qui sera le maitre de l’explosif et aura la charge de faire exploser le coffre. Et les deux frères de ce dernier seront également de la fête. Seul détail embêtant, Joe Bang est en prison. Il faut donc l’aider à s’évader le temps du casse. Tout ceci constitue pas mal d’obstacles complexes à détourner et on se demande dès lors ce qui va bien se passer.
L’intrigue est vive, on passe deux heures très agréable à suivre le déroulement des affaires. Steven Soderbergh a voulu soulever la question de l’argent et de la différence des classes. D’un côté l’Amérique profonde avec ses problématiques du quotidien, de l’autre un monde ou l’argent coule à flot et où tout parait briller de mille feux.
Le réalisateur aurait pu se tromper, se faire happer par des clichés, avoir un regard trop manichéen. Mais rien de cela, le ton est juste et l’intrigue bien menée. Le film est drôle et entrainant. On suit ses bras cassés du cambriolage dans leurs aventures burlesques et on passe un très bon moment.
Sylvie V.
Bande annonce de Logan Lucky